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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Mission du patrimoine ethnologique (1980-2020)

Coordonné par François Gasnault

Conservateur général du patrimoine
Ministère de la Culture, UAR 3103 InVisu

Christian Hottin

Conservateur en chef du patrimoine
EUR Humanités création et patrimoine, UMR 9022 Héritages

Suivant de peu l’éclosion des écomusées, la Mission du patrimoine ethnologique (MPE) du ministère français de la Culture s’inscrit, comme eux, dans un contexte marqué par la redécouverte du monde rural et l’intérêt pour les cultures régionales, dont témoigne aussi la création d’associations souvent liées aux confédérations de l’éducation populaire et portées par un vigoureux tropisme ethnographique. Issue des préconisations d’un groupe de travail animé par Isac Chiva qu’endossait le rapport de Redjem Benzaïd L’ethnologie de la France, besoins et projets, la MPE voit le jour en 1980, décrétée « année du Patrimoine », durant le ministère de Jean-Philippe Lecat. Chargée de traduire en actes les orientations fixées par le Conseil du patrimoine ethnologique dont elle assure le secrétariat, elle structure une offre de formation conçue comme un instrument de développement et de professionnalisation de la recherche sur l’ethnologie de la France, qu’elle contribue puissamment à implanter dans les universités, quitte à susciter des tensions avec le Musée national des Arts et traditions populaires dont elle mine le monopole de fait dans les champs culturel et scientifique. Portée par une forte dynamique, elle obtient la nomination de conseillers à l’ethnologie dans les administrations régionales et devient à partir de 1996 la tête de réseau de centres culturels en région, les « ethnopôles ». En 2001, elle soutient encore la création d’une nouvelle unité de recherche, le Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture (LAHIC), dont le ministère de la culture partage la tutelle avec le CNRS et l’EHESS.
Si son fonctionnement est affecté à partir du début du XXIe siècle par les réformes de l’administration centrale – qui la rebaptisent « Mission à l’ethnologie » puis, en 2005, « Mission Ethnologie » –, elle se voit cependant confier en 2006 la responsabilité de mettre en œuvre la Convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’Unesco que la France vient de ratifier. Quatre ans plus tard, ses attributions sont reprises au sein de la nouvelle Direction générale des patrimoines par un « Département du pilotage de la recherche » dont une part croissante du travail a trait au PCI, et qui devient lui-même en 2021 « Département de la recherche, de la valorisation et du patrimoine culturel immatériel ». À l’évidence, grâce à l’impulsion donnée par la défunte MPE, quinze ans ont suffi pour que le PCI gagne en visibilité donc en légitimité au sein des politiques publiques françaises.

Mots-clés : Anthropologie du patrimoine | Ethnologie de la France | Patrimoine | Patrimoine culturel immatériel | Mission du patrimoine ethnologique | UNESCO | Musée national des arts et traditions populaires | Ministère de la culture | Isac Chiva | Daniel Fabre

Sources secondaires

Sources primaires

Notes et instruments de recherche

Dossiers documentaires associés

Sites extérieurs à Bérose

Collection des Carnets du LAHIC (2006-2015)