L’anthropologie concertante de Louis Dumont

En 1950, Louis Dumont va avoir quarante ans. Rentré en 1945 après cinq ans de captivité en Allemagne, le soutien de Georges Henri Rivière lui permet d’obtenir un poste d’assistant au musée des Arts et Traditions populaires. « Il fallait rattraper le temps perdu », dira-t-il les rares fois où il évoque son passé. La décennie sera féconde, décisive. Aux côtés de Marcel Maget et Lucien Bernot, il participe à la fondation d’une ethnologie de la France contemporaine, avec son étude sur La Tarasque, banc d’essai d’une méthode monographique qu’il affinera et complexifiera lors de son premier terrain indien en pays tamoul, en 1949-1950, suivi de deux autres au nord et à l’est de l’Uttar Pradesh en 1958 et 1960. Cette longue imprégnation indienne nourrit les monographies et les premiers textes de fondation de sa pensée anthropologique avec l’Inde, depuis l’Inde, plusieurs étant rédigés, à son retour, en Angleterre.(...)

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