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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Le folklore, entre tentation scientifique et outil d’apostolat. Biographie de François Cadic

Fañch Postic

CRBC, Université de Bretagne Occidentale, Brest.

2011
Pour citer cet article

Postic, Fañch, 2011. « Le folklore, entre tentation scientifique et outil d’apostolat. Biographie de François Cadic », in Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l'anthropologie, Paris.

URL Bérose : article536.html

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Publié dans le cadre du thème de recherche « Réseaux, revues et sociétés savantes en France et en Europe (1870-1920) », dirigé par Claudie Voisenat (Ministère de la Culture, Héritages) et Jean-Christophe Monferran (CNRS, Héritages).

François Cadic est né en 1864 à Noyal-Pontivy dans la partie bretonnante du département du Morbihan. Il est le onzième et dernier enfant d’une famille de paysans qui, installée là depuis de nombreuses générations, appartient à une certaine élite locale : son grand-père maternel a été trésorier de la fabrique, un oncle prêtre, Jean Le Bihan, est un érudit féru d’histoire locale et spécialiste de l’hagiographie bretonne ; son parrain, comme d’autres membres de sa famille paternelle, a été maire de la commune… Les deux familles, qui ont fourni nombre de prêtres et de religieuses, ont été mêlées de près aux événements révolutionnaires dont le souvenir est encore bien présent dans les mémoires.

Du petit séminaire à l’Institut catholique et à l’EPHE

Ayant perdu son père quelques mois après sa naissance, et sa mère ne pouvant s’occuper à la fois de la ferme et de ses onze enfants, François Cadic est confié, au moment de fréquenter l’école primaire, à sa grand-mère qui habite Pontivy. Il revient à Noyal-Pontivy pour les vacances, notamment chez sa sœur Philomène qui s’est mariée à un agriculteur, Mathurin Le Moing. De nombreux contes et chansons qu’il publiera par la suite sont dus à sa sœur et à son beau-frère dont il fera le type même du paysan breton, et qui remplacera en quelque sorte le père qu’il n’avait pas connu.
François Cadic est aussi pris en charge par l’un de ses frères, Mathurin Cadic, alors vicaire à Kervignac, qui prépare son entrée, en 1880, en classe de 4e au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray. Ce passage aura une grande influence sur le jeune homme. Parmi ses condisciples ou ses professeurs, il rencontrera là nombre de ceux qui joueront un rôle dans la mise en valeur d’une langue et d’une culture vannetaises alors bien oubliées et même quelque peu méprisées : l’abbé Jérôme Buléon (1854-1934), futur chanoine et directeur de la Revue Morbihannaise, lui-même collecteur de contes et de chansons, qui y sera son professeur, l’abbé Pierre Le Goff (1860-1941), qui se préoccupera de collecter les genres courts en dialecte vannetais… et sera l’auteur, avec l’abbé Augustin Guillevic (1861-1937) de différents manuels pour l’enseignement du dialecte vannetais.
Petit séminaire, puis grand séminaire à Vannes… François Cadic est diacre dans un collège de Blois quand il passe avec succès le baccalauréat de théologie. En 1889, année qui le voit ordonné prêtre, il s’inscrit à l’Institut catholique de Paris où, en 1891, il obtient une licence de lettres (histoire) alors qu’il suit parallèlement une première année de droit. Puis, de 1891 à 1894, il est élève-titulaire à l’École pratique des hautes études où il suit l’enseignement de Henri Gaidoz : la conférence du samedi matin sur la grammaire irlandaise, puis, en compagnie de Ferdinand Lot, celles consacrée aux textes gallois (Mabinogion) et irlandais. Il est également l’élève d’Arthur Giry dont la première conférence porte sur l’« Étude critique des sources diplomatiques et narratives de l’histoire ». Les élèves se partagent l’explication et le commentaire des Annales de Saint-Bertin et François Cadic se voit octroyer pour sujet « Charles le Chauve pendant les dix premières années de son règne ». Il assiste également, mais moins régulièrement semble-t-il, à la conférence de Charles Bémont sur les « Études critiques sur les institutions de la Gascogne pendant la domination anglaise ».

Si l’on en croit son neveu, l’abbé Jean Le Moing (1883-1964), qui fut aussi son principal collaborateur en matière de collecte, François Cadic aurait par ailleurs passé le concours de l’agrégation, mais, après un premier échec, aurait renoncé à s’y présenter à nouveau devant le refus signifié par la hiérarchie religieuse d’enseigner un jour dans un établissement de l’Etat et, notamment, d’occuper une chaire dans une faculté. Il enseigne l’histoire dans le collège de Jésuites de la rue de Madrid à Paris, un établissement réputé, avant de venir occuper, à la rentrée de 1897, la chaire de géographie de l’Institut catholique laissée vacante pendant une année par son titulaire, le chanoine Paul Pisani (1852-1933) parti en mission en Orient. Le chanoine Pisani est connu pour les travaux qu’il a menés sur L’Eglise de Paris et la Révolution … et l’on peut se demander s’il n’a pas contribué à orienter les recherches de François Cadic sur l’histoire populaire de la chouannerie. François Cadic a alors pour collègues Edouard Branly (1844-1940) ou l’abbé Jean-Pierre Rousselot (1846-1924). François Cadic restera l’ami du phonéticien, spécialiste des patois, qui lui fera part de ses recherches, de ses découvertes : « Il nous souvient, écrit François Cadic à la mort de ce dernier, d’une promenade que nous faisions ensemble au jardin du Luxembourg, à l’époque où les hostilités sévissaient avec le plus de fureur. Nous causions phonétique, et il nous disait avec mélancolie : voyez-vous l’abbé, il n’y a que votre Bretagne qui me désole. Je suis arrivé à localiser au canton près, l’origine de tout Français qui parle devant moi, mais pour les Bretons je n’aboutis à rien, car je ne connais pas leur langue. » [1]
Quand il assure cet intérim à l’Institut catholique, François Cadic a déjà créé la Paroisse Bretonne de Paris, une œuvre destinée à venir en aide aux Bretons de la capitale. Nul doute que la liberté de ton qui est de mise à l’Institut catholique au début de ces années 1890, confortée par l’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII (1891), influence de façon décisive les choix du jeune prêtre… et de plusieurs condisciples, tel l’abbé Pierre Dabry (1862-1916) qui, le 16 décembre 1898, crée la Vie Catholique. Ces idées progressistes sont notamment relayées par l’abbé Jules Auguste Lemire (1853-1928) qui, élu député en 1893, est devenu le porte-drapeau de la démocratie chrétienne. François Cadic l’entend développer ses idées au cours du congrès ecclésiastique de Reims auquel il assiste en 1896 et « qui, dit-il, souleva tant de critique de la part d’un conservatisme attardé, parce qu’il avait osé s’attaquer, à la lumière des Encycliques de Léon XIII, aux problèmes sociaux qui aujourd’hui passionnent tout le monde et à la solution desquels les plus militants du clergé français consacrent le meilleur de leurs efforts. » François Cadic fait même partie du comité d’organisation et est l’une cheville ouvrière du congrès. Il collabore d’ailleurs étroitement au compte rendu publié sous la direction de l’abbé Lemire qui sera l’un des premiers conférenciers invité à intervenir devant les sociétaires de la Paroisse Bretonne de Paris. [2]

Au service des Bretons de Paris

À Paris, François Cadic découvre la situation des Bretons qui de plus en plus nombreux quittent leur région natale espérant une situation meilleure. À la fin du XIXe siècle, il estime leur nombre à 150 000. Le jeune prêtre décide donc de « s’engager » comme on dirait aujourd’hui et de se mettre au service des « parias » que sont alors, selon lui, ses compatriotes immigrés à Paris. Il juge bien insuffisant ce qui est entrepris en leur faveur : on se perd trop en discussion et en dîners, alors qu’il faudrait travailler sur le terrain, au jour le jour. Et François Cadic de mentionner Ernest Renan, à qui il reconnaît toutefois le mérite d’avoir été « le premier à créer quelque chose de breton » en instituant le Dîner celtique : « Formé de dilettanti, quelque peu teintés du scepticisme du Maître, [il] se proposa de réunir dans des agapes un certain nombre d’intellectuels Bretons plus ou moins authentiques » [3]. « On y mangeait bien, dira-t-il encore, on y vidait les coupes de champagne, on y récitait de beaux vers, on y chantait de belles chansons et pendant ce temps les Bretons mouraient de faim dans la rue ». Ce sont encore la Crêpe, le Gui, les Cinq Hermines, la Morbihannaise, la Pomme... qu’il juge incapables de répondre aux vrais problèmes de l’émigration.
Le 21 février 1897, dans la crypte de l’église Notre-Dame-des-Champs à Montparnasse, François Cadic célèbre une première messe pour les Bretons de Paris devant seulement une vingtaine de personnes. En mai 1897, il conçoit le projet d’une « Famille Bretonne de Paris » qui prend bientôt le nom de « Paroisse Bretonne de Paris ». Son principal objectif est d’aider les ouvriers et les domestiques dans leur recherche d’emploi, en les mettant en relation avec des employeurs offrant toutes les garanties. Les débuts ont de quoi faire douter les plus tenaces de l’avenir d’un projet que les autres organismes traitent avec une certaine ironie. Très vite, cependant, le bouche à oreille produit son effet. 600 personnes sont placées dès la première année, 1200 la seconde.
La Paroisse Bretonne est officiellement déclarée à la préfecture, en mai 1898. Très vite toute une série de services se mettent en place : aide à la recherche d’emploi bien sûr, mais également système d’épargne volontaire pour faire face à d’éventuelles situations de chômage, de maladie, de maternité, assistance médicale et juridique à prix réduits, voire gratuite pour les plus démunis, réduction auprès de certains commerçants ou de grands magasins, vestiaires, visites aux malades, ventes de charité, bibliothèque, magasin de produits bretons, réseau de logeuses, asile pour celles qui arrivent à Paris sans emploi…
La Paroisse Bretonne propose aussi des conférences régulières dans lesquelles François Cadic prend une bonne part sur des thèmes fort divers, de problèmes politiques comme « la question d’Orient » à des sujets historiques sur « l’histoire des origines de la Bretagne » en passant par tout ce qui touche à la Chouannerie et aux contes et légendes ; y interviennent aussi des médecins qui traitent de problèmes d’hygiène, des avocats qui évoquent des questions aussi sensibles que la liberté de l’enseignement [4], le divorce [5] ou la condition des femmes. On parle encore de la peine de mort qu’en tant que prêtre François Cadic ne peut admettre [6], ou de la nécessité des syndicats [7]. Parmi les intervenants on relève des personnalités telles que Marc Sangnier (1873-1950), le fondateur du Sillon : le 3 février 1901, il vient parler des « Universités populaires » [8], le jour même de l’inauguration de la première d’entre elles, rue Cochin. On relève aussi l’intervention d’autres membres du Sillon, comme, en juin 1901, celle de Jean Charles-Brun (1870-1946), l’un des promoteurs du régionalisme. [9] On relève encore à plusieurs reprises, outre ceux des abbés Lemire et Dabry, les noms des abbés Paul Naudet (1859-1929),qui dirige l’hebdomadaire La Réforme sociale, Hippolyte Gayraud (1856-1911) qui fut député du Finistère de 1897 à 1911, ce qui confirme bien une tendance nettement « chrétienne-démocrate »
Ils sont de 500 à 1000, voire plus parfois, à être présents lors de ces réunions mensuelles au caractère essentiellement religieux et éducatif, mais dont le côté récréatif n’est jamais négligé : contes, légendes et chansons sont également régulièrement au programme des réjouissances par lesquelles elles s’achèvent invariablement. Les membres et sympathisants de la société se produisent également lors de concerts destinés à distraire les adhérents et à recueillir des fonds en faveur des plus démunis.
Des concerts avaient été organisés dès juillet et décembre 1898. Le 7 juillet 1901, dans la salle de l’Institut populaire mise à la disposition par le Sillon, c’est à Louis-Albert Bourgault-Ducoudray(1840-1910) [10], « professeur au conservatoire et collectionneur érudit de nos chansons populaires bretonnes », que revient le soin de préparer une fête en faveur de la Paroisse bretonne. Devant 800 personnes, lui-même se met au piano pour accompagner les chanteurs. Olivier de Gourcuff (1853-1938) [11], lit des poésies de sa composition, tandis que P. (Pierre ?) Laurent (1874-1952) chante en vannetais [12] et un « M. Vallée » (sans doute François 1860-1949) [13] en cornouaillais. On y entend aussi le biniou de Le Goff, de Landaul, associé à la bombarde de Pocard, d’Erdeven [14]. On notera, dans les premières années du siècle, la présence régulière de Théodore Botrel (1868-1926) et de sa femme qui, dès la création de la société, lui apportent un soutien actif. Ils viennent chanter au profit de la Paroisse Bretonne le 4 juin 1904 et, à nouveau, le 8 mars 1906, à l’occasion de la vente de charité, ou le 30 juin 1907, à la salle de l’Athénée Saint-Germain…
Répondant autant que possible aux soucis concrets des uns et des autres, la Paroisse Bretonne connaît un succès fulgurant : 900 adhérents en avril 1899, 2000 en janvier 1900, 7000 en juin 1903, 10000 en novembre 1905, 15000 en novembre 1907. [15] Mais tout aussi impressionnante est l’augmentation du nombre de ceux qui se présentent aux bureaux de la société à la recherche d’un emploi, d’une aide : 6415 en 1904, 11593 en 1905, 13748 en 1906, 18100 en 1907, 25000 en 1910 : des Bretons, mais pas seulement.

Une personnalité atypique

À la veille de la Première Guerre mondiale, la Paroisse Bretonne est donc en pleine santé, dynamique à l’image d’un directeur qui trouve encore le temps, pendant les vacances, de voyager en Bretagne et à travers l’Europe : Suisse et Allemagne (1903), Grande-Bretagne (1908 pour le Congrès eucharistique de Londres), Italie (1909, pour les fêtes de la béatification de Jeanne d’Arc à Rome), Espagne (1911 pour le Congrès eucharistique de Madrid), Berne, Venise, Budapest, Vienne, Prague, Salzbourg (1912), La Terre Sainte via la Grèce (1913). Autant de sujets pour des articles du bulletin de La Paroisse Bretonne de Paris et pour des conférences. Celles-ci sont parfois agrémentées de projections lumineuses comme celles sur la Bretagne en décembre 1906, sur la Cornouaille en mars et avril 1909, sur le Morbihan en mai 1910.
Entre temps d’autres paroisses bretonnes sont nées dans la région parisienne : Neuilly (mai 1900), Versailles (janvier 1908), Les Batignolles (janvier 1910), Chaville (novembre 1911). Sur le même modèle sont créées les paroisses bretonnes de Chartres (novembre 1908) et du Havre.
Mais la guerre vient briser cet élan. La Paroisse Bretonne et son directeur, souvent malade, n’auront plus le même entrain qu’auparavant. De plus, les temps changent, la société évolue. L’œuvre apparaît moins adaptée aux attentes des Bretons de Paris. Usé peu à peu par la tuberculose qui le ronge depuis des années, résigné à l’idée de la fin qui l’attend, François Cadic accepte finalement de revenir en Bretagne dix jours seulement avant sa mort qui survient le 27 juillet 1929 à Saint-Jean-Brévelay (56). Le 29 juillet, il est inhumé au cimetière de Noyal-Pontivy, sa paroisse natale. Depuis le mois de mai déjà, privée de son directeur, la Paroisse Bretonne avait cessé toute activité. Un an plus tard, les bureaux étaient définitivement fermés.
C’est avec un total désintéressement que François Cadic a mené son oeuvre : « On peut dire qu’aux Bretons de Paris il a tout sacrifié, conclut son neveu l’abbé Le Moing : ses biens, car de tout l’argent qui lui est passé entre les mains il ne lui est rien resté ; il vécut pauvrement et mourut plus que pauvre ; son activité et ses talents – car pour eux il abandonna l’enseignement où il aurait pu briller – et sa vie même, car il est mort sur la brèche. »
Et, dans son numéro du 28 juillet 1929, le journal Ouest-Éclair titrait par « Un grand bienfaiteur breton. M. l’Abbé François Cadic » un article nécrologique où Paul Desgrées du Lou rendait un hommage appuyé à « son œuvre d’organisateur social, d’apôtre chrétien, de Breton fidèle », résumé d’une vie dont on retrouve la traduction dans l’épitaphe en breton vannetais qui figure sur sa tombe dans le cimetière de Noyal-Pontivy : « Bé an Aotrou Fransez Cadic, person er Vretoned a Baris. Beleg gredus, Breton abil, kalon truhéus » (Tombe de l’abbé François Cadic, recteur des Bretons de Paris. Prêtre fervent, Breton cultivé, cœur charitable).
François Cadic demeure une personnalité quelque peu atypique, difficilement classable : il se veut indépendant face aux autorités civiles et religieuses et n’a rien demandé à personne pour créer la Paroisse Bretonne de Paris, si ce n’est l’autorisation du curé, l’abbé Delamaire (1848-1913), futur évêque de Périgueux et archevêque de Cambrai qui, en 1896, fait partie avec François Cadic du comité d’organisation du congrès ecclésiastique de Reims. François Cadic n’est ni un mystique, ni un théoricien et il apparaît quelque peu partagé entre l’expression d’un conservatisme moral, religieux ou politique et l’application d’un pragmatisme social progressiste que lui inspire la confrontation aux problèmes quotidiens des émigrés bretons de Paris.




[1La Paroisse Bretonne de Paris, décembre 1924, « nécrologies », p.8. Ordonné prêtre en 1870, Jean-Pierre Rousselot enseigne la phonétique expérimentale à l’Institut catholique à partir de 1889, puis au Collège de France en 1897. Il est l’un des fondateurs de l’Association de phonétique internationale en 1886 et de la Société des parlers de France en 1893. On lui doit aussi l’invention de divers appareils enregistreurs. Il évoque avec François Cadic ses travaux pour percevoir les bruits sous les eaux qui permettent notamment, pendant la Première Guerre mondiale, de repérer les sous-marins, et l’invite même à venir visiter le bateau-lavoir mis à la disposition de ses recherches par le gouvernement au pont de l’Hôtel de Ville.

[2Le compte rendu porte la mention : « rédigé sous la direction de M. Lemire, député, par l’abbé Pierre Dabry, avec la collaboration de MM. Cadic, Saubin, Ract ».

[3L’émigration bretonne vers Paris, L’œuvre de la Paroisse Bretonne, 1899, p. 23.

[4Abbé Gayraud, 1902.

[5Me Bernard, avril 1908.

[6Me Georges Guilhermet, mars 1908. Avocat à la Cour d’appel de Paris, il sera également professeur à l’Ecole de psychologie.

[7Paul Gemalhing, membre du Sillon, novembre 1906.

[8Le texte de cette conférence est publié dans les numéros de mars (p. 5-6) et avril (p. 1-2) 1901 de La Paroisse Bretonne sous le titre : « Le Sillon. Le cercle d’études ».

[9Il publie, dans La Paroisse Bretonne de février 1902, un article sur « Le régionalisme ».

[10Bourgault-Ducoudray apporte régulièrement son soutien à la Paroisse Bretonne et, en mars 1902, il assiste au premier banquet de la Société. Né à Nantes en 1840, il a été, dans les années 1870, l’un des tout premiers à manifester un intérêt pour la musique populaire : en 1875, il effectue une mission de folklore musical en Grèce et en 1877, publie un article sur les mélodies populaires en Orient dans le premier volume de Mélusine. Nommé professeur d’histoire de la musique au conservatoire en 1878, il s’intéresse également à la musique bretonne qui fait l’objet d’une nouvelle mission en 1881. De cette mission, Bourgault-Ducoudray tirera un ouvrage, Trente mélodies de Basse-Bretagne, publié en 1885. De son enquête en Haute-Bretagne qui le voit séjourner chez Paul Sébillot et peut-être également passer chez Adolphe Orain, quelques chansons trouveront place dans la Revue des traditions populaires.

[11Né en 1853 à Paris dans une famille d’origine bretonne. Son grand-père Casimir Auguste de Gourcuff a été, en 1818,le premier directeur de la Compagnie d’assurances générales à Paris qui employa de nombreux Bretons et notamment le grammairien et lexicographe Le Gonidec, le marin et écrivain Gabriel de la Landelle, les frères de Courcy… constituant à Paris une sorte de cénacle breton auquel participa La Villemarqué). Écrivain, journaliste, Olivier de Gourcuff collabore à de nombreuses revues et journaux tant en Bretagne qu’à Paris. Il deviendra rédacteur en chef de la Revue de Bretagne de Vendée et d’Anjou et, à partir de 1896, celui de la Nouvelle Revue européenne. Il fréquente les cercles littéraires à la mode (La Plume…) et participe en 1898 à la création de l’Union régionaliste bretonne. Membre de la Société des Bretons de Paris, il est l’un des fondateurs, en 1898, du pardon d’Anne de Bretagne à Montfort l’Amaury. Olivier de Gourcuff laisse une œuvre littéraire, poétique et théâtrale, abondante, mais dispersée dans de nombreuses publications.

[12Né à Belz, dans le Morbihan, Pierre Laurent collabore à la revue Mélusine à laquelle il confie des chansons bretonnes.

[13Né le 26 septembre 1860 à Plounévez-Moëdec (22) et mort à le 3 mai 1949 à Rennes, François Vallée a suivi, à la faculté de Rennes les cours de celtique de Joseph Loth. S’il est connu pour ses travaux sur la langue bretonne et notamment par son Dictionnaire, on lui doit également les premiers enregistrements vocaux sur rouleaux de cire en Bretagne : les 13 et 14 juillet 1900, il enregistre 80 chansons de Marguerite Philippe, la conteuse et chanteuse de François-Marie Luzel. Linguiste, grammairien, poète… François Vallée collabore à de nombreuses revues bretonnes et fonde en 1897 Kroaz ar Vretoned (La Croix des Bretons) , un hebdomadaire entièrement en langue bretonne qu’il animera jusqu’en 1920. En 1898, participe à la fondation de l’Union régionaliste bretonne.

[14La Paroisse Bretonne, juillet 1901, « Soirée populaire du dimanche 7 juillet », p.3-4.

[15Les chiffres sont toutefois à prendre avec précaution car ils sont ceux donnés dans le bulletin de La Paroisse Bretonne de Paris.

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