Il semblerait que Georges Henri Rivière, créateur du Musée national des arts et traditions populaires (MNATP, 1937-2005), ait particulièrement aimé la Bretagne. Dans un courrier du 21 juin 19391 adressé au peintre vannetais Xavier de Langlais, il écrit : « Ayant passé en Bretagne […] toutes mes vacances d’écolier et de jeune étudiant, j’aime votre beau pays. » Le 13 décembre 1941, il écrit encore : « Armorique, Bretagne, oserai-je dire avec vos fils qu’il n’y a pas de pays que j’aime autant au monde ? » (cité in Boëll 2000 : 208). Une raison suffisante pour faire de la Bretagne une région pilote au sein de cette nouvelle institution consacrée à l’ethnologie de la France ? D’autres raisons ont joué, bien sûr, comme nous le verrons ici en nous intéressant aux liens du musée avec la Bretagne que nous aborderons à travers l’évocation des relations entre Rivière et le précurseur reconnu dans la fondation de l’ethnologie locale, René-Yves Creston (1898-1964). Nous verrons selon quelles modalités et dans quel contexte celles-ci, fondées sur une amitié certaine, ont permis que se mette en place, entre la capitale et la Bretagne, un réseau bénéficiant autant à la « maison Rivière » qu’aux Bretons eux-mêmes. L’enjeu était partagé (...)
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Reconnaissance nationale d’une ethnologie régionale. La Bretagne au Musée national des arts et traditions populaires
Marie‑Barbara Le Gonidec
Ministère de la culture, UMR9022 Héritages
2024
Le Gonidec, Marie-Barbara, 2024. « Reconnaissance nationale d’une ethnologie régionale. La Bretagne au Musée national des arts et traditions populaires », in Laurière Christine (dir.), Les années 50. Aux origines de l’anthropologie française contemporaine, Les Carnets de Bérose n° 14, Paris, Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, pp. 83-119.
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