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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Anthropologue français, auteur d’une œuvre riche de près de quatre cents cinquante titres, Daniel Fabre (1947-2016) est l’un des grands ethnologues européanistes du tournant du XXIe siècle qui a continument fait dialoguer histoire et anthropologie. Né à Narbonne, il fait des études de sciences politiques, lettres et philologie à l’université de Toulouse. Il suit les enseignements du dialectologue et ethnolinguiste Jean Séguy et le cours d’ethnographie méridionale de René Nelli qui le décident à s’orienter, à la fin des années 1960, vers l’ethnologie de la France. À partir de 1973, il dirige une équipe de recherche collective pluridisciplinaire dans le Pays de Sault (Pyrénées languedociennes) qui va constituer son terrain ethnographique privilégié pendant une dizaine d’années, en s’intéressant aux traditions orales en occitan, aux contes. Il devient assistant en sociologie à l’université de Toulouse puis donne un séminaire à l’antenne toulousaine de l’EHESS à partir de 1976. En 1978, avec son ami préhistorien Jean Guilaine, il fonde le Centre d’anthropologie des sociétés rurales. Inspiré par la démarche lévi-straussienne sur les mythes, il forge avec ses collègues de Toulouse une ethnologie du symbolique appliquée aux terrains européens. Après avoir mené ses premières enquêtes sur la littérature orale, le carnaval, la production sociale et culturelle de la virilité en Europe, les communautés rurales et l’anthropologie des écritures ordinaires, il est élu directeur d’études à l’EHESS en 1989. En 2000, il fonde à Paris le laboratoire d’anthropologie de l’institution de la culture (LAHIC). Souvent publiés dans le cadre de recherches collectives qu’il anime et inspire, ses travaux portent ensuite sur le transfert de sacralité (en particulier les formes modernes du culte de l’artiste et de l’écrivain) ; l’institution de la culture et l’anthropologie de l’art (art des fous, des enfants, « primitifs »), l’anthropologie de l’institution littéraire ; les formes culturelles de la présence du passé (histoire locale, archéologie). Proche de l’Italie, il enseigne à partir de 1999 l’anthropologie des religions à l’université de Rome « Tor Vergata ». Ses travaux sur l’anthropologie de la monumentalité et de la patrimonialisation ont marqué le champ des études du patrimoine. Passionné par l’histoire de l’anthropologie, il s’intéresse à l’histoire européenne du regard ethnologique depuis les Lumières ; il est l’un des fondateurs de Bérose.

Mots-clés : Ethnologie/anthropologie française | Histoire de l’anthropologie | Études européennes | Sociétés rurales | Carnaval | Littérature orale | Anthropologie symbolique | Patrimoine | Anthropologie de l’art

Sources secondaires

Sources primaires

Notes et instruments de recherche

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