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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Pionnier des recherches ethnologiques françaises au Népal, Philippe Sagant (1936-2015) suit des études littéraires interrompues par la guerre d’Algérie. A son retour, il se forme à l’ethnologie auprès de Lucien Bernot qui éveille son intérêt pour les tribus de l’Himalaya de l’est, inaccessibles car rebelles. Après avoir participé à la vaste enquête collective sur l’Aubrac (1965), il se rend au Népal en 1966 chez les Limbu, le plus à l’est possible comme pour se rapprocher des populations du Nord-Est. Sa thèse, d’inspiration marxiste, Le paysan limbu, sa maison, ses champs, sous la direction de Bernot (1973) est publiée en 1979. En quête d’un format d’écriture ethnologique au plus près des catégories indigènes, il accorde une place originale aux récits des villageois. Il s’appuie ainsi sur les dires des laïcs pour analyser l’efficacité du rituel chamanique. En combinant rituels et récits villageois, Il déploie une réflexion novatrice sur les systèmes non coercitif fondant le pouvoir du chef sur des talents reconnus de tous y compris du dieu du sol (La « tête haute ». Maison, rituel et politique au Népal Oriental, 1981). Forgeant la notion de « chef élu des dieux » à des fins comparatives, il élargit ses travaux aux populations de culture tibétaine et au-delà (Les Neuf forces de l’homme, Récits des confins du Tibet, avec Samten Karmay, 1997).

Mots-clés : Népal | Sharwa | Limbu | Organisation sociale | Migrations | Ethnocentrisme | Chamanisme | Double pouvoir | Société à maison | Littérature orale | Récits

Sources secondaires

Sources primaires

Notes et instruments de recherche

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