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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Pierre Bourdieu est l’un des grands sociologues de la seconde moitié du vingtième siècle. Né dans le Béarn, d’origine modeste, normalien et agrégé de philosophie, il part en Algérie en 1956 pour effectuer son service militaire dans un pays en pleine guerre coloniale. Il incorpore le service de documentation et d’information du ministre-résident. En 1958, il devient assistant de sociologie à la faculté des lettres d’Alger et y reste deux ans. Les enquêtes algériennes, menées collectivement, concernent la sociologie du chômage et de la prolétarisation, les effets destructeurs de la situation coloniale sur le monde rural, l’anthropologie de la crise culturelle dans une société déchirée entre tradition et modernité. Ses études d’ethnologie kabyle (sur l’honneur, la maison, la parenté) constituent le fondement ethnographique de sa théorie du monde social. Enseignant à la VIe section de l’EPHE (future EHESS) dès 1964, il est élu professeur au Collège de France en 1981. Il défend une sociologie du dévoilement et un matérialisme généralisé à travers une économie générale des pratiques structurée par les formes du capital (économique et symbolique). Ses théories des logiques pratiques de l’action (incorporées dans l’habitus et l’hexis, deux notions dont il généralise l’usage en sociologie), des modes de domination (avec la notion de violence symbolique) et des modes de reproduction, de la division de l’espace social en champs ont fait l’objet d’une trentaine d’ouvrages et de centaines d’articles.

Mots-clés : Sociologie | Seconde moitié du XXe | Algérie | Kabylie | Situation coloniale

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