Sur ce créneau des années 1950, je retiendrai par affinité et par filiation de recherche le fil rouge du sacré. Je ne brosse pas un état des lieux qui supposerait de remonter aux « choses sacrées » de Durkheim et Mauss, mais propose plutôt quelques repères d’un « choix d’objet » situé en matière de recherche, telle l’esquisse d’une généalogie personnelle du mot et des choses sur cette décennie, avec ses rencontres inattendues et ses bifurcations. Un sacré pris dans les mailles du symbolique et du religieux, quelque part entre l’art et la religion, les translogiques de l’anthropologue et les vertiges de l’altérité mystique. Ce « sacré sacré », pour reprendre le jeu de mots illustrant la réflexivité du terme, fonctionne dans le champ sociologique des années 1950 comme un « objet polémique » (au sens de Bachelard) : c’est un objet commun mais clivant, toujours controversé, embrayeur de communication autant que sujet de division. Le « sacré sauvage » est le titre d’une conférence de Roger Bastide (...)
Le carrefour du “sacré sauvage” et les courts-circuits de la pensée
André Mary
CNRS
2024
Mary, André, 2024. « Le carrefour du “sacré sauvage” et les courts-circuits de la pensée », in Laurière Christine (dir.), Les années 50. Aux origines de l’anthropologie française contemporaine, Les Carnets de Bérose n° 14, Paris, Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, pp. 143-171.
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