Accueil
Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Ernest Gellner (1925-1995) est un philosophe, sociologue et anthropologue britannique d’origine tchèque, l’un des polémistes et intellectuels européens les plus brillants de la seconde moitié du XXe siècle. Après des études de philosophie à Balliol College, Oxford, il rejoint la London School of Economics en 1949 et étudie l’anthropologie sociale sous la direction de Raymond Firth. Nommé en 1962 professeur de philosophie, logique et méthode scientifique, il y enseigne jusqu’en 1984, date à laquelle il rejoint l’université de Cambridge et enseigne l’anthropologie sociale jusqu’en 1992. Après la chute du rideau de fer, il consacre ses dernières années à l’Université d’Europe centrale de Prague qui vient d’être créée. Imprégné de l’universalisme des Lumières et du rationalisme critique, il combat l’idéalisme et le relativisme des sciences sociales de son temps. Farouche contempteur de la philosophie linguistique de Wittgenstein et Austin, il reste fidèle au pragmatisme de Malinowski et rejette les interprétations interprétativistes, herméneutiques et post-modernes de l’anthropologie dont il critique un culturalisme excessif au détriment de la prise en considération des structures sociales. Après un terrain chez les tribus berbères du Haut-Atlas marocain, il publie en 1969 Saints of the Atlas (Les Saints de l’Atlas, 2003) qui fit date dans les études sur l’islam, en particulier pour sa théorie segmentaire inspirée d’Evans-Pritchard. Parmi ses nombreux thèmes de réflexion, la question du nationalisme et de la construction de l’État-nation moderne, la cohésion sociale, la sociologie historique de l’islam, la méthode et la théorie de la connaissance dans les sciences sociales ont nourri une œuvre abondante.

Mots-clés : Philosophie | Anthropologie sociale britannique | XXe siècle | Maroc | Études arabes et islamiques | Méthodologie | Notion de culture | Islam | Nation | Nationalisme

Sources secondaires

Sources primaires

Sites extérieurs à Bérose