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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Paul Rivet. Chronologie

Établie par
Christine Laurière (IIAC-LAHIC, CNRS, Paris)

2011
Référence complète

Rivet, Paul. Chronologie, établie par Christine Laurière, 2011, in Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, Paris.

 1876

Naissance de Paul Adolphe Rivet le 7 mai à Wasigny, canton de Novion-Porcien, département des Ardennes, dans une modeste famille de Lorrains. Il est le second d’une fratrie de six. Il suivra sa scolarité primaire, sous la férule de l’instituteur et du curé, à l’école de Blénod-les-Toul, où son père est percepteur des contributions directes.

 1887-1893

Élève au lycée de Nancy, de la sixième à la classe de philosophie. Il y fait de brillantes études. Il se distingue en littérature et en poésie, compose des vers. Encouragé par Jules Ferry qu’il rencontre chez les parents d’un camarade de classe et qui lui promet de le faire ensuite entrer à l’École d’Athènes, il envisage de préparer le concours de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, section des lettres. Il renonce à ce projet afin d’alléger les charges familiales et se destine à devenir médecin militaire, alors qu’il n’aime pas la médecine et n’éprouve aucun attrait pour le métier des armes.

 1893

— 25 juillet : obtient le diplôme de bachelier ès sciences restreint, à la faculté des sciences de Lille. À la rentrée universitaire, il suit pendant un an les cours de la faculté de médecine de Lille.

 1894

— 23 octobre : reçu troisième sur 58 au concours d’entrée de l’École du Service de santé militaire de Lyon. Il obtiendra une bourse d’État avec trousseau, à la demande de son père qui fait valoir la modestie des ressources familiales et le nombre d’enfants à charge, ainsi que les états de service militaire de la famille Rivet (le grand-père de Paul Rivet est mort du choléra en activité de service en Algérie en 1867, un de ses oncles a été tué au combat en 1886 au Cambodge, son père lui-même a été amputé du bras droit pendant la guerre de 1870). Durant ces trois années de formation médicale, Paul Rivet se classe en tête de sa division.

 1897

— 6 décembre : devient docteur en médecine. Soutient sa thèse, Le traitement des grandes pleurésies chroniques séreuses par les ponctions répétées, sous la présidence du professeur Bard, et reçoit la mention très bien. Sort quatrième de sa promotion.

— 13 décembre : entre comme médecin stagiaire à l’École d’application de médecine et de pharmacie militaires de Lyon.

  1898

— 24 septembre : élevé au grade de médecin aide-major de 2e classe, devant prendre rang à partir du 1er octobre. Avant d’être affecté à l’hôpital militaire de Saint-Martin à Paris, il effectue un stage à l’hôpital du Val-de-Grâce.

— 17 novembre : nommé au 1er régiment des cuirassiers de Paris.

 1900

— 17 novembre : élevé au grade de médecin aide-major de 1re classe, toujours aux Cuirassiers.

— 22 décembre : officiellement désigné pour accompagner à titre de médecin et de naturaliste la Mission géodésique française de l’Équateur qui procédera à une nouvelle mesure de l’arc de méridien de Quito. C’est un peu par hasard qu’il apprit l’existence de la mission – sans doute courant novembre – et que le poste de médecin était à pourvoir.

 1901

— hiver : malgré l’opinion prévalant dans l’Armée, Paul Rivet se dit convaincu de l’innocence de Dreyfus, et se heurte souvent à ses camarades de régiment à ce propos. En vue de se préparer à ses futures attributions, il se met en rapport avec les professeurs du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), associé à la mission. Il y rencontre Raoul Anthony, de deux ans son aîné, assistant de la chaire d’anatomie comparée et lui aussi médecin militaire de formation, qui lui enseigne sommairement les méthodes anthropométriques. Une fois en Équateur, Rivet correspondra régulièrement avec Raoul Anthony, qui sera son premier collaborateur scientifique.

— 26 avril : embarque à Pauillac à bord du Cuco, à destination de Guayaquil, par Colón et Panama. Du 25 avril au 21 juillet, il tient un journal de bord, qu’il délaissera par la suite.
juin : arrive à Guayaquil. Pendant cinq ans, il parcourt l’Équateur et déploie une activité tous azimuts : médecin de la mission géodésique et de la bonne société équatorienne – il soigne, parmi d’autres, le président de la République et y rencontre sa future femme –, naturaliste, chargé de mission pour l’étude des questions agricoles, topographe, aide astronome, mais aussi anthropologue physique, ethnographe, apprenti linguiste, archéologue, historien, etc. Ses compagnons le surnomment affectueusement Paganel.

— 21 décembre : publie son tout premier article dans Le Caducée, « Pathologie de l’Équateur ».

 1902

— 1er mars : à la demande du général Bassot, directeur du Service géographique de l’Armée et son supérieur hiérarchique en Équateur, il est nommé Officier d’académie.

— 16 octobre : parrainé par Léonce Manouvrier et René Verneau, il devient membre de la Société d’anthropologie de Paris.

 1903

— janvier : écrit pour le Journal de la Société des Américanistes (JSA) son premier article d’intérêt ethnographique : « Étude sur les Indiens de la région de Riobamba ». Un autre, sur les Indiens de Mallasquer, paraît l’année suivante dans les Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie.

— août : expédition scientifique d’un mois dans la région de Santo Domingo de los Colorados. En ramène assez de matière pour un article qui paraît en 1905 dans le JSA : « Les Indiens Colorados. Récit de voyage et étude ethnologique ».

 1906

— 1er mars : promu chevalier du Mérite agricole.

— 17 juillet : retour à Paris. Détaché du Service géographique de l’Armée auprès du MNHN pour classer et étudier les collections d’histoire naturelle, d’anthropologie, d’ethnographie et d’archéologie ramenées d’Équateur, il commence alors l’exploitation de cette vaste documentation. Il entre au laboratoire d’anthropologie, dirigé par Ernest-Théodore Hamy, comme travailleur libre.

— automne : publication de deux articles de synthèse : « Cinq ans d’études anthropologiques dans la République de l’Équateur (1901-1906). Résumé préliminaire » et « Le Christianisme et les Indiens de la République de l’Équateur ». Le prestige dont jouit la mission dans le milieu scientifique et l’importance de ses propres travaux l’introduisent rapidement dans le réseau des sociétés savantes. Il va rédiger de très nombreux comptes rendus pour plusieurs revues (principalement L’Anthropologie et le JSA), et publie beaucoup : en huit ans (jusqu’en 1914), il écrit près de soixante-dix articles.

 1907

— 5 mars : présenté par Hamy et René Verneau, Paul Rivet est élu membre titulaire de la Société des américanistes de Paris (SDA), et entre à la commission de publication du JSA. À la mort de Léon Lejeal en juin, il assure la fonction de secrétaire général de la Société pour une dizaine de mois.

— 13 avril : reçoit les palmes de l’Instruction publique (officier), pour l’ensemble de ses travaux et recherches.

— 18 avril : inauguration d’une exposition temporaire dans deux salles des galeries de zoologie du MNHN sur une partie des collections anthropologiques et ethnographiques que Paul Rivet a ramenées d’Équateur. Beau succès auprès du milieu scientifique.

— 19 avril : la Société de géographie décerne à Paul Rivet une réplique en argent de la grande médaille d’or accordée à la Mission géodésique française de l’Équateur ainsi que la médaille d’or du prix Logerot pour ses propres travaux.

— 4 mai : promu chevalier de la Légion d’honneur, grâce à une lettre collective signée par tous les professeurs du MNHN en reconnaissance des envois qu’avaient reçus leurs laboratoires respectifs pendant la campagne d’Équateur.

— 4 juillet : lors d’une séance de la Société d’anthropologie, à la suite d’une communication sur les effets du métissage entre Anglais et Aborigènes australiens sur la fécondité, création d’une Commission d’enquête sur le métissage, présidée par Georges Hervé, professeur à l’École d’anthropologie. Louis Lapicque et Paul Rivet sont nommés secrétaires de ce comité de huit membres.

— 5 novembre : chargé, au sein de la SDA, des fonctions de bibliothécaire-archiviste. Rivet œuvre de façon déterminante au rayonnement de la Société et travaille assidûment à la préparation des volumes du Journal en rédigeant des notices bibliographiques et, jusqu’en 1917, plus de 700 notes pour la précieuse rubrique des « Mélanges et Nouvelles américanistes ».

— 19 décembre : la Société d’anthropologie de Paris lui décerne le prix Godard pour ses études sur les populations indigènes de l’Équateur.

 1908

— novembre : Décès de Ernest-Théodore Hamy.

— mi-novembre : la Société d’anthropologie de Paris lui attribue à l’unanimité le prix Broca qui récompense cinq mémoires originaux relevant de l’anthropologie physique et de l’ethnographie. Est aussi élu membre du comité central de cette Société.

 1909

— 28 mai : nommé assistant de la chaire d’anthropologie du MNHN, en remplacement de René Verneau, élu titulaire de la chaire.

— hiver : Publie dans L’Anthropologie ses « Recherches sur le prognathisme », et prend ses distances avec les anthropologistes qui persisteraient à considérer le prognathisme comme un critère d’infériorité raciale. La stabilisation de sa situation professionnelle et le net tournant de ses recherches vers la linguistique et l’ethnographie américanistes l’éloignent des préoccupations agitant la Société d’anthropologie, dont il démissionnera en 1910, tout comme Louis Lapicque et René Verneau, vraisemblablement à cause des dissensions au sein de la Commission d’enquête sur le métissage.

 1910

— 27 avril : mis « hors cadre » de l’Armée, en tant qu’assistant du MNHN.

— 8 juin : présenté par Antoine Meillet, est élu membre de la Société de linguistique de Paris, aux séances de laquelle il assiste très régulièrement.

 1911

— 18 janvier : première séance de l’Institut français d’anthropologie (IFA). L’initiative de la création de cette nouvelle société savante revient à Paul Rivet. L’IFA préfigure en quelque sorte ce que sera l’Institut d’ethnologie en 1925, avec la présence de linguistes et de sociologues.

 1912

— printemps : la Société de topographie lui décerne la médaille d’argent pour ses travaux de cartographie.

— septembre : participe, dans le cadre du Congrès d’archéologie et d’anthropologie préhistoriques de Genève, à une commission de réflexion internationale chargée de mettre au point l’unification des mesures crâniométriques et céphalométriques. Rédige, en collaboration avec deux savants américain et allemand, le rapport adopté par le congrès dans sa session de clôture. Défend et fait adopter la technique de Broca, ainsi consacrée comme méthode internationale.

— novembre/décembre : publication remarquée de L’Ethnographie ancienne de l’Équateur, ouvrage réalisé avec la collaboration nominale de René Verneau.

— 20 décembre : placé en réserve spéciale. À ce titre, chaque année, il effectue un mois de service actif dans un hôpital militaire.

 1913

— mai : la Bibliothèque nationale lui remet le prestigieux prix quinquennal d’histoire et d’archéologie américaines, le prix Angrand, pour la parution de son Ethnographie ancienne de l’Équateur.

— 20 juillet : membre correspondant de la Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgeschichte.

 1914

— Quelques mois avant la déclaration de guerre (le 28 juillet), lors d’un dîner chez Lucien Lévy-Bruhl, assis près d’Antoine Meillet, Rivet écoute, passionné, Jean Jaurès et Matthieu Dreyfus discuter de la situation internationale, sans adresser un mot à son voisin de table, Alfred Dreyfus, qu’il ne reconnaît pas tout de suite. C’est lors de ce dîner qu’il prend la résolution de s’inscrire au parti socialiste, résolution que la guerre l’empêcha de mettre à exécution.

— 24 avril : la Société de géographie lui remet le prix Bonaparte-Wyse (médaille d’or) pour son Ethnographie ancienne de l’Équateur.

— 2 août-5 mai 1916 : mobilisé comme médecin-major de première classe. Il prend part aux batailles de la Marne, d’Arras, de la Somme, de Verdun. Convaincu qu’il est nécessaire d’opérer immédiatement sur place les soldats victimes de graves blessures, au lieu de les évacuer à l’arrière, il fait installer son ambulance à quatre kilomètres des tranchées.

 1916

— 5 mai : est envoyé en mission auprès des troupes serbes. N’en délaisse pas pour autant les sciences naturelles : il fait imprimer au Service géographique de l’armée d’Orient une plaquette qu’il distribue, où il expose les procédés de récolte, de conservation et d’étiquetage pour les animaux, les plantes et les roches.

— 23 septembre : devient le médecin-chef de l’hôpital du camp de Zeitenlik, qu’il crée et organise entièrement. Marcel Cohen, lui aussi affecté à l’armée d’Orient, le retrouve, « avec ses quatre galons, organisateur cette fois d’un hôpital militaire, d’où les mouches étaient bannies ». Paul Rivet fréquente le cercle socialiste de Salonique et lit toute l’œuvre de Jaurès.

 1917

— 13 avril : médaille d’honneur d’or des épidémies.

 1918

— 19 mars. devient chef du Service d’hygiène et d’épidémiologie des armées alliées en Serbie. Participe aux organisations d’urbanisme sanitaire et dirige la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques décimant les troupes, notamment le paludisme et la dysenterie.

— 20 novembre : détaché à Belgrade. Mis à la disposition du ministre de France en Serbie pour faire partie du service spécial d’hygiène et de prophylaxie.

— 2 décembre : Croix de guerre avec palme.

— 28 décembre : Officier de la Légion d’honneur, à titre militaire, en tant qu’attaché à la Commission internationale d’hygiène.

 1919

— 25 mars : démobilisé. Édifié par la « belle guerre » qui l’a renforcé dans ses convictions antimilitaristes et pacifistes, il veut renouer au plus tôt les relations scientifiques avec l’Allemagne. Ni Louis Lapicque, ni Marcel Mauss, ni Marcellin Boule, tous réticents, ne l’appuient dans sa démarche. C’est, dans un premier temps, au sein de la SDA qu’il usera de tout son poids pour rétablir le contact avec la communauté scientifique germanophone, en menaçant de démissionner si l’on exclut les membres des pays ennemis. Il rencontre en Franz Boas un précieux allié ; début de leur relation épistolaire.

— 19 novembre : devient le secrétaire général de l’IFA. Marque son retour sur la scène scientifique.

 1921

— janvier : élu secrétaire général du Conseil de l’Association française pour l’avancement des sciences, dont il est membre depuis 1918. Il tenait beaucoup à cette élection, qui montre qu’on ne lui tient pas rigueur de son internationalisme scientifique et de ses opinions politiques. Il occupera ce poste jusqu’en 1925.

 1922

— 24 juin : membre du Conseil de perfectionnement de l’Institut de linguistique de l’université de Paris.

— 7 novembre : devient secrétaire général de la SDA, poste qu’il conservera plus d’une trentaine d’années.

 1924

— 12–26 août : XXIe Congrès des américanistes à La Haye et Göteborg, le premier depuis la fin de la guerre à se tenir en Europe, avec la présence de savants des anciens pays ennemis. Il y participe dans un esprit de complet internationalisme et est reconnu comme une des figures majeures de l’américanisme.

— décembre : parution de Les Langues du monde. Paul Rivet a rédigé l’article sur les langues américaines. C’est la consécration des recherches linguistiques – publiées dans une quarantaine d’articles, parfois en collaboration avec Henri Beuchat, ou Georges de Créqui-Montfort – que, guidé par Antoine Meillet, il a entreprises depuis une quinzaine d’années.

— 12 décembre : à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, Antoine Meillet lit au nom de Paul Rivet sa fameuse étude sur Les Mélanéso-Polynésiens et les Australiens en Amérique. Ce travail, fondement de sa synthèse Les origines de l’homme américain, lui assure une grande notoriété scientifique. Il sera invité un peu partout en France, en Europe et en Amérique du Sud, à exposer ses théories sur le peuplement de l’Amérique.

 1925

— 28 mars : l’Académie des inscriptions et belles-lettres lui décerne le prix Loubat, pour ses études sur les langues de l’Amérique, parues ces trois dernières années.

— 6 août : création par le ministère des Colonies de l’Institut d’ethnologie de l’université de Paris sis, dans un premier temps, au 191, rue Saint-Jacques, dans le bâtiment de l’Institut de géographie. La création de l’Institut est l’œuvre de Lucien Lévy-Bruhl qui a travaillé sans relâche à convaincre les pouvoirs publics de sa nécessité. Marcel Mauss et Paul Rivet en sont les secrétaires généraux, ce dernier se chargeant de toute l’organisation et de l’obtention des crédits.

— 16 décembre : est élu vice-président de la Société de linguistique de Paris, pour deux ans.

 1926

— 18 novembre : chargé du cours d’anthropologie à l’Institut d’ethnologie.

— 13 décembre : nommé directeur du laboratoire d’ethnologie à la IIIe section de l’École pratique des hautes études.

— hiver : membre honoraire de la « Linguistic Society of America ».

 1927

— 10 juillet-15 novembre : mission scientifique en Argentine et au Paraguay. Est invité par les universités de Buenos Aires, Asunción, Parano, Montevideo, pour donner une série de cours sur l’anthropologie et la linguistique américanistes.

— automne : postulant à la succession de René Verneau, admis à la retraite, à la chaire d’anthropologie du Muséum, il fait publier ses Titres et travaux scientifiques, où il valorise l’ethnologie au détriment de l’anthropologie, mettant en avant la linguistique et l’ethnographie.

— 14 décembre : nommé membre honoraire du Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland.

— hiver : adhère à la Ligue contre l’oppression coloniale et l’impérialisme, créée à Bruxelles cette même année et placée sous la présidence d’Albert Einstein.

 1928

— 6 mars : Paul Rivet est élu professeur titulaire de la chaire d’anthropologie du MNHN, non sans mal. Il travaille alors au rattachement déjà en cours du musée d’Ethnographie du Trocadéro (MET) à sa chaire, entériné le 27 mars.

— 10-15 avril : avec Antoine Meillet et Marcel Cohen, participe au premier Congrès international de linguistique de La Haye.

— mai-juin : première grande exposition d’art précolombien à Paris, au musée des Arts décoratifs : les Arts anciens de l’Amérique, organisée par Georges Henri Rivière (GHR) et Alfred Métraux.. C’est un moment clé dans la constitution de la physionomie originale de l’ethnologie française. Paul Rivet offre à GHR le poste de sous-directeur du MET.

— fin juillet - septembre : invité par l’Institut des hautes cultures franco-brésilien à faire un cycle d’une quinzaine de conférences à Rio de Janeiro et à Sao Paulo sur l’américanisme et l’ethnologie comparée de l’Amérique et de l’Océanie.

 1929

— février : création, sous le patronage de Sir James et de Lady Frazer, de la Société du folklore français. Pierre Saintyves, Arnold Van Gennep, André Varagnac, Lucien Lévy-Bruhl, Marcel Mauss et Paul Rivet sont au nombre des membres fondateurs.

— 21 mars : entré dans les lieux à l’été 1928, GHR est titularisé dans ses fonctions de sous-directeur du MET, avec le vote du nouvel exercice budgétaire. Commence l’ambitieuse réorganisation et restructuration du vieux Trocadéro.

— 15 avril : fondation de la revue Documents dirigée par Georges Bataille et Carl Einstein. Paul Rivet fait partie du comité de rédaction.

— juin : rédige pour la troisième livraison de Documents, un article qui reprend et développe le programme résumé dans ses Titres et Travaux, en mettant l’accent sur l’importance du diffusionnisme pour approfondir et enrichir l’histoire des sociétés non occidentales : « l’étude des civilisations matérielles : ethnographie, archéologie, préhistoire ».

— juillet-15 septembre : premier séjour au Mexique. Cycle de conférences à l’université de Mexico, dont il est nommé professeur extraordinaire d’anthropologie. Encourage le projet de constitution d’une École française.

 1930

— hiver : pour le Nouveau traité de psychologie de Georges Dumas, Rivet rédige un gros chapitre de synthèse sur « Les données de l’anthropologie », dans lequel il martèle sa définition, sa conception et les missions de la nouvelle ethnologie universitaire.

— 9 février-8 mars : invitation des universités de Bristol, Manchester, Reading, Cambridge et Londres. Frazer Lectures à Oxford sur « Les Océaniens ».

— 27 juin : inauguration au MET de la nouvelle salle d’Océanie, en présence du président de la République Paul Doumer. La tête géante de l’île de Pâques fait sensation auprès du public.

— juin – août : invitation du ministère des Affaires étrangères à faire une série de conférences au Mexique, au Guatemala, au Salvador. Installation de Robert Ricard, historien et premier pensionnaire de l’École française de Mexico.

— 25-29 août : avec Antoine Meillet, Henri Maspero, Marcel Cohen, Émile Benveniste, Paul Rivet fait partie de la délégation française au deuxième Congrès de linguistique, à Genève.

— 7-13 septembre : XXIVe Congrès des américanistes à Hambourg, le premier à se tenir en Allemagne depuis la fin de la guerre. GHR l’accompagne.

 1931

— janvier : parution du premier numéro du Bulletin du Musée d’Ethnographie du Trocadéro, publié grâce au soutien financier de Georges Wildenstein et à l’initiative de GHR. Huit fascicules paraîtront, jusqu’en décembre 1935.

— 6 mai : inauguration de l’Exposition coloniale, au bois de Vincennes. C’est dans ce cadre que se tient le Congrès des recherches scientifiques coloniales, où Paul Rivet prononce une communication sur l’« Organisation des études ethnologiques ». S’ouvre également au MET l’exposition ethnographique des colonies françaises.

— 9-11 juin : Congrès des missions protestantes. Conférence sur « L’anthropologie et les missions ».

— 18 décembre-1er avril : convié par le gouverneur général Pasquier à présider le Congrès des préhistoriens d’Extrême-Orient, premier du genre, il embarque le 18 à Marseille. Il parcourt le Tonkin, le Yunnan, le Laos méridional, l’Annam, la Cochinchine et le Cambodge, se rend à Bangkok et dans les États malais. Met en place dans toutes les localités indochinoises traversées un réseau de collaborateurs qui, munis d’instructions, continueront la quête d’objets ethnographiques qui viendront enrichir les collection du MET.

 1932

— 25-31 janvier : Congrès international des préhistoriens d’Extrême-Orient, à Hanoï.

— 15 juin : inauguration de l’exposition « Bronzes et Ivoires du royaume du Bénin » au MET qui rencontre un très grand succès.

— été : mission en Catalogne, aux Baléares.

— août-octobre : exposition au MET sur la mission Rivet en Indochine qui inaugure la renaissance du département asiatique du musée.

 1933

— 26 janvier : président de la Société préhistorique française.

— vacances de pâques : passe quinze jours à Berlin pour ses recherches. Il écrit à Franz Boas qu’il revient bouleversé de ce séjour : l’antisémitisme rôde partout (jusque chez les intellectuels), le régime de terreur semble durablement installé, la population soutient Hitler.

— 12 juin : assiste à une réunion de la Commission française de coopération intellectuelle. Avec Célestin Bouglé, il attire l’attention sur la situation préoccupante des intellectuels allemands proscrits et sur les projets que prépare le ministère de l’Éducation nationale pour leur venir en aide. Rivet conçoit le projet d’un collège international, basé en Suisse, qui permettrait aux scientifiques exilés de poursuivre leurs recherches. Il s’occupe activement de leur venir matériellement en aide.

— 21 juin : meeting contre le fascisme, au manège Japy, à Paris, organisé par la CGT et ses fédérations. Orateurs : les professeurs Louis Lapicque, Paul Langevin et Lucien Lévy-Bruhl, ainsi que Paul Rivet et Léon Jouhaux.

— mai : exposition dans une salle rénovée du MET du « butin » ethnographique ramené de la Mission Dakar-Djibouti. À cette occasion, la revue Minotaure consacre son deuxième numéro à la mission. La courte préface est rédigée par Paul Rivet et GHR.

— 30 mai : nommé membre du conseil de direction de l’École pratique des hautes études.

— 9 juin : nommé membre du comité-conseil du musée Guimet.

— Été : mission en Espagne (pays basque, Asturies, Castille, Aragon).

 1934

— 6 février : manifestation à Paris des ligues d’extrême-droite, qui dégénère en émeute sanglante : 15 morts, 2 000 blessés.

— 12 février : gigantesque contre-manifestation unitaire de la gauche et grève générale.

— 5 mars : sur une initiative de Pierre Gérome, d’André Delmas et de Georges Lapierre, Paul Rivet fonde avec Paul Langevin, communisant, et Alain, radical, le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA), dont il devient président, parce qu’il apparaît comme le moins politisé des trois – bien qu’il soit un membre de longue date de la SFIO.

— 20 mars : tous trois lancent le manifeste du CVIA, l’ « Appel aux travailleurs », qui récolte en un an 8 500 signatures, dont un millier émane d’intellectuels.

— 7 et 8 avril : en tant que président du CVIA, Paul Rivet se rend aux États généraux de la CGT et, le lendemain, à ceux de la CGTU.

— 28 avril : lancement du premier numéro du bulletin du CVIA, Vigilance. Alain, Paul Langevin et Paul Rivet signent en 1934 plusieurs brochures : La jeunesse devant le fascisme, Non ! La guerre n’est pas fatale, Les prétentions sociales du fascisme.

— 17-18 mai : treizième réunion à Londres du Conseil exécutif des langues et civilisations africaines. Josselin de Jonghe, Bronislaw Malinowski, Charles Seligman, le père Schmidt, Henri Labouret et Paul Rivet y assistent.

— 30 juillet-4 août : conférences de Paul Rivet au Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologiques à Londres sur l’Indochine et la population du Jaén en Équateur46.

— août-septembre : mission ethnologique en Guinée, à Madère, sur les crédits de l’Institut d’ethnologie.

 1935

— 8 mai : dépose sa candidature au second tour des élections municipales de Paris dans le cinquième arrondissement un quart d’heure avant que n’expire le délai d’inscription, sur une liste unitaire de gauche de « défense des libertés ouvrières et démocratiques ». Les trois candidats de gauche s’étaient engagés à se désister en faveur d’un candidat de rassemblement.

— 9, 10 et 11 mai : les trois jours de la campagne électorale de Rivet. Jacques Hadamard, Paul Langevin, Louis Lapicque, Jean Perrin, Lucien Lévy-Bruhl, Irène Curie, Frédéric Joliot et d’autres lancent un « Appel des Intellectuels » manifestant leur soutien à la candidature Rivet : il s’agit de faire échec aux fascistes de l’intérieur. La veille du scrutin, L’Humanité et Le Populaire publient un placard commun : « Unis, nous vaincrons. Contre les hommes du six février ! Pour le pain, la paix, la liberté ! Pour le triomphe de la cause des travailleurs, il faut battre la réaction et le fascisme ».

— 12 mai : Paul Rivet est élu conseiller municipal de Paris (quartier Saint-Victor) et conseiller général de la Seine. A battu Georges Lebecq, un des instigateurs du 6 février. Paul Rivet est le premier élu de ce qui allait devenir le Front populaire. Grand retentissement de cette élection, unanimement saluée par les communistes et les socialistes. Le Canard Enchaîné du 15 mai fait dire à Lebecq : « le jour de gloire est à Rivet… ».

— 16 mai : de retour de Bruxelles où il est allé soutenir le candidat socialiste en campagne électorale, Rivet préside un meeting organisé par le comité Thaelman à la maison de la Mutualité, où le socialiste Jean Longuet, le radical Pierre Cot et le communiste Maurice Thorez posent les fondements du Front populaire. Près de 3 500 personnes y assistent.

— 19 mai : à l’appel de la SFIO, du PCF, du Comité central d’unité d’action antifasciste, défilé devant le Mur des Fédérés en souvenir de la Commune, rassemblant 200 000 personnes au cri de : « Contre le fascisme, pour l’unité ». Paul Langevin et Paul Rivet marchent en tête du groupe du CVIA.

— 28 juin : meeting à la Mutualité, présidé par Paul Rivet, réunissant pour la première fois à la même tribune Édouard Daladier, Léon Blum et Maurice Thorez.

— 14 juillet : naissance du Front populaire. Grand rassemblement populaire et défilé de 500 000 personnes dans les rues de Paris. Rivet marche aux côtés de Marcel Cachin et de Jacques Duclos. C’est à la suite de cette manifestation que le Comité national du rassemblement populaire est créé. Pierre Gérome et Paul Rivet, en tant que représentants du CVIA, participent alors activement à la mise au point du programme du Front populaire.

— août : par suite des transformations profondes entraînées par la future Exposition internationale des arts et techniques de 1937, le MET ferme ses portes au public.

— 2 et 3 novembre : congrès national du CVIA, à la maison de la Mutualité.

 1936

— janvier : constatant les divergences de plus en plus aiguës entre les partisans d’une politique de fermeté vis-à-vis des pays fascistes et les pacifistes au sein du CVIA, Rivet donne sa démission de la présidence. Sur l’insistance de ses camarades, il accepte de la reprendre jusqu’au prochain congrès national afin d’éviter l’éclatement du CVIA.

— 16 janvier : lors d’une assemblée des professeurs du MNHN, ceux-ci adoptent à l’unanimité la proposition de changement de titre de la chaire d’anthropologie suggérée par Paul Rivet, qui devient : « chaire d’ethnologie des hommes actuels et des hommes fossiles ».

— 15 janvier : Vigilance publie le programme du rassemblement populaire, adopté par la CGT, la CGTU, l’Union socialiste, le parti communiste, la SFIO, etc.

— mars-avril : parution en fascicules chez Larousse du tome sept de l’Encyclopédie française consacrée à l’espèce humaine dont Paul Rivet est le directeur de rédaction. Lucien Febvre, professeur au Collège de France, en est le directeur général.

— 5 mai : victoire électorale du Front populaire. En tant que militant socialiste soucieux du « respect des contrats » (le titre de l’un de ses articles) et de l’application du programme du Front populaire, il rédige plusieurs tribunes encourageant ou mettant en garde le gouvernement.

— juin : à la suite de dissensions sur le problème de la paix, le CVIA se scinde en deux mouvances, l’une comprenant la majorité du Comité et l’autre minoritaire, largement communisante, voire communiste qui, avec Paul Langevin, claque la porte.

— 25 juin : Rivet est élu par les professeurs du MNHN délégué du Muséum comme membre du Conseil de perfectionnement de l’École nationale de la France d’outre-mer (ex-École coloniale). S’investit beaucoup dans les affaires coloniales puisqu’il est aussi rapporteur de la commission des relations avec les colonies, président de la section « sites, monuments naturels et tourisme » du Comité national de la protection de la nature dans les territoires d’outre-mer.

— 17 juillet : dès le début de la guerre d’Espagne, maître Henry Torrès, Elie Faure et Paul Rivet fondent le Groupe des amis de l’Espagne, qui aide les réfugiés espagnols.

— août : mission ethnologique à Madère, au Portugal.

— 16 décembre : nommé membre de la section scientifique du Conseil supérieur des émissions de la radiodiffusion puis, un an plus tard, membre du Conseil lui-même.

 1937

— janvier : fondation du bulletin bimestriel Races et Racisme, à l’initiative de Paul Rivet, Henri Laugier, Eugène Schreider, Célestin Bouglé. Paraît jusqu’à la fin 1939.
Pour la seconde fois, Paul Rivet accepte de reprendre la tête de la présidence du CVIA qu’il avait abandonnée en juillet 36, après le départ de Paul Langevin. Mais, au fur et à mesure que le comité passe sous l’influence des pacifistes jusqu’au-boutistes, il s’éloigne à nouveau.

— 21 janvier-3 février : première exposition du nouveau musée de l’Homme, mais hors les murs : « Indiens du Mato-Grosso. Mission Claude et Dina Lévi-Strauss ». L’exposition est hébergée par la galerie de G. Wildenstein.

— 31 janvier : commandeur de la Légion d’honneur au titre du ministère des Affaires étrangères.

— avril : mission au Maroc.

— 24 mai : nommé membre de la Commission d’enquête parlementaire dans les colonies, pays de protectorat et sous mandat.

— 28 juillet : le Comité français pour l’étude scientifique des problèmes de population organise à Paris un Congrès international de la population. Paul Rivet en est le vice- président. À l’incitation des membres du groupement « Races et Racisme », une section est consacrée à ces questions. Une importante délégation allemande est présente. Invité par Rivet, Franz Boas, quant à lui, insiste sur l’impossibilité d’avoir jamais des populations de race pure et rappelle les résultats de ses recherches sur les modifications des caractères somatiques des immigrés aux États-Unis.

— 20-26 septembre : Congrès de la recherche scientifique dans les territoires d’outre-mer. Rivet préside une section spéciale consacrée à l’ethnologie.

— octobre : signe avec André Gide un télégramme adressé au gouvernement Negrin pour lui demander d’assurer aux accusés du POUM arrêtés à Barcelone en juin le respect des droits de la défense.

 1938

— 14 mai : nommé membre du conseil d’administration de l’Office du Niger.

— 20 juin : après beaucoup de difficultés d’ordre financier, inauguration officielle du musée de l’Homme.

— juillet : est élu au Comité central de la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen.

— été : mission scientifique et culturelle au Mexique, au Guatemala, et en Colombie, où il est invité par Eduardo Santos à assister à la remise des pouvoirs présidentiels à ce dernier.

— 21 novembre–décembre : chargé d’une mission scientifique en AOF, en tant que membre de la mission parlementaire enquêtant sur l’Office du Niger. Avec Henri Labouret, administrateur en chef des colonies, ils font le bilan des améliorations apportées dans les villages de colonisation au sort des indigènes, à leur niveau de vie. Parcourent le Soudan, la Haute-Volta, la Côte d’Ivoire et le Niger occidental.

 1939

— janvier : patronne la Commission internationale pour l’aide aux réfugiés espagnols.

— 11 février : démissionne du bureau du CVIA, aux réunions duquel il n’assistait plus depuis Munich.

— 6 juin–5 octobre : mission scientifique et voyage d’étude au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Brésil. Donne plusieurs cycles de conférences dans diverses universités sur les origines de l’homme américain et autres questions touchant à l’américanisme.

— 3 septembre : la déclaration de guerre surprend Paul Rivet en Bolivie, qui rentre à Paris le 16 octobre.

 1940

— mi-mars : rapide enquête en Tunisie d’une quinzaine de jours. Visite de fouilles archéologiques et prospections ethnographiques.

— 30 mai : inauguration des salles remaniées d’Océanie et d’Afrique.

— 14 juin : les Allemands entrent dans Paris et prennent le contrôle de la ville. Le musée de l’Homme ne ferme pas ses portes.

— 21 juin : aux côtés d’Henri Bergson, Marcel Mauss, Paul Rivet est inscrit par la Rockefeller Foundation sur la première liste des 27 « First Class Men » français, des intellectuels et scientifiques de renom qui pourraient être en danger, et qu’il faut aider à quitter la France. À deux reprises, Paul Rivet fait savoir à Henri Laugier qu’il refuse de partir.

— 14 juillet : première lettre à Pétain : « Monsieur le Maréchal, le pays n’est pas avec vous, la France n’est plus avec vous. »

— 1er septembre : inauguration de la salle d’Asie, nouvellement aménagée.

— octobre : rejoint le réseau de résistance du musée de l’Homme, constitué et animé par Boris Vildé, Anatole Lewitzki, Yvonne Oddon.

— 30 octobre : arrestation de Paul Langevin par les Allemands. Son arrestation provoque les premières manifestations de résistance dans l’université (le 8 novembre devant le Collège de France, le 11 sur les Champs-Élysées).

— 14 novembre : deuxième lettre au maréchal Pétain ; il proteste contre la révocation du recteur Roussy.

— 19 novembre : il apprend, par la radio, qu’il est relevé de ses fonctions par le gouvernement de Vichy, en même temps que ses amis Paul Langevin et Jean Perrin.

— 21 novembre : troisième lettre au Maréchal.

— 15 décembre : lancement d’un des premiers journaux de résistance clandestin en zone Nord, Résistance, imprimé sur la ronéo de Vigilance.

 1941

— 10 février : poussé par ses amis, Paul Rivet se résout à partir à l’étranger et accepte l’invitation du président colombien Eduardo Santos à poursuivre ses activités dans son pays. Il quitte son appartement du palais du Trocadéro dans la soirée, vers dix heures, et, son train partant très tôt le lendemain matin, se rend dans un petit hôtel en face de la gare d’Orléans. Il échappe de justesse à la Gestapo qui, quatre heures plus tard, se présente à son appartement pour l’arrêter. Dans la nuit du 10 au 11 février commençait l’arrestation des principaux membres du réseau de résistance du musée de l’Homme, qui se poursuit le lendemain.

— Mi-février : rejoint Vichy, où il obtient des papiers officiels pour quitter la France. S’arrête à Lyon, où il rencontre Boris Vildé, l’exhortant à rester en zone libre, en vain.

— 23 mai : arrive à Bogota. Bénéficie d’un contrat de deux ans.

— 21 juin : création de l’Institut ethnologique national, rattaché à l’École normale supérieure de Bogota, qui ouvre ses portes le 4 juillet. Directeur du nouvel Institut, il forme la première génération d’ethnologues colombiens et lance un programme ambitieux de missions ethnographiques quadrillant le territoire.

— Été : visite de Jacques Soustelle à Bogota, en tant qu’émissaire du général de Gaulle. Grâce à l’intervention de Paul Rivet, il obtient la permission du président Santos d’installer une délégation du Comité national de Londres. Paul Rivet est le président d’honneur de ce Comité de la France libre, Gerardo Reichel-Dolmatoff, son secrétaire.

 1942

— janvier : expédition scientifique (anthropométrique, ethnographique, linguistique) dans le Sud-Ouest colombien. Principales étapes : Cali, Silvia, Popayán, Pasto, Ricaurte.

— 21 février : arrestation par la police française de Deborah Lifchitz, chercheur au musée de l’Homme et membre de son réseau de résistance, qui s’était réfugiée chez les Leiris. Elle est internée au camp de Compiègne puis déportée à Auschwitz où elle périra gazée.

— 23 février : plus d’un an après leur arrestation, sept membres du réseau du musée de l’Homme (dont Boris Vildé et Anatole Lewitzki) sont condamnés à mort et fusillés par les Allemands au Mont-Valérien. Yvonne Oddon est déportée à Ravensbrück, dans le même camp que l’ethnologue Germaine Tillion et Agnès Humbert qui travaillait au musée des Arts et Traditions populaires. Toutes trois en réchapperont et reviendront en 1944.

— décembre : le général de Gaulle envoie Paul Rivet en mission au Canada à la tête d’une délégation au Congrès international des problèmes du Pacifique. Est ensuite invité à Washington par Julian Steward, qui veut le décider à devenir un des rédacteurs du Handbook of South American Indians.

— 19 décembre : à New York, déjeuner en l’honneur de Paul Rivet organisé par le Latin America Refugee Fund. Prononce un discours vibrant sur l’ethnologie, école d’optimisme.

— 21 décembre : Franz Boas, en l’honneur de Paul Rivet, donne un déjeuner intime à Columbia University. Claude Lévi-Strauss fait partie des convives. En pleine conversation avec Rivet sur l’importance de combattre le racisme, Franz Boas meurt brutalement.

 1943

— Publication de Les origines de l’homme américain, aux éditions de l’Arbre, à Montréal. Tirage de 5 000 exemplaires. Sera ensuite traduit en espagnol par José de Recasens, et publié à Mexico, puis en portugais par Paolo Duarte, chaque édition tirant à 5 000 exemplaires.

— janvier-février : est à New York, pour une manifestation organisée en son honneur par l’École libre des hautes études de New York, abritée par la New School for Social Resarch. Prononce une conférence sur l’Amérique latine.

— printemps : publication du premier numéro de la Revista del Instituto Etnológico Nacional. Paul Rivet en est le directeur.

— 4 mai : est nommé à Mexico par le général de Gaulle comme conseiller culturel de la France combattante pour l’Amérique latine. C’est un poste prestigieux, à mi-chemin entre la diplomatie culturelle et l’activité institutionnelle scientifique. Libéré de tout travail d’enseignement, il se consacre alors entièrement à une œuvre de rayonnement culturel : création de l’Institut français d’Amérique latine, d’une librairie française à Mexico, réimpression de 100 000 livres scolaires, d’ouvrages classiques français pour les écoliers, création d’un Institut franco-brésilien, de chaires de littérature française à Mexico, Bogotá et Caracas, etc.

— 3 juin : formation à Alger du Comité français de libération nationale.

— 30 octobre : son action en faveur du rayonnement de la pensée et de la science françaises lui vaut d’être cité par le général de Gaulle dans son discours en hommage à la résistance intellectuelle.

 1944

— fin février–début mars : est en mission à Alger.

— avril : mission au Guatemala.

— mai : le général de Gaulle lui décerne la médaille de la résistance, pour son action à Paris entre juin 1941 et février 1942, et en Amérique latine depuis mai 1941.

— mi-septembre : départ pour Alger, où il est appelé par le gouvernement provisoire.

— 22 octobre : de retour à Paris. Il reprend aussitôt ses fonctions au Muséum et au musée de l’Homme, fonctions que Henri Victor Vallois avait occupées pendant son exil.

 1945

— juillet : tournée de conférences en Égypte organisée par la Direction générale des relations culturelles.

— été : XXXVIIe Congrès national socialiste où il est essentiellement question de l’éventuelle unité électorale avec le PCF. Paul Rivet participe aux débats et intervient à la tribune en prônant l’unité d’action, comme au temps du Front populaire.

— 21 octobre : Paul Rivet est élu député socialiste du premier secteur de Paris à la première Assemblée constituante, sur une liste SFIO.

 1946

— Parution dans la collection « Travaux et Mémoires de l’Institut d’ethnologie » de La Métallurgie en Amérique précolombienne, en collaboration avec Henri Arsandaux.

— 6 mars : la France reconnaît l’État libre du Viet Nam créé par Hô Chi Minh au Tonkin. Paul Rivet accueille favorablement la nouvelle et se prononce pour une Union française fédérant des gouvernements autodéterminés. Il affirme la nécessité de traiter avec Hô Chi Minh.

— 2 juin : élu député à la deuxième Assemblée constituante, sur une liste SFIO.

— 6 juillet : début de la conférence franco-vietnamienne à Fontainebleau. À la veille de celle-ci, désigné comme membre de la délégation française qui devait rencontrer Hô Chi Minh, Paul Rivet donne sa démission, ne voulant être « ni dupe, ni otage, ni complice ». Il dénonce la manœuvre en préparation : l’échec voulu de la conférence, l’empereur fantoche Bao Dai. Mais il rencontre Hô Chi Minh et les deux hommes se lient d’amitié.

— 9 août : siège à la toute nouvelle commission nationale provisoire de l’Unesco.

— 4 décembre : il participe, avec le président Herriot, Justin Godart, Maurice Schumann, Marc Sangnier, à une réunion, salle Cadet, de la section française de l’Union internationale contre le racisme.

— 20 décembre : devient vice-président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

 1947

— janvier : nommé président du Conseil supérieur de la radiodiffusion française et du Conseil des programmes. S’y montre très actif et enregistre pendant une petite dizaine d’années de nombreuses émissions de vulgarisation scientifique sur les pays d’Amérique latine, l’ethnologie, la préhistoire.

— printemps : élu vice-président de la Ligue des droits de l’homme. Le restera jusqu’en novembre 1957.

— 24 août-30 août : Rivet organise le XXVIIIe Congrès international des américanistes qui se tient à Paris, le premier depuis le récent conflit mondial, réunissant plus de 250 congressistes venus de 32 nations.

— 24 septembre : nommé membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique et technique d’outre-mer, pour les sciences humaines.

— novembre–décembre : Conférence générale de l’Unesco, à Mexico. Y est délégué par le gouvernement français.

— novembre–décembre : aux côtés d’André Gide, Jean-Paul Sartre, Michel Leiris, Paul Hazoumé, Aimé Césaire, Albert Camus, Senghor, Paul Rivet fait partie du comité de patronage de la revue Présence Africaine, publiée sous la direction de Georges Balandier, Alioune Diop, Dia Cissé Loum, Paul Mercier, Abdoulaye Sadji.

 1948

— 23 mars : il démissionne du groupe parlementaire socialiste pour protester contre l’attitude de celui-ci qui avait écarté la proposition de trois parlementaires – dont lui-même – réclamant la suspension des poursuites engagées contre les députés malgaches devant la cour de justice de Tananarive.

— 21 avril : suite à l’assassinat le 9 avril à Bogotá de l’homme politique Jorge Eliecer Gaitán, Paul Rivet publie dans Le Monde une analyse sur les événements en Colombie réfutant les déclarations officielles qui brandissent la manipulation communiste, ce qui provoque, par lettres interposées publiées dans le Monde, une polémique avec l’ambassadeur colombien en poste à Paris, Fernando Londoño y Londoño.

— 30 avril–début mai : délégué par la Commission nationale française de l’Unesco pour prendre part aux travaux de la conférence d’Iquitos en Colombie sur le projet d’une enquête sur l’Amazonie et de la création d’un Institut de l’Amazonie hyléenne.

— 13 mai : arrive à Bogotá, invité par Eduardo Santos. Peu avant son arrivée et pendant son séjour, une campagne de diffamation déferle sur Rivet – non sans rapport avec sa prise de position sur les événements d’avril – selon laquelle il aurait dérobé à la Bibliothèque nationale un incunable sur la grammaire chibcha d’une valeur de 200 000 $. Accusation fausse évidemment.

— 16 juillet : décoré de l’Ordre de libération de l’Espagne.

— début novembre : assemblée générale de l’Unesco à Mexico. Accompagne Jacques Maritain.

— 17 novembre–11 décembre : conférence générale de l’Unesco à Beyrouth. Le Liban est alors en guerre. Lucien Febvre et Paul Rivet font adopter un projet d’histoire culturelle et scientifique de l’humanité.

 1949

— 12 janvier : est exclu à l’unanimité par le Comité directeur de la SFIO pour indiscipline de vote et refus à prendre l’engagement de respecter à l’avenir la discipline du parti. Il rejoint alors l’Union républicaine et résistante.

— 10 mars : au Parlement, il interpelle le gouvernement sur les événements d’Indochine et traite Bao Daï d’ « empereur des boîtes de nuit ».

— 4 avril : signature à Washington du Pacte atlantique. Quand il sera discuté à l’Assemblée, Paul Rivet votera contre l’adhésion de la France à celui-ci.

— 21 mai : alors que le nouveau statut de la Cochinchine est à l’ordre du jour, il dépose avec trois autres parlementaires un projet de loi pour faire accepter une trêve proclamée par le gouvernement Hô Chi Minh. Dans de nombreuses réunions publiques et plusieurs articles politiques, Rivet prend la défense du peuple indochinois et s’insurge contre la rigidité du gouvernement français.

— 5-12 septembre : accompagné de Claude Lévi-Strauss, il assiste au Congrès international des américanistes ayant lieu à New York, au Muséum américain d’histoire naturelle, assurant une présidence d’honneur.

— 1er octobre : part à la retraite. Quitte sa chaire d’anthropologie au MNHN et la direction du musée de l’Homme. Au grand dépit de Rivet, c’est Henri Victor Vallois qui prend sa succession. En 1950, puis en 1954, celui-ci tente de modifier l’intitulé de la chaire d’ethnologie des hommes actuels et des hommes fossiles pour qu’il redevienne une chaire d’anthropologie stricto sensu. À chaque fois, Rivet intervient et s’oppose à Vallois, qui tente aussi de l’expulser de son appartement de fonction du palais de Chaillot. Après maintes péripéties, Rivet obtient finalement le droit d’y rester.

 1950

— mai : dans les Temps modernes, il fait paraître son « Testament politique ». Se prononce en faveur d’une Europe affranchie de la tutelle militaire américaine et qui travaillerait au rapprochement des deux blocs. Tout en disant entendre conserver vis-à-vis du parti communiste son droit de critique et sa liberté d’appréciation, il dénonce l’anticommunisme comme arme de politique intérieure.

— décembre : rejoint l’Union progressiste.

 1951

— Publication dans les « Travaux et Mémoires de l’Institut d’ethnologie » du premier tome de la Bibliographie aymara et quechua, sur laquelle il travaille depuis une vingtaine d’années, en collaboration avec Georges de Créqui-Montfort. Les deuxième et troisième tomes paraissent en 1952 et 1953 ; le dernier après sa mort.

— 9 février : participe, avec Roger Caillois, Alfred Métraux et Michel Leiris, à un débat à Limoges sur le problème des races, sous l’égide de l’Unesco.

— 11 juin : organisation d’une réunion électorale du parti neutraliste dans l’hôtel des Sociétés savantes à l’intention des membres de l’enseignement. Jean-Paul Sartre, Pierre Naville, Paul Rivet, prennent la parole.

— 17 juin : se présente aux élections législatives à la tête d’une liste d’union socialiste et progressiste et d’action neutraliste. Paul Rivet est battu ; sa liste ne recueille pas plus de 8 500 voix. Après ce cuisant échec électoral, il renonce à la vie politique active.

— juillet–octobre : mission scientifique et culturelle au Brésil, au Pérou, en Bolivie, en Équateur, au Panama, au Guatemala, au Mexique et à Cuba. À Lima, assiste au quatrième centenaire de l’université de Lima et au premier Congrès des pérouanistes. Nommé docteur honoris causa des universités de Quito et de Mexico.

 1952

— 1er–8 septembre : assiste au quatrième Congrès international d’anthropologie à Vienne.

— septembre-décembre : mission culturelle et scientifique au Brésil, Chili, Pérou, Équateur, Guatemala, Mexique, Honduras. Cours de préhistoire de 5 semaines à l’université de Sao Paulo. Il représente la France au centenaire de l’historien José Toribio Medina célébré à Santiago, à la transmission des pouvoirs présidentiels au Chili et au Mexique.

 1953

— juin : démissionne de l’Union progressiste dont les députés n’avaient pas voté l’investiture de Pierre Mendès-France.

— 16-28 novembre : assiste au huitième Congrès préhistorique de l’Est aAsiatique, à Manille.

— décembre : assemblée générale de l’Unesco à Beyrouth. Est élu président de la commission française de l’Unesco.

 1954

— 22 janvier : signe avec le ministère de l’Éducation nationale une convention d’achat de sa bibliothèque pour la somme de dix sept millions de francs, déposée à la bibliothèque du musée de l’Homme.

— avril–décembre : part pour une tournée en Amérique latine : Bolivie, Chili, Équateur, Colombie, Pérou, Mexique, La Paz, Sao Paulo.

— 1er–6 août : est invité par le gouvernement bolivien en tant qu’observateur au troisième Congrès indigéniste panaméricain de la Paz. Cycle de conférences à l’université San Andrés de la Paz.

— 9-16 août : assiste au Congrès international des écrivains à Sao Paulo, en tant que vice-président.

— 16-22 août : colloque de l’Unesco à Sao Paulo sur les relations culturelles entre l’ancien et le nouveau monde. Paul Rivet est l’un des rapporteurs du colloque.

— 23-30 août : XXXIe Congrès international des américanistes à Sao Paulo. Il le préside, puis donne une série de conférences à Rio, Belo Horizonte.

— mi-octobre : Cycle de conférences sur les origines de l’homme américain à l’université de Santiago du Chili.

— novembre : début de l’insurrection algérienne et de la guerre.

— 2 novembre : arrive à Montevideo où a lieu la septième Conférence générale de l’Unesco. Un hommage solennel lui est rendu par un groupe de savants.

 1955

— 26 janvier : Jacques Soustelle est nommé gouverneur de l’Algérie.

— juin : fait paraître dans Esprit un texte, « La tristesse des Vieux », où il fait part du douloureux sentiment d’échec et d’impuissance qu’il retire de son engagement militant en faveur de la paix, d’une concorde internationale fondée sur la science, contre le racisme.

— juillet : nommé président du Comité international de la photographie fixe et animée.

— été : voyage d’étude et mission scientifique au Mexique, en Amérique centrale, au Guatemala, au Honduras, et au Costa Rica.

 1956

— 21 avril : à la stupéfaction de ses amis d’extrême gauche, Rivet signe l’ « Appel pour le salut et le renouveau de l’Algérie française » lancé par Jacques Soustelle. Se dit partisan d’une émancipation graduelle des peuples colonisés.

— 9 juillet : accorde une interview à Combat où il explique comment sa fidélité à l’idéal et aux principes de la gauche l’ont déterminé à se dresser contre la rébellion algérienne. Reprend à son compte les arguments officiels employés en faveur de la guerre d’Algérie, en faisant de l’insurrection une explosion de fanatisme religieux, en affirmant que la solution réside dans la poursuite de la guerre assortie de « réformes ».

— 19 juillet : dans une « lettre ouverte » publiée par L’Observateur, Jean Cassou, proche compagnon de lutte de Rivet, lui répond et conteste sa vision des faits.

— 8-14 août : assiste au XXXIIe Congrès des américanistes à Copenhague, en tant que vice-président d’honneur.

— 1er-9 septembre : Ve Congrès des sciences anthropologiques et ethnologiques, à Philadelphie. Au banquet de clôture, Rivet a salué avec enthousiasme la venue de trois savants soviétiques, qu’il interprète comme un signe de détente. Une Union internationale des sciences anthropologiques et ethnologiques est créée, dont il est élu président. À ce titre, il représente l’Union au Conseil international de la philosophie et des sciences humaines de l’Unesco et il est membre de son comité exécutif.

— septembre–octobre : à la demande du ministre des Affaires étrangères et de Guy Mollet, il accepte d’être le « pèlerin de la vérité française » et de partir en mission officielle en Amérique latine (Mexico, Caracas, Rio de Janeiro, Montevideo, Buenos Aires, Asunción, Lima, Quito, Haïti, Costa Rica, Salvador, San José) pour expliquer et défendre la position de la France sur la question algérienne. Il croit sincèrement que le gouvernement français a l’intention de négocier et la volonté de sortir de l’impasse. Associe à cette mission politique une mission scientifique.

— 28 et 29 septembre : reçoit le titre de docteur honoris causa des universités de Buenos Aires et de La Plata.

— 23 octobre : de retour à Mexico, prend l’avion pour Tokyo. Le gouvernement français lui a promis qu’il pourrait se rendre à Hanoï afin de rencontrer Hô Chi Minh et lui annoncer la reprise des relations diplomatiques entre leurs deux pays. Cette promesse n’est pas tenue.

— 5 nov.–5 déc. : à New Delhi, assiste à la neuvième assemblée générale de l’Unesco. La réunion se tient dans une atmosphère houleuse pour les délégations britannique et française en raison de leur opération militaire concertée en Égypte, sur le canal de Suez.

 1957

— janvier : se fait le porte-parole de la France à l’ONU sur la question algérienne.

— fin janvier : abrège son séjour à New York et, après cinq mois épuisants, il rentre précipitamment à Paris pour subir une opération de la gorge. À la suite de cette intervention, sa voix ne retrouva plus jamais son timbre.

— 1er février : son second testament politique, « Indépendance et Liberté » paraît dans Le Monde.

— avril : des complications exigent une deuxième intervention chirurgicale, dont il ne se remettra jamais. Cloué au lit, mais avec une lucidité intellectuelle intacte, il commence une lente agonie qui durera presque un an.

— mai : paraît chez Gallimard, dans la collection « l’Espèce humaine » fondée par Alfred Métraux, Georges Henri Rivière, Paul Rivet et dirigée par Michel Leiris, une nouvelle édition remaniée de Les origines de l’homme américain.

 1958

— 21 mars : Paul Rivet meurt à l’âge de quatre-vingt-deux ans dans son appartement du Palais de Chaillot. La nouvelle de sa mort fut annoncée trois jours après son décès, une fois les obsèques célébrées dans la plus stricte intimité, comme il l’avait souhaité.