Vue de l’extérieur, l’anthropologie allemande apparaît souvent comme une entité caractérisée par quelques traits marquants : « division en deux disciplines distinctes, Völkerkunde et Volkskunde », « approche “intuitive” », « bipolarité du “matériel” et du “spirituel” » tendant à oblitérer l’étude de l’organisation sociale » (voir par exemple Conte 1991 : 37-39). (...)
Des anthropologues français d’aujourd’hui s’y réfèrent, que ce soit de manière négative ou positive. Dans son livre Par-delà nature et culture (2005), Philippe Descola en fait la porteuse d’une idée holiste de culture qui contribua à solidifier le dualisme contemporain entre nature et culture, tandis qu’Emmanuel Désveaux développe dans Spectres de l’anthropologie. Suite nord-américaine (2007) les fondements d’un « méga-culturalisme » ou « néo-culturalisme » qui implique un rapprochement avec une certaine tradition anthropologique allemande, poursuivie aux États-Unis par Franz Boas, contre un héritage universaliste et durkheimien très présent à ses yeux dans l’anthropologie française.
Il est pourtant bien difficile de parler d’une anthropologie germanique dans la mesure où il existe un spectre extrêmement large et diversifié de disciplines se réclamant des sciences anthropologiques et ethnologiques en Allemagne et en Autriche depuis les Lumières, de l’anthropologie physique – de Johann Friedrich Blumenbach à Rudolf Virchow et Eugen Fischer – jusqu’à l’anthropologie dite philosophique – de Johann Gottlieb Herder à Max Scheler ou Helmut Plessner – et par les oppositions très violentes entre différentes « écoles » et différents courants, souvent gommées ou aujourd’hui estompées. Qu’y a-t-il de commun, d’un point de vue méthodologique, entre la collection de crânes d’un Blumenbach, l’anthropologie purement livresque d’un Theodor Waitz et le « grand tour » d’ethnologues comme Adolf Bastian, spécialiste de la collecte et de la mise en musée ? Et que dire de la Volkskunde rattachée dans un premier temps à la préhistoire (pensons à la Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgeschichte, BGAEU, société savante fondée en 1869 par Bastian et Virchow) ?
Et pourtant, malgré les polémiques internes, certains traits caractéristiques de l’anthropologie allemande et certaines continuités n’en apparaissent pas moins à l’étude, comme a essayé de le montrer il y a quelque temps déjà George Stocking Jr. (1996) dont les travaux sont poursuivis par Glenn Penny (2003, 2002, 2013). Deux questions préoccupent fondamentalement les recherches d’outre-Atlantique sur l’ethnologie allemande. La première est celle des origines de l’anthropologie culturelle étatsunienne qui, par la tradition humaniste boasienne et par la combinaison transdisciplinaire entre ethnologie, archéologie et anthropologie physique, révèle encore de nos jours une partie de ses racines germaniques, en affichant une vision holistique de ce que pourrait être une « science de l’homme ». La seconde cherche à déterminer quand et dans quelle mesure l’ethnologie – surtout dans sa combinaison avec l’anthropologie physique (Massin 1996) – a pu être à l’origine d’un racisme « scientifique » qui, en dernière instance, aurait favorisé l’idéologie national-socialiste et rendu possible l’extermination des Juifs en Europe (Dow 1994 ; Zimmerman 2001 ; Kramer 1995). En Allemagne, l’imbrication de l’ethnologie dans l’idéologie et les rouages de l’État national-socialiste a fait l’objet de nombreuses études, surtout dans des années 1990 (Dostal 1994 ; Fischer 1990 ; Geisenhainer 2008 ; Hauschild 1995 ; Michel 1991 ; Spöttel 1996 ; Streck 2000).
Il y a un large consensus sur le fait que l’ethnologie allemande a pris une voie singulière (Sonderweg) (Streck 2009 ; Spöttel 1995 ; Kramer 1995) par rapport au développement de la discipline dans d’autres pays européens ainsi qu’aux États-Unis. Les interprétations divergent quant à ce qui la différenciait précisément. Pour certains observateurs, la défaite de 1918 et la perte subséquente des colonies auraient marqué un tournant. Selon Matti Bunzl et Glenn Penny, après la Première Guerre mondiale, la discipline est passée d’un programme libéral guidé par une vision largement humaniste, centré sur les efforts visant à documenter la pluralité des cultures à une discipline « étroitement nationaliste et ouvertement colonialiste » (Penny & Bunzl 2003 : 2 ; Evans 2010 : 9-26, 1001 ; Warnecken 1999). Cette évolution serait en quelque sorte inversée par rapport à d’autres pays. Il ne fait pas de doute que les ethnologues et anthropologues allemands et austro-hongrois ont participé plus intensément à l’effort de guerre que leurs collègues des autres pays belligérants (Gingrich 2010 ; Kuba 2014). Quant à la question de savoir si l’ethnologie allemande était une science utile à la colonisation, les analyses montrent que, sauf exception (Fischer 1981 ; Kuba 2020), la plupart des recherches, souvent orientées vers la culture matérielle et l’histoire de la culture était assez éloignée d’une « applicabilité » dans la gestion quotidienne des populations colonisées (Gothsch 1983 ; Steinmetz 2010). Les grandes questions que se posait l’ethnologie allemande tournaient plutôt autour des principes fondamentaux du développement des cultures, de leurs convergences et divergences historiques, à l’instar de la Kulturkreislehre (Joch 2000 ; Kulturmann 1991) qui comptait certainement parmi les enjeux méthodologiques spécifiques à l’ethnologie allemande – et aussi autrichienne – et dont la réception en dehors du contexte national fut toutefois bien contestée – sur un mode ravageur de la part de Paul Radin (1933) ou positif pour Clyde Kluckhohn (1936).
En France, différents travaux parurent durant les années 1980 (Chiva & Jeggle 1987 ; Rupp-Eisenreich 1984 ; Rupp-Eisenreich & Stagl 1995). Les échanges s’étaient concrétisés par la venue d’Utz Jeggle à l’EHESS, à Paris, qui délivra un séminaire sur l’histoire de l’ethnologie allemande en 1988. Sous la houlette d’Isac Chiva et de l’École de Tübingen, ce fut surtout la Volkskunde qui bénéficia de l’attention historiographique, portée par l’ambition avérée de faire réfléchir l’ethnologie française sur son propre passé à la manière dont l’avait fait l’ethnologie allemande dans les années 1970. Ces échanges franco-allemands ont trouvé un prolongement récent (2015-2020) avec plusieurs projets ANR/DFG sur l’histoire croisée de l’ethnologie en France et en Allemagne au début du XXe puis du début du XXe siècle aux années 1960 (Georget, Ivanoff & Kuba 2016, 2020 ; Georget, Hallair & Tschofen 2016 ; Georget, Grosos & Kuba 2020).
En Allemagne, ce sont surtout les enquêtes consacrées à l’anthropologie des Lumières et à l’epistémè de la période charnière du tournant des XVIIe et XVIIIe siècles (Sattelzeit) qui ont marqué un renouveau de la recherche sur l’anthropologie : de l’émergence du projet même d’une ethnologie au sens moderne dans le contexte des Lumières et de différentes expéditions scientifiques (Vermeulen 2015), de la volonté de rendre justice à l’« homme total » (Schings 1994) au projet d’une « science de l’homme » (Bödecker, Büttgen & Espagne 2008 ; Sturm 2009 ; Nutz 2009) et à la tension entre Kant et Herder (Zammito 2002), la recherche d’un équilibre entre vision naturaliste et « exception humaine » a marqué une bonne partie des réflexions se réclamant de l’anthropologie.
Ces travaux demandent à être poursuivis pour le XIXe siècle – en effet, dans les volumes récents consacrés à ce siècle, l’anthropologie n’est que rarement traitée en tant que domaine propre (Bayertz, Gerhard & Jaeschke 2007). Notons néanmoins la publication en allemand de deux ouvrages volumineux sur l’histoire de l’ethnologie traitant surtout du XIXe siècle (Petermann 2004 ; Hildebrand 2003). Sans mettre toutefois l’accent spécifiquement sur les développements de la discipline en Allemagne, ils permettent de mieux analyser la façon dont l’anthropologie comme l’ethnographie allemandes ont influencé la genèse ou l’évolution d’idées structuralistes avant la lettre (Adolf Bastian, Karl von den Steinen) ou fonctionnalistes, depuis la psychologie jusqu’à l’anthropologie (Gustav Theodor Fechner, Theodor Waitz, Wilhelm Wundt). En parallèle, l’étude approfondie des expéditions de Paul Ehrenreich, Konrad Theodor Preuss, Max Schmidt, Karl von den Steinen et Theodor Koch-Grünberg en Amazonie a permis d’analyser à la fois l’idéologie allemande de la Bildung dans son interaction complexe avec le terrain, la détermination de la perception du terrain par la situation politique dans le pays d’origine ainsi que celle des méthodes de travail par des enjeux de carrière et des effets de « champ » (Kraus 2004). De fait, l’anthropologie allemande, spontanément associée à l’Océanie et l’Afrique, a aussi été profondément américaniste ; en retour, l’anthropologie américaniste a été profondément modelée par les anthropologues allemands.
Il existe plusieurs dictionnaires concernant la tradition anthropologique allemande (Schweitzer, Schweitzer & Kokot 1993 ; Feest &Kohl 2001), ainsi que des ouvrages traitant l’histoire spécifique de l’ethnologie dans certaines villes (Smolka 1994 ; Kohl & Platte 2006 ; Brandstetter & Lentz 2006 ; Geisenhainer, Bohrmann & Streck 2014 ; Putzstück 1995), dans son application à une aire culturelle, comme par l’exemple l’Afrique (Stoecker 2008 ; Esselborn 2018 ; Stelzig 2002) ou en rapport avec un musée ethnologique (Museum der Weltkulturen 2004 ; Gerhards & Dürrenberger 1995). Le discours sur le rôle des musées ethnologiques a notamment pris de l’ampleur ces dernières années avec la discussion autour du Humboldt Forum berlinois, vaisseau amiral de l’ethnologie muséale en Allemagne (Penny 2019 ; Bredekamp 2019 ; Kohl et al. 2019 ; Kraus & Münzel, 2003 ; https://boasblogs.org/humboldt/).
Ces perspectives épistémologiques se sont accompagnées d’un nouvel essor des recherches concernant l’histoire de la discipline, son institutionnalisation, les figures et les lieux qui l’ont marquée. Cet essor peut être mis en évidence dans le cas d’Adolf Bastian. Cet anthropologue voyageur, prolixe mais désordonné, paraissait devoir sombrer dans une panthéonisation discrète (Fiedermutz-Laun 1990, 1971), mais ces dernières années les publications sur son œuvre se sont multipliées, révélant des enjeux insoupçonnés (Penny 2019, Koepping, 1983, 1995 ; Fischer, Bolz &Kamel 2007 ; Buchheit 2005 ; Chevron 2004).
Quant à l’anthropologie autrichienne, elle apparaît sous un jour nouveau, à la fois passionnant et critique, grâce aux recherches, entre autres, d’Irene Ranzmaier (2013). Elle présente des parallélismes évidents avec les développements de la discipline en Allemagne tout en s’en distinguant par une tradition et des spécificités propres (Rupp-Eisenreich/Stagl 1995, Johler 2018). C’est en faisant fond sur ces nouvelles recherches qu’Andre Gingrich, par exemple, tente de cerner les singularités de l’anthropologie allemande et de sa diffusion dans les aires germanophones, en particulier autrichienne et suisse (Gringrich, Barth, Parkin & Silverman 2005).
Plusieurs projets de recherche ont été consacrés récemment à l’histoire de la discipline dans l’ex-RDA, révélant les partages complexes qui s’opèrent après 1945 : l’inscription de la discipline dans une perspective historique marxiste, les rencontres maintenues entre ethnologues des deux Allemagnes (Kreide-Damani, 2020). Sur la seconde moitié du XXe siècle, le lecteur peut compter sur la recherche de Dieter Haller (2012) qui s’appuie sur les archives de la Deutsche Gesellschaft für Völkerkunde et de la BGAEU, ou bien encore sur une étude restituant la place des ethnologues femmes dans la discipline (Beer 2007). L’anthropologie allemande du XXIe siècle n’est pas en reste, une publication de 2013 tentant une première synthèse qui ouvre des pistes de réflexion (Bierschenk, Krings & Lentz).
Écrire une histoire de l’anthropologie et des ethnologies allemandes et autrichiennes implique de rendre compte de la richesse qui a marqué les recherches de 1800 à 1945 voire au-delà, en les considérant depuis des parcours individuels de géographes, d’ethnologues, de philosophes, de collecteurs, d’informateurs, de traducteurs et de médiateurs, depuis des lieux comme les musées, les revues et les expéditions. C’est aussi faire l’histoire de concepts liés à cette tradition de pensée plurielle (Naturvölker / Kulturvölker, Kulturkreis, etc.), revenir sur les chemins théoriques et ethnographiques arpentés par les anthropologues et ethnologues de langue allemande.
Laurent Dedryvère (EILA, Université de Paris, site Paris-Diderot)
Jean-Louis Georget (Sorbonne Nouvelle, Paris)
Hélène Ivanoff (Institut Frobenius, Francfort-sur-le-Main)
Isabelle Kalinowski (CNRS, Ecole Normale Supérieure, Paris)
Richard Kuba (Institut Frobenius, Francfort-sur-le-Main)
Carlotta Santini (CNRS, Ecole Normale Supérieure, Paris)
Céline Trautmann-Waller (Université Sorbonne nouvelle-Paris 3/IUF)
Bibliographie
Bayertz Kurt, Myriam Gerhard & Walter Jaeschke (éds.), 2007. Weltanschauung, Philosophie und Naturwissenschaft im 19. Jahrhundert (Vol. 1 : Der Materialismus- Streit ; Vol. 2 : Der Darwinismus-Streit ; Vol. 3 : Der Ignorabismus-Streit), Hambourg, Meiner.
Beer Bettina, 2007. Frauen in der deutschsprachigen Ethnologie. Ein Handbuch, Köln/Weimar/Wien, Böhlau.
Bierschenk Thomas, Matthias Krings & Carola Lentz (éds.), 2013. Ethnologie im 21. Jahrhundert, Berlin, Reimer.
Bödecker H.-Eric, Philippe Büttgen & Michel Espagne (éds.), 2008. Die Wissenschaft vom Menschen in Göttingen um 1800, Göttingen, Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte.
Boëll Denis-Michel, Jacqueline Christophe & Régis Meyran (eds.), 2009. Du folklore à l’ethnologie, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme.
Brandstetter Anna-Maria & Carola Lentz, 2006. 60 Jahre Institut für Ethnologie und Afrikastudien, Köln, Rüdiger Köppe.
Bredekamp Horst, 2019. Aby Warburg, der Indianer. Berliner Erkundungen einer liberalen Ethnologie, Berlin, Klaus Wagenbach.
Buchheit Klaus P., 2005. Die Verkettung der Dinge Stil und Diagnose im Schreiben Adolf Bastians, Münster, LIT Verlag.
Chevron Marie-France, 2004. Anpassung und Entwicklung in Evolution und Kulturwandel. Erkenntnisse aus der Wissenschaftsgeschichte für die Forschung der Gegenwart und eine Erinnerung an das Werk A. Bastians, Berlin-Münster, LIT-Verlag.
Chiva Isaac & Utz Jeggle (dir.), 1987. Ethnologies en miroir : la France et les pays de langue allemande, Paris, MSH.
Conte Édouard, 1991. « L’anthropologie de langue allemande », in Pierre Bonté & Michel Izard (dir.), Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, Paris, PUF, p. 37-39.
Dostal Walter, 1994. “Silence in the darkness : German ethnology during the National Socialist period”, Social Anthropology 2, p. 251-262.
Dow James R., 1994. The Nazification of an academic discipline. Folklore in the Third Reich, Bloomington, Indiana Univ. Press.
Esselborn Stefan, 2018. Die Afrikaexperten. Das internationale Afrikainstitut und die europäische Afrikanistik, 1926-1976, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht.
Evans Andrew, 2010. “Science behind the lines : the effects of World War I on anthropology in Germany”, in Reinhard Johler, Christian Marchetti & Monique Scheer (eds.), Doing Anthropology in wartime and war zones, Bielefeld, p. 9-26 et p. 1001.
Feest Christian F. & Karl-Heinz Kohl (éds.), 2001. Hauptwerke der Ethnologie, Stuttgart, Kröner Verlag.
Fiedermutz-Laun Annemarie, 1971. Der kulturhistorische Gedanke bei Adolf Bastian, Wiesbaden, F. Steiner.
Fiedermutz-Laun Annemarie, 1990. „Adolf Bastian“, in W. Marschall (éd.), Klassiker der Kulturanthropologie. Von Montaigne bis Margaret Mead, Munich, C. H. Beck.
Fischer Hans, 1981. Die Hamburger Südsee-Expedition. Über Ethnographie und Kolonialismus, Frankfurt-Am-Main, Syndikat.
Fischer Hans, 1990. Völkerkunde im Nationalsozialismus. Aspekte der Anpassung, Affinität und Behauptung einer wissenschaftlichen Disziplin, Berlin, Reimer.
Fischer Manuela, Peter Bolz & Susan Kamel (eds.), 2007. Adolf Bastian and His Universal Archive of Humanity. The Origins of German Anthropology, Hildesheim/Zurich/New-York, Olms.
Geisenhainer Katja, 2008. „Frankfurter Völkerkundler während des Nationalsozialismus“, in J. Kobes & Jan-O. Hesse (éds.), Frankfurter Wissenschaftler zwischen 1933 und 1945, Göttingen, Wallstein, p. 81-110.
Geisenhainer Katja, Lothar Bohrmann & Bernhard Streck, 2014. 100 Jahre Institut für Ethnologie der Universität Leipzig : Eine Anthologie seiner Vertreter, Leipzig, Universitätsverlag.
Georget Jean-Louis, Hélène Ivanoff & Richard Kuba (éds.), 2016. Kulturkreise : Leo Frobenius und seine Zeitgenossen, Studien zur Kulturkunde, tome 129, Berlin, Reimer.
Georget Jean-Louis, Gaëlle Hallair & Bernhard Tschofen (éds.), 2016. Saisir le terrain. L’invention des sciences empiriques en Allemagne et en France, Lille, Presses universitaires du Septentrion.
Georget Jean-Louis, Philippe Grosos & Richard Kuba (éds.), 2020. L’avant et l’ailleurs. Comparatisme, ethnologie et préhistoire, Paris, Les Éditions du Cerf.
Gerhards Eva & Edgar Dürrenberger, 1995. Als Freiburg die Welt entdeckte. 100 Jahre Museum für Völkerkunde, Freiburg, Promo.
Gingrich Andre, 2010. “After the Great War : national reconfigurations of anthropology in late colonial times”, in Reinhard Johler, Christian Marchetti & Monique Scheer (eds.), Doing anthropology in wartime and war zones, Bielefeld, p. 355-379.
Gingrich Andre, Frederik Barth, Robert Parkin & Sydel Silverman, 2005. One Discipline, Four Ways : British, German, French and American Anthropology - The Halle Lectures, Chicago, Chicago University Press.
Gothsch Manfred, 1983. Die deutsche Völkerkunde und ihr Verhältnis zum Kolonialismus, ein Beitrag zur kolonialideologischen und kolonialpraktischen Bedeutung der deutschen Völkerkunde in der Zeit von 1870 bis 1975, Baden-Baden, Nomos-Verlag.
Haller Dieter, 2012. Die Suche nach dem Fremden. Geschichte der Ethnologie in der Bundesrepublik 1945-1990, Frankfurt/Main-New York, Campus.
Hauschild Thomas (éd.), 1995. Lebenslust und Fremdenfurcht. Ethnologie im dritten Reich, Frankfurt a.M., Suhrkamp.
Joch Markus, 2000. „Deutsche Anti-Evolutionisten ? Konzeptionen der Kulturkreislehre um 1900“, in Alexander Honold & Klaus R Scherpe (eds.), Das Fremde : Reiseerfahrungen, Schreibformen und kulturelles Wissen, Bern, Peter Lang Verlag, p. 83-103.
Johler Reinhard, 1995. “Das Ethnische als Forschungskonzept. Die österreichische Volkskunde im europäischen Vergleich”, in Klaus Beitl & Olaf Bockhorn (éd.), Ethnologia Europaea : 5. Internationaler Kongreß der Société Internationale d’Ethnologie et de Folklore (SIEF) ; Wien, 12.-16.9.1994 : 2 : Plenarvorträge, Wien, Verlag des Instituts für Volkskunde, p. 69-101.
Johler Reinhard, 2018. “Die Okkupation Bosnien-Herzegowinas und die Institutionalisierung der österreichischen Volkskunde als Wissenschaft”, in Clemens Ruthner & Tamara Scheer (éd.), Bosnien-Herzegowina und Österreich-Ungarn. Annäherung an eine Kolonie, Tübingen, Narr Francke Attempto, p. 325-358.
Kluckhohn Clyde, 1936. “Some reflections on the method and theory of the Kulturkreislehre”, American Anthropologist, 38 (2), p. 157-196.
Koepping Klaus-Peter, 1983. Adolf Bastian and the Psychic Unity of Mankind. The Foundations of Anthropology in Nineteenth Century Germany, St Lucia/Londres/New York, University of Queensland Press.
Koepping Klaus-Peter, 1995. “Enlightenment and romanticism in the work of Adolf Bastian : The historical roots of anthropology in the nineteenth century”, in Han F. Vermeulen & Arturo Alvarez Rolda´n (éds.), Fieldwork and footnotes : Studies in the history of European anthropology, London, Routledge, p. 75-91.
Kohl Karl-Heinz & Editha Platte, 2006. Gestalter und Gestalten. 100 Jahre Ethnologie in Frankfurt am Main, Frankfurt am Main, Stroemfeld.
Kohl Karl-Heinz et al. (éds.), 2019. Das Humboldt Forum und die Ethnologie, Frankfurt am Main, Kula.
Kramer Fritz, 1995. “Einfühlung : Überlegungen zur Geschichte der Ethnologie im präfaschistischen Deutschland”, in Thomas Hauschild (éd.), Lebenslust und Fremdenfurcht. Ethnologie im dritten Reich, Frankfurt am Main, Suhrkamp, p. 85-102.
Kraus Michael, 2004. Bildungsbürger im Urwald. Die deutsche ethnologische Amazonienforschung (1884-1929), Marbourg, Curupira.
Kraus Michal & Mark Münzel (éds.), 2003. Museum und Universität in der Ethnologie, Marbourg, Curupira.
Kreide–Damani, Ingrid, 2020. “Ethnology in the German Democratic Republic (GDR) : (Re)Migration and Transfer of Knowledge behind the ‘Iron Curtain’”, Bérose – Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, Paris, https://www.berose.fr/article1855.html?lang=en
Kuba Richard, 2014. „Ein Ethnologe auf dem Kriegspfad. Leo Frobenius und der Erste Weltkrieg“, in Benedikt Burkard (éd.), Gefangene Bilder - Wissenschaft und Propaganda im ersten Weltkrieg, Petersberg, Michael Imhof Verlag, p. 102-115.
Kuba Richard, 2020. „Leo Frobenius et la politique coloniale“, in Jean-Louis Georget, Hélène Ivanoff & Richard Kuba (dir.), Construire l’ethnologie en Afrique coloniale. Politiques, Médiations, Collections, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, p. 67-96.
Kulturmann Udo, 1991. „Kulturkreislehre und Kulturmorphologie. Leo Frobenius (1873-1938)“, in Udo Kulturmann (éd.) Kunst und Wirklichkeit. Von Fiedler bis Derrida, zehn Annäherungen, München, Scaneg, p. 93-108.
Massin Benoît, 1996. “From Virchow to Fischer : physical anthropology and ‘Modern Race Theories’ in Wilhelmine Germany”, in George W. Stocking (éd.), Volksgeist as Method and Ethic : Essays on Boasian Ethnography and the German Anthropological Tradition, Madison, University of Wisconsin Press, p. 79-154.
Michel Ute, 1991. „Wilhelm Emil Mühlmann (1904 - 1988) – ein deutscher Professor. Amnestie und Amnesie, zum Verhältnis von Ethnologie und Politik im Nationalsozialismus“, Jahrbuch für Soziologiegeschichte 2, p. 69–177.
Museum der Weltkulturen (éd.), 2004. Ansichtssachen. Ein Lesebuch zu Museum und Ethnologie in Frankfurt am Main, Frankfurt am Main, Societätsverlag.
Nutz Thomas, 2009. „Varietäten des Menschengeschlechts“. Die Wissenschaft vom Menschen in der Zeit der Aufklärung, Köln, Böhlau.
Penny H. Glenn, 2002. Objects of Culture. Ethnology and Ethnographic Museums in Imperial Germany, Chapel Hill/London, The University of North Carolina Press.
Penny H. Glenn & Matti Bunzl (éds.), 2003. Worldly Provincialism : German Anthropology in the Age of Empire, Ann Arbor, University of Michigan Press.
Penny H. Glenn, 2013. Kindred by Choice. Germans and American Indians since 1800, Chapel Hill/London, The University of North Carolina Press.
Penny H. Glenn, 2019. Im Schatten Humboldts. Eine tragische Geschichte der deutschen Ethnologie, Munich, C. H. Beck.
Petermann Werner, 2003. Geschichte der Ethnologie, Peter Hammer Verlag, Wuppertal, 2004 et Hans-Jürgen Hildebrand, Bausteine zu einer wissenschaftlichen Erforschung der Ethnologie, Herbert Utz-Verlag, München.
Putzstück Lothar, 1995. Symphonie in Moll. Julius Lipps und die Kölner Völkerkunde, Pfaffenweiler.
Radin Paul, 1933. The Method and Theory of Ethnology. An Essay in Criticism, New York, McGraw-Hill.
Ranzmaier Irene, 2013. Die Anthropologische Gesellschaft in Wien und die akademische Etablierung anthropologischer Disziplinen an der Universität Wien, 1870-1930, Wien, Böhlau.
Rupp-Eisenreich Britta, 1984. « Aux “origines” de la Völkerkunde allemande : de la Statistik à l’Anthropologie de Georg Forster », in B. Rupp-Eisenreich, Histoires de l’Anthropologie (XVIe-XIXe siècles), Paris, Klincksieck, p. 90-115.
Rupp-Eisenreich Britta & Justin Stagl (éds.), 1995. Kulturwissenschaft im Vielvïolkerstaat. Zur Geschichte der Ethnologie und verwandter Gebiete in Österreich, ca. 1780-1918 / L’anthropologie et l’Etat pluri-culturel. Le cas de l’Autriche, de 1780 à 1918 environ, Vienne/Cologne/Weimar, Böhlau.
Schindlbeck Markus, 2019. „Die Berliner Gesellschaft für Anthropologie Ethnologie und Urgeschichte und ihr wissenschaftliches Netzwerk zwischen 1869 und 1920“, Paideuma 65, p. 233-253.
Schings Hans-Jürgen (éd.), 1994. Der ganze Mensch : Anthropologie und Literatur im 18. Jahrhundert : DFG-Symposion 1992, Stuttgart, J. B. Metzler.
Schweitzer T., M. Schweitzer & W. Kokot (éds.), 1993. Handbuch der Ethnologie, 1-25, Berlin, Reimer.
Seidler Christoph, 2010. „Geburtshilfe für eine Wissenschaft. Die DFG und die deutsche Völkerkunde (1920-1070)“ in Karin Orth et Willi Oberkrome (éds.), Die DFG 1920-1970. Forschungsförderung im Spannungsfeld von Wissenschaft und Politik, Stuttgart, Steiner, p. 391-406.
Smolka Wolfgang J., 1994. Völkerkunde in München. Voraussetzungen, Möglichkeiten und Entwicklungslinien ihrer Institutionalisierung (ca. 1850-1993), Berlin, Duncker & Humblot.
Spöttel Michael, 1995. Die ungeliebte ‚Zivilisation‘ – Zivilisationskritik und Ethnologie in Deutschland im 20. Jahrhundert, Frankfurt am Main, Peter Lang.
Spöttel Michael, 1996. Hamiten : Völkerkunde und Antisemitismus, Frankfurt am Main, Lang.
Steinmetz George, 2010. „Feldtheorie, der deutsche Kolonialstaat und der deutsche ethnographische Diskurs 1880-1920“, in Manuela Boatca & Willfried Spohn (éds.), Globale, multiple und postkoloniale Modernen, München, Rainer Hampp Verlag, p. 219-261.
Stelzig Christine, 2002. Afrika am Museum für Völkerkunde zu Berlin 1873-1919 : Aneignung, Darstellung und Konstruktion eines Kontinents, Herbolzheim, Centaurus.
Stocking George (éd.), 1996. Volksgeist as Method and Ethic : Essays on Boasian Ethnography and the German Anthropological Tradition, Madison, University of Wisconsin Press.
Stoecker Holger, 2008. Afrikawissenschaften in Berlin von 1919 bis 1945. Zur Geschichte und Topographie eines wissenschaftlichen Netzwerkes, Stuttgart, Steiner.
Streck Bernhard, 2000. Ethnologie und Nationalsozialismus, Gehren, Escher.
Streck Bernhard, 2009. „Deutsche Völkerkunde. Sonderwege des 20. Jahrhunderts“, Zeitschrift für Ethnologie 134, p. 267-280.
Sturm Thomas, 2009. Kant und die Wissenschaften vom Menschen, Paderborn, Mentis.
Vermeulen Han F., 2015. Before Boas. The Genesis of Ethnography and Ethnology in the German Enlightenment, Lincoln/London, University of Nebraska Press.
Warnecken Bernd Jürgen, 1999. “Völkisch nicht beschränkte Volkskunde. Eine Erinnerung an die Gründungsphase des Faches vor 100 Jahren“, Zeitschrift für Volkskunde 95, p. 169-196.
Westphal-Helbusch Sigrid, “The Present Situation of Ethnological Research in Germany, American Anthropologist 61, 1959, p. 848-865.
Zammito John H., 2002. Kant, Herder. The Birth of Anthropology, Chicago, University of Chicago Press.
Zimmerman Andrew, 2001. Anthropology and Antihumanism in Imperial Germany, Chicago, University of Chicago Press.