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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Raffaele Corso (1883-1965) est une figure majeure de l’histoire de l’anthropologie italienne et de son institutionnalisation. Jeune intellectuel, il renonce à une carrière d’avocat pour percevoir le monde autrement, en conjuguant l’étude des traditions populaires des nations européennes et celle des coutumes des populations extra-européenne – dans le sillage de figures telles que Giuseppe Pitrè, Lamberto Loria, James G. Frazer ou Arnold Van Gennep. En Italie comme à l’étranger, ses travaux sur les coutumes juridiques, les rites de mariage, l’art des bergers, la physiologie féminine, les récits licencieux, le font reconnaître comme « folkloriste » éminent. En 1922, l’Institut oriental de Naples lui ouvre les portes d’un enseignement universitaire d’« Ethnologie coloniale », puis, en 1933, d’une chaire d’ « Ethnographie africaine ». Avec ses deux manuels, l’un de folklore (1923), l’autre d’ethnographie (1941), et la fondation de la revue Il Foklore italiano (1925), il ambitionne de consolider les savoirs ethnographiques italiens et faciliter leur circulation internationale. Après 1945, en partie à cause de sa proximité avec le régime fasciste, il est l’objet d’une marginalisation progressive. Sévèrement critiquée par Antonio Gramsci, renvoyée dans un passé révolu par Paolo Toschi et Giuseppe Cocchiara, l’œuvre de Raffaelle Corso est questionnée par l’historiographie la plus récente qui interroge sa contribution à une idéologie raciale « méditerranéenne », ainsi que son activité de propagandiste culturel pour développer une « conscience de race » dans l’entre-deux-guerres.

Mots-clés : Folklore | Anthropologie juridique | Africanisme | Ethnographie | Colonialisme | Conservateur de musée | Première moitié du XXe | Italie | Fascisme | Sexualité | Rites de passage | Revues et périodiques

Sources secondaires

Sources primaires

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