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International Encyclopaedia
of the Histories of Anthropology

Paul Sébillot à la Société d’anthropologie de Paris

Claudie Voisenat

IIAC-LAHIC, Ministère de la culture, Paris

2010
To cite this article

Voisenat, Claudie, 2010. « Paul Sébillot à la Société d’anthropologie de Paris », in BEROSE International Encyclopaedia of the Histories of Anthropology, Paris.

URL BEROSE: article512.html

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Published as part of the research theme “Networks, Journals and Learned Societies in France and Europe (1870-1920)”, directed by Claudie Voisenat (Ministère de la Culture, Héritages) and Jean-Christophe Monferran (CNRS, Héritages)

Au-delà de l’apparent éclectisme de la vie de Paul Sébillot, « polygraphe, poète, peintre, administrateur » , son œuvre se révèle d’une très grande cohérence et d’une surprenante stabilité, malgré une bibliographie foisonnante et la diversité des matériaux qui la composent.
Or, ce n’est pas auprès des philologues, détenteurs dans les années 1870 de l’autorité légitime en matière de dialectologie, de mythologie et de folklore, que Sébillot va forger son outillage intellectuel. Il le doit bien plus à la fréquentation assidue, quarante années durant, de la Société d’anthropologie de Paris et, en son sein, du groupe des libres penseurs partisans du matérialisme scientifique qui vont peu à peu y occuper tous les postes-clés.
Etrangement, cet attachement à la Société d’anthropologie est souvent passé inaperçu, peut-être pris pour une appartenance de circonstance et une forme de mondanité érudite. Pourtant si Sébillot n’a jamais assisté que deux fois aux séances de la Société de linguistique, il est en revanche un membre actif de la Société d’anthropologie : il siège dans le Comité central de 1885 à sa mort en 1918 ; il assure la vice-présidence de la Société pendant deux ans, en 1903 et 1904 avant d’en prendre la présidence en 1905 et fait partie de la commission de publication de 1906 et 1909 puis de 1911 à 1914. Au total, un long compagnonnage qui a posé une marque discrète, quoique fondatrice, sur l’ensemble de son œuvre.


C’est le 4 avril 1878 que Paul Sébillot, artiste peintre, entre à la Société d’anthropologie de Paris (SAP), par l’intermédiaire d’Yves Guyot, son beau-frère et ami d’enfance, sociétaire de la SAP depuis le 7 mai 1874. Il y rejoint un groupe qui s’était fédéré au départ autour de la Pensée nouvelle, le journal de libre-pensée, et qui défend le matérialisme scientifique, doctrine selon laquelle les intérêts scientifiques sont indissociables des préoccupations politico-idéologiques [1]. Les chefs de file en sont Abel Hovelacque, le fondateur de la Revue de linguistique et de philologie comparée et le préhistorien Gabriel de Mortillet.

Dès le début de l’année 1878, Paul Sébillot entreprend de recueillir des informations sur les limites du breton et du gallo destinée à établir une carte linguistique qui sera exposée « à la section anthropologique du Trocadéro » organisée par la SAP dans le cadre de l’exposition universelle [2]. Cette carte sera par ailleurs présentée et commentée devant les membres de la Société d’anthropologie au cours de la séance du 6 juin 1878 et offerte, à cette occasion, à ladite Société. Sébillot tire de cette communication un opuscule, Sur les limites du breton et du français, qu’il fait aussitôt imprimer chez Hennuyer.

On sait que cette exposition universelle, qui présentait aussi les collections du Muséum ethnographique des missions scientifiques dont la création avait été décidée en octobre 1877 par le ministère de l’Instruction fut déterminante pour la fondation du Musée d’ethnographie [3]. Dès le 18 octobre 1878, une commission fut en effet chargée d’en étudier la création définitive. Ernest-Théodore Hamy, membre de la SAP et aide-naturaliste au Muséum d’histoire naturelle, et Armand Landrin, délégué du ministère de l’Instruction publique, folkloriste et spécialiste des collections d’ethnographie européenne, qui s’étaient occupés de la présentation des collections dans le cadre de l’exposition en étaient les secrétaires [4]. Ainsi Sébillot assista-t-il, sans toutefois y être directement impliqué, aux prémices de la création d’une institution avec laquelle il tissera des liens durables.

C’est dans la Revue de linguistique et de philologie comparée au profil théorique tout à fait particulier que Paul Sébillot publie dès 1879 son « Essai sur le patois gallot ». Fondée par Honoré Chavée et Abel Hovelacque, tous deux membres de la SAP et représentants de l’école linguistique naturaliste, cette revue est en opposition directe, tant intellectuellement que politiquement, avec la Société de linguistique et la Société philologique du comte Hyacinthe de Charencey et d’Antoine d’Abbadie [5]. Pour ces linguistes de la Société d’anthropologie, le langage est en effet un organisme, susceptible d’évolution, soumis aux lois de la sélection naturelle et relevant, de ce fait, des sciences de la nature. Ils se consacrent essentiellement à la classification morphologique et généalogique des langues, à la question de leur origine et de leur évolution organique et ils plaident en faveur d’une étude intégrale et simultanée de la forme et du sens [6].
Le texte de Sébillot est accompagné d’un papier sur les « Spécimens de patois gascon » de Julien Vinson, autre membre de la SAP et principal contributeur de la Revue de linguistique et de philologie comparée. Ces deux textes sont destinés à répondre au souhait de Girard de Rialle, qui en assure alors la direction, de voir introduire dans la revue des études sur les « parlers régionaux de la France » qu’il juge particulièrement importantes pour la linguistique évolutionniste [7]. L’année suivante, en 1880, Sébillot y publiera « Traditions, superstitions et légendes de la Haute-Bretagne » [8] et « Essai de questionnaire pour servir à recueillir les traditions, les superstitions et les légendes » [9].

Ces contributions scientifiques sont aussi, comme il se doit selon la doctrine du groupe, relayées au niveau politique. La Société étant intervenue auprès du ministère de l’Intérieur pour le recensement soit amélioré et intègre des données utiles aux savants [10], Jacques Bertillon déplore dans la séance du 2 décembre 1880 que la proposition d’un recensement des langues parlées en France n’ait pas été retenue. Julien Vinson y insiste, soulignant tout l’intérêt linguistique et anthropologique qu’il y aurait à savoir combien il y a en France de Bretons bretonnants et plus globalement de Français parlant des langues régionales et à pouvoir dresser des cartes linguistiques [11]. Une commission est donc nommée pour aller porter ce vœu devant le ministère de l’Intérieur chargé du recensement. Vinson était déjà intervenu au mois de février pour montrer l’utilité de rédiger des instructions linguistiques destinées à guider les voyageurs dans leurs observations linguistiques et la nécessité de recueillir les « textes spontanés, c’est-à-dire les contes, les proverbes, les prières, les chansons populaires » [12]. On voit donc que le parcours de Sébillot à la SAP, passant d’une carte linguistique sur les frontières du français et du breton avec une tentative de dénombrement des locuteurs [13], à une étude linguistique du patois et enfin à une collecte de traditions et légendes s’inscrivait dans la droite ligne du projet linguistique de la Société qu’il contribua à conforter.

La Revue de linguistique et de philologie comparée étant éditée chez Maisonneuve, c’est tout naturellement là que Sébillot publiera ses articles sous forme de petits opuscules. Dans le même temps, il entreprend d’y fonder une collection intitulée “Littérature populaire de toutes les nations”. L’affaire est rondement menée et, dès la fin de l’année 1880, trois premiers volumes sont déjà prévus, ceux de Gaston Maspéro (Les contes égyptiens), de Julien Vinson (Folk-lore du pays basque) et de Paul Sébillot (Littérature orale de la Haute-Bretagne), tous trois membres de la SAP.

Dès le début de l’année 1882, les Dîners de Ma Mère l’Oye dont il assure l’organisation à partir du début de 1882 sont pour Sébillot l’occasion de favoriser les contacts entre le milieu des folkloristes et celui de la Société d’anthropologie. Il faut dire que le co-organisateur des dîners, Loys Brueyre, qui avait participé au premier numéro de Mélusine en 1877 et faisait pleinement partie du réseau des Mythographes d’Eugène Rolland, était également chef de division de la préfecture de la Seine et avait fondé, dès 1879, le service des enfants moralement abandonnés avec l’appui du Dr Thulié, alors président du conseil municipal de Paris [14]. Dès le premier dîner, Charles Ploix et Julien Vinson sont présents, Gabriel de Mortillet participera au quatrième, tandis que l’annuaire des folkloristes publié dans l’Almanach des traditions populaires s’enrichit de nouveaux noms : Girard de Rialle et Maspéro dès 1882, André Lefèvre, G. de Mortillet et Charles Ploix en 1883.

Surtout, Paul Sébillot suit de très près la création en 1879, à l’initiative de la Société d’anthropologie, de la sous-commission d’inventaire des monuments mégalithiques et des blocs erratiques de la France et de l’Algérie, auprès de la commission des monuments historiques [15]. Dès le 5 décembre 1878, la SAP et son président Henri Martin, avaient émis le vœu que les monuments mégalithiques soient classés parmi les monuments historiques et qu’une commission appropriée soit nommée par le ministère de l’Instruction publique. La demande resta alors sans suite. Au mois d’octobre 1879, Henri Martin, assistant à une séance de la commission des monuments historiques, présidée par Jules Ferry, devenu ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, rappela à ce dernier le vœu émis par la Société, et en obtint une promesse qui fut honorée le 21 novembre 1879 avec la création de la sous-commission. Sur les dix membres plus particulièrement nommés pour les monuments mégalithiques, sept font partie de la SAP, dont Henri Martin bien sûr, mais aussi Broca, de Mortillet, Cartailhac, Salmon et Viollet-le-Duc. Six membres, tous issus de la SAP, sont chargés de réaliser un inventaire sommaire qui est présenté à la société dans sa séance du 8 janvier 1880 [16] et une circulaire est envoyée, dès le mois de février à toutes les sociétés savantes des départements [17]. Dès lors, les séances de la Société vont régulièrement se faire l’écho de ces travaux, particulièrement suivis par Lionel Bonnemère qui rentre à la SAP en mai 1880 et qui deviendra l’un des membres actifs de la Société des traditions populaires [18]. Quant à Paul Sébillot, il fera de ce qui prendra plus tard le nom de folklore préhistorique un des axes des recherches qu’il cherche à impulser. Dès 1880, il ouvre le questionnaire qu’il publie à la RdLPC par une rubrique intitulée « Monuments préhistoriques (dolmens, tumuli, légendes) » contenant une série de questions pour recueillir les croyances et les légendes qui s’y rapportent. Le premier chapitre de ses Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne, publié en 1882 chez Maisonneuve traite des monuments préhistoriques. La Revue des traditions populaires abritera pendant des années une série dédiée aux légendes et superstitions préhistoriques tandis qu’une grande partie du dernier tome du Folklore de France, publié en 1907 sous le titre Le peuple et l’histoire, est consacrée à ce sujet. En 1884, cet intérêt affiché pour ces questions porte ses fruits. Henri Martin étant mort en décembre 1883, c’est Paul Sébillot qui est choisi pour le remplacer à dater d’avril 1884 [19].

C’est au même moment qu’il commence à collaborer à la revue L’Homme, créée par Gabriel de Mortillet. Un engagement qui scellera sa rupture définitive avec Henri Gaidoz et Eugène Rolland, les fondateurs de Mélusine [20].
L’Homme est clairement une revue de combat à laquelle ses détracteurs reprochaient son ton brutalement polémique et sa crudité. « La polémique des quatre premiers volumes des Matériaux, rédigés par G. de Mortillet, n’est rien en comparaison de celle qui devint monnaie courante dans L’Homme. On y était franchement impoli et brutal ; tous ceux que Mortillet considérait, à tort ou à raison, comme ses ennemis personnels, étaient raillés et même injuriés. Si l’on ajoute, - et il le faut bien, - que la pudeur était trop souvent offensée par le ton de certains articles soi-disant médicaux, on ne peut éprouver aucun regret de la disparition de L’Homme, que l’on appelait, en dehors du cercle de ses rédacteurs, L’Homme mal élevé » [21].

Or, c’est précisément dans cette revue que Paul Sébillot fera paraître dix-huit articles, parmi les plus intéressants de sa production, sans compter un nombre considérable de comptes rendus. Il fait partie des six contributeurs les plus importants, ayant, à eux seuls, publié la moitié des travaux originaux. Van Gennep, fin observateur de son époque indiquera d’ailleurs dans sa bibliographie qui contient un remarquable résumé de l’aventure des revues dans les années qui nous occupent : « Sébillot qui n’était pas linguiste fera ses débuts dans L’Homme » [22].

En décembre 1885, lors d’un Dîner de Ma Mère l’Oye, est décidée la création d’une Société des traditions populaires. Elle est domiciliée au Musée d’ethnographie du Trocadéro. Si Henri Gaidoz ne figure pas parmi ses membres, les représentants de la Société d’anthropologie de Paris y sont nombreux. On trouve ainsi dans la liste des cent premiers sociétaires les noms de Gabriel et Adrien de Mortillet, Girard de Rialle, Hovelacque, Guyot bien sûr, Topinard, Julien Vinson, Lionel Bonnemère, Charles Ploix, Quatrefages… On y trouve aussi des membres de la Pomme comme Ferdinand Xau (journaliste), Charles Frémine (homme de lettres), Henri Hercouet (chef de bureau à la caisse des dépôts et trésorier de la Pomme en 1887) ou encore Narcisse Quellien et Léon Séché qui participent aussi du réseau des folkloristes. À l’évidence Sébillot qui définit la Société comme « largement ouverte aux amateurs, aux artistes, aux écrivains, aussi bien qu’aux chercheurs, aux savants et aux érudits » veut en faire le lieu de regroupement de ses différents réseaux.

Le fonctionnement de la nouvelle Société est fondé sur celui de la SAP. Comme celle-ci, la STP se dote, à côté du bureau, d’un comité central de 25 membres qui statue sur les admissions et toutes les affaires de la société. Un mode de fonctionnement tout à fait original et jusque-là propre à la SAP [23]. Sur le modèle des bulletins de la SAP, la société publie, en plus de sa revue, un annuaire donnant les statuts, le règlement, la composition du bureau et des comités pour l’année en cours, la liste des sociétaires. De même, s’inspirant du modèle des séances de la SAP, l’annuaire de 1889 annonce que des séances seront désormais consacrées non plus aux affaires de la Société, mais à des discussions scientifiques [24].

Ce long compagnonnage durera jusqu’à la mort de Sébillot et les couvertures des volumes du Folk-lore de France témoignent qu’il en fut fier. Le premier, publié en 1904 indique sous son nom : « Secrétaire général de la Société des traditions populaires, Vice-président de la Société d’anthropologie de Paris ». La formule sera changée contre « président » en 1905, puis « ancien président » pour les deux derniers volumes. Il a, dit-il dans son allocution à la SAP, indiqué ces deux titres « à la première page d’un livre qui constituera une sorte d’encyclopédie du Folk-lore de France, en songeant que j’ai surtout en vue d’exprimer mon dévouement à deux sociétés qui me sont chères entre toutes » [25]. Fidèle à ses engagements de libre-penseur, il se fera incinérer en 1918. Les seuls discours prononcés lors de la cérémonie furent ceux d’un représentant de la Société des gens de lettres d’un coté, de Léonce Manouvrier, secrétaire général de la SAP et du Dr. Papillaut, lui aussi sociétaire et directeur de la Bibliothèque d’anthropologie de l’Encyclopédie scientifique, de l’autre. Publiés dans la RTP, ils sont bien représentatifs de l’effort tenté par Sébillot de concilier une double légitimité, littéraire d’un côté et scientifique de l’autre ; pour un double objet la littérature populaire et l’ethnographie traditionnelle ; scindé entre deux disciplines : la linguistique et l’anthropologie, toutes deux ayant prétention à être une science totale de l’homme [26].




[1Piet Desmet, La linguistique naturaliste en France (1867-1922). Nature, origine et évolution du langage, Leuven, Peeters, p. 185 sq.

[2Il reprendra à cette occasion contact avec François-Marie Luzel qui le mettra en contact avec le milieu des folkloristes gravitant autour de d’Henri Gaidoz, d’Eugène Rolland et de leur revue Mélusine.

[3Ce Muséum était destiné à abriter les objets ethnographiques rapportés par les voyageurs à l’issue des missions effectuées dans le cadre de la commission des voyages et missions scientifiques et littéraires créée en 1874. Voir Nélia Dias, Le Musée d’ethnographie du Trocadéro, Paris, CNRS éditions, 1991, p. 166-172.

[4Nélia Dias, ibid.

[5Elle sera ensuite dirigée par Girard de Rialle et Julien Vinson, tous deux membres de la SAP.

[6Pour tout ce qui concerne la RdLPC, voir Piet Desmet, op. cit.

[7RdLPC, 1879, p. 63 et Desmet, op. cit., p. 303.

[8« Traditions, superstitions et légendes de la Haute-Bretagne », Revue de linguistique et de philologie comparée, XIII, janvier 1880, p. 68-108.

[9« Essai de questionnaire pour servir à recueillir les traditions, les superstitions et les
légendes », Revue de linguistique et de philologie comparée, XIII, 1880, p. 249-264.

[10Voir Bulletin de la SAP, séance du 15 avril 1880, p. 342-343.

[11Bulletin de la SAP, 1880, p. 650.

[12Julien Vinson, « Sur l’utilité de rédiger des instructions linguistiques », Bulletin de la SAP, 1880, p. 193-196.

[13Un complément qui est publié dans la Revue celtique en 1979.

[14Françoise Têtard, « Les ‘Arab boys’, ces petits vagabonds qui encombrent nos rues », VEI Enjeux, n° 126, septembre 2001, p. 10.

[15À propos de cette commission et du développement du folklore préhistorique des années 1870 à 1930, voir Claudie Voisenat, « L’expérience archéologique, une introduction », in id. (dir.), Imaginaires archéologiques, Paris, Éditions de la MSH, 2008, p. 5-33 et particulièrement 7-18.

[16« Inventaire des monuments mégalithiques de France », Bulletin de la SAP, séance du 22 janvier 1880, p. 64-131.

[17P. Bézier, Inventaire des monuments mégalithiques du département d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Caillière, 1883-1886.

[18Marcelle Bouteiller, « L’œuvre et les collections folkloriques de Lionel Bonnemère (1843-1905), membre de la Société des traditions populaires », Arts et traditions populaires, n° 1-2, année XIV, 1966, p. 17-42.

[19Courrier de l’art, n° 14, 4 avril 1884.

[20Voir à ce sujet le dossier Les relations Gaidoz-Sébillot.

[21Reinach Salomon. « Gabriel de Mortillet », Revue historique, janvier-avril 1899, p. 67-95.

[22Arnold Van Gennep, Manuel de folklore français contemporain, tome III, Paris, Éditions Auguste Picard, 1937, p. 126. Voir à ce propos le dossier Paul Sébillot et la revue L’Homme.

[23Wartelle, op. cit., p. 132.

[24Tout comme la SAP, la STP veillera à tenir un rôle officiel, qu’il serait trop long de développer ici, dans les expositions universelles, en particulier celles de 1889 et de 1900.

[25Bulletin de la SAP, 1905, p. 1.

[26Gaidoz écrit ainsi: « Il est temps de rompre le charme de ces théories spécieuses qui faisaient un monde à part d’une prétendue mythologie Indo-Européenne (...). Au risque de paraître trop hardis à quelques-uns de nos lecteurs (...), nous mettrons à leur place l’étude de l’homme, l’anthropologie, pour dire d’un mot, car si ce mot est accaparé et dénaturé par les gens qui ne s’occupent que de crânes, d’os longs et de cheveux et qui y voient tout l’homme, son vrai sens est l’étude de l’homme, de l’homme tout entier (...). Or, la plus humble des littératures primitives en apprend plus sur l’histoire de l’esprit humain que l’étude des chefs-d’œuvre des littérateurs modernes (...). Et qu’y a-t-il de plus primitif que l’esprit des traditions populaires ? », Mélusine, vol. II, 1884-1885.