Histoire de l’anthropologie et des ethnologies allemandes et autrichiennes

Sous la direction de

  • Laurent Dedryvère (EILA, Université de Paris, site Paris-Diderot)
  • Jean-Louis Georget (Sorbonne Nouvelle, Paris)
  • Hélène Ivanoff (Frobenius-Institut für Kulturanthropologische Forschung an der Goethe-Universität Frankfurt)
  • Isabelle Kalinowski (CNRS, Laboratoire Pays germaniques UMR 8547, Ecole Normale Supérieure, Paris)
  • Richard Kuba (Frobenius-Institut für Kulturanthropologische Forschung an der Goethe-Universität Frankfurt)
  • Carlotta Santini (CNRS, Ecole Normale Supérieure)
  • Céline Trautmann-Waller (Université Sorbonne nouvelle-Paris 3/IUF).

Membre de l’équipe

  • Philippe Siegert (Université Sorbonne Nouvelle)

Présentation

Vue de l’extérieur, l’anthropologie allemande apparaît souvent comme une entité caractérisée par quelques traits marquants : « division en deux disciplines distinctes, Völkerkunde et Volkskunde », « approche “intuitive” », « bipolarité du “matériel” et du “spirituel” » tendant à oblitérer l’étude de l’organisation sociale » (voir par exemple Conte 1991 : 37-39). (...)

Des anthropologues français d’aujourd’hui s’y réfèrent, que ce soit de manière négative ou positive. Dans son livre Par-delà nature et culture (2005), Philippe Descola en fait la porteuse d’une idée holiste de culture qui contribua à solidifier le dualisme contemporain entre nature et culture, tandis qu’Emmanuel Désveaux développe dans Spectres de l’anthropologie. Suite nord-américaine (2007) les fondements d’un « méga-culturalisme » ou « néo-culturalisme » qui implique un rapprochement avec une certaine tradition anthropologique allemande, poursuivie aux États-Unis par Franz Boas, contre un héritage universaliste et durkheimien très présent à ses yeux dans l’anthropologie française.

Il est pourtant bien difficile de parler d’une anthropologie germanique dans la mesure où il existe un spectre extrêmement large et diversifié de disciplines se réclamant des sciences anthropologiques et ethnologiques en Allemagne et en Autriche depuis les Lumières, de l’anthropologie physique – de Johann Friedrich Blumenbach à Rudolf Virchow et Eugen Fischer – jusqu’à l’anthropologie dite philosophique – de Johann Gottlieb Herder à Max Scheler ou Helmut Plessner – et par les oppositions très violentes entre différentes « écoles » et différents courants, souvent gommées ou aujourd’hui estompées. Qu’y a-t-il de commun, d’un point de vue méthodologique, entre la collection de crânes d’un Blumenbach, l’anthropologie purement livresque d’un Theodor Waitz et le « grand tour » d’ethnologues comme Adolf Bastian, spécialiste de la collecte et de la mise en musée ? Et que dire de la Volkskunde rattachée dans un premier temps à la préhistoire (pensons à la Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgeschichte, BGAEU, société savante fondée en 1869 par Bastian et Virchow) ?

Et pourtant, malgré les polémiques internes, certains traits caractéristiques de l’anthropologie allemande et certaines continuités n’en apparaissent pas moins à l’étude, comme a essayé de le montrer il y a quelque temps déjà George Stocking Jr. (1996) dont les travaux sont poursuivis par Glenn Penny (2003, 2002, 2013). Deux questions préoccupent fondamentalement les recherches d’outre-Atlantique sur l’ethnologie allemande. La première est celle des origines de l’anthropologie culturelle étatsunienne qui, par la tradition humaniste boasienne et par la combinaison transdisciplinaire entre ethnologie, archéologie et anthropologie physique, révèle encore de nos jours une partie de ses racines germaniques, en affichant une vision holistique de ce que pourrait être une « science de l’homme ». La seconde cherche à déterminer quand et dans quelle mesure l’ethnologie – surtout dans sa combinaison avec l’anthropologie physique (Massin 1996) – a pu être à l’origine d’un racisme « scientifique » qui, en dernière instance, aurait favorisé l’idéologie national-socialiste et rendu possible l’extermination des Juifs en Europe (Dow 1994 ; Zimmerman 2001 ; Kramer 1995). En Allemagne, l’imbrication de l’ethnologie dans l’idéologie et les rouages de l’État national-socialiste a fait l’objet de nombreuses études, surtout dans des années 1990 (Dostal 1994 ; Fischer 1990 ; Geisenhainer 2008 ; Hauschild 1995 ; Michel 1991 ; Spöttel 1996 ; Streck 2000).

Il y a un large consensus sur le fait que l’ethnologie allemande a pris une voie singulière (Sonderweg) (Streck 2009 ; Spöttel 1995 ; Kramer 1995) par rapport au développement de la discipline dans d’autres pays européens ainsi qu’aux États-Unis. Les interprétations divergent quant à ce qui la différenciait précisément. Pour certains observateurs, la défaite de 1918 et la perte subséquente des colonies auraient marqué un tournant. Selon Matti Bunzl et Glenn Penny, après la Première Guerre mondiale, la discipline est passée d’un programme libéral guidé par une vision largement humaniste, centré sur les efforts visant à documenter la pluralité des cultures à une discipline « étroitement nationaliste et ouvertement colonialiste » (Penny & Bunzl 2003 : 2 ; Evans 2010 : 9-26, 1001 ; Warnecken 1999). Cette évolution serait en quelque sorte inversée par rapport à d’autres pays. Il ne fait pas de doute que les ethnologues et anthropologues allemands et austro-hongrois ont participé plus intensément à l’effort de guerre que leurs collègues des autres pays belligérants (Gingrich 2010 ; Kuba 2014). Quant à la question de savoir si l’ethnologie allemande était une science utile à la colonisation, les analyses montrent que, sauf exception (Fischer 1981 ; Kuba 2020), la plupart des recherches, souvent orientées vers la culture matérielle et l’histoire de la culture était assez éloignée d’une « applicabilité » dans la gestion quotidienne des populations colonisées (Gothsch 1983 ; Steinmetz 2010). Les grandes questions que se posait l’ethnologie allemande tournaient plutôt autour des principes fondamentaux du développement des cultures, de leurs convergences et divergences historiques, à l’instar de la Kulturkreislehre (Joch 2000 ; Kulturmann 1991) qui comptait certainement parmi les enjeux méthodologiques spécifiques à l’ethnologie allemande – et aussi autrichienne – et dont la réception en dehors du contexte national fut toutefois bien contestée – sur un mode ravageur de la part de Paul Radin (1933) ou positif pour Clyde Kluckhohn (1936).

En France, différents travaux parurent durant les années 1980 (Chiva & Jeggle 1987 ; Rupp-Eisenreich 1984 ; Rupp-Eisenreich & Stagl 1995). Les échanges s’étaient concrétisés par la venue d’Utz Jeggle à l’EHESS, à Paris, qui délivra un séminaire sur l’histoire de l’ethnologie allemande en 1988. Sous la houlette d’Isac Chiva et de l’École de Tübingen, ce fut surtout la Volkskunde qui bénéficia de l’attention historiographique, portée par l’ambition avérée de faire réfléchir l’ethnologie française sur son propre passé à la manière dont l’avait fait l’ethnologie allemande dans les années 1970. Ces échanges franco-allemands ont trouvé un prolongement récent (2015-2020) avec plusieurs projets ANR/DFG sur l’histoire croisée de l’ethnologie en France et en Allemagne au début du XXe puis du début du XXe siècle aux années 1960 (Georget, Ivanoff & Kuba 2016, 2020 ; Georget, Hallair & Tschofen 2016 ; Georget, Grosos & Kuba 2020).

En Allemagne, ce sont surtout les enquêtes consacrées à l’anthropologie des Lumières et à l’epistémè de la période charnière du tournant des XVIIe et XVIIIe siècles (Sattelzeit) qui ont marqué un renouveau de la recherche sur l’anthropologie : de l’émergence du projet même d’une ethnologie au sens moderne dans le contexte des Lumières et de différentes expéditions scientifiques (Vermeulen 2015), de la volonté de rendre justice à l’« homme total » (Schings 1994) au projet d’une « science de l’homme » (Bödecker, Büttgen & Espagne 2008 ; Sturm 2009 ; Nutz 2009) et à la tension entre Kant et Herder (Zammito 2002), la recherche d’un équilibre entre vision naturaliste et « exception humaine » a marqué une bonne partie des réflexions se réclamant de l’anthropologie.

Ces travaux demandent à être poursuivis pour le XIXe siècle – en effet, dans les volumes récents consacrés à ce siècle, l’anthropologie n’est que rarement traitée en tant que domaine propre (Bayertz, Gerhard & Jaeschke 2007). Notons néanmoins la publication en allemand de deux ouvrages volumineux sur l’histoire de l’ethnologie traitant surtout du XIXe siècle (Petermann 2004 ; Hildebrand 2003). Sans mettre toutefois l’accent spécifiquement sur les développements de la discipline en Allemagne, ils permettent de mieux analyser la façon dont l’anthropologie comme l’ethnographie allemandes ont influencé la genèse ou l’évolution d’idées structuralistes avant la lettre (Adolf Bastian, Karl von den Steinen) ou fonctionnalistes, depuis la psychologie jusqu’à l’anthropologie (Gustav Theodor Fechner, Theodor Waitz, Wilhelm Wundt). En parallèle, l’étude approfondie des expéditions de Paul Ehrenreich, Konrad Theodor Preuss, Max Schmidt, Karl von den Steinen et Theodor Koch-Grünberg en Amazonie a permis d’analyser à la fois l’idéologie allemande de la Bildung dans son interaction complexe avec le terrain, la détermination de la perception du terrain par la situation politique dans le pays d’origine ainsi que celle des méthodes de travail par des enjeux de carrière et des effets de « champ » (Kraus 2004). De fait, l’anthropologie allemande, spontanément associée à l’Océanie et l’Afrique, a aussi été profondément américaniste ; en retour, l’anthropologie américaniste a été profondément modelée par les anthropologues allemands.

Il existe plusieurs dictionnaires concernant la tradition anthropologique allemande (Schweitzer, Schweitzer & Kokot 1993 ; Feest &Kohl 2001), ainsi que des ouvrages traitant l’histoire spécifique de l’ethnologie dans certaines villes (Smolka 1994 ; Kohl & Platte 2006 ; Brandstetter & Lentz 2006 ; Geisenhainer, Bohrmann & Streck 2014 ; Putzstück 1995), dans son application à une aire culturelle, comme par l’exemple l’Afrique (Stoecker 2008 ; Esselborn 2018 ; Stelzig 2002) ou en rapport avec un musée ethnologique (Museum der Weltkulturen 2004 ; Gerhards & Dürrenberger 1995). Le discours sur le rôle des musées ethnologiques a notamment pris de l’ampleur ces dernières années avec la discussion autour du Humboldt Forum berlinois, vaisseau amiral de l’ethnologie muséale en Allemagne (Penny 2019 ; Bredekamp 2019 ; Kohl et al. 2019 ; Kraus & Münzel, 2003 ; https://boasblogs.org/humboldt/).

Ces perspectives épistémologiques se sont accompagnées d’un nouvel essor des recherches concernant l’histoire de la discipline, son institutionnalisation, les figures et les lieux qui l’ont marquée. Cet essor peut être mis en évidence dans le cas d’Adolf Bastian. Cet anthropologue voyageur, prolixe mais désordonné, paraissait devoir sombrer dans une panthéonisation discrète (Fiedermutz-Laun 1990, 1971), mais ces dernières années les publications sur son œuvre se sont multipliées, révélant des enjeux insoupçonnés (Penny 2019, Koepping, 1983, 1995 ; Fischer, Bolz &Kamel 2007 ; Buchheit 2005 ; Chevron 2004).

Quant à l’anthropologie autrichienne, elle apparaît sous un jour nouveau, à la fois passionnant et critique, grâce aux recherches, entre autres, d’Irene Ranzmaier (2013). Elle présente des parallélismes évidents avec les développements de la discipline en Allemagne tout en s’en distinguant par une tradition et des spécificités propres (Rupp-Eisenreich/Stagl 1995, Johler 2018). C’est en faisant fond sur ces nouvelles recherches qu’Andre Gingrich, par exemple, tente de cerner les singularités de l’anthropologie allemande et de sa diffusion dans les aires germanophones, en particulier autrichienne et suisse (Gringrich, Barth, Parkin & Silverman 2005).

Plusieurs projets de recherche ont été consacrés récemment à l’histoire de la discipline dans l’ex-RDA, révélant les partages complexes qui s’opèrent après 1945 : l’inscription de la discipline dans une perspective historique marxiste, les rencontres maintenues entre ethnologues des deux Allemagnes (Kreide-Damani, 2020). Sur la seconde moitié du XXe siècle, le lecteur peut compter sur la recherche de Dieter Haller (2012) qui s’appuie sur les archives de la Deutsche Gesellschaft für Völkerkunde et de la BGAEU, ou bien encore sur une étude restituant la place des ethnologues femmes dans la discipline (Beer 2007). L’anthropologie allemande du XXIe siècle n’est pas en reste, une publication de 2013 tentant une première synthèse qui ouvre des pistes de réflexion (Bierschenk, Krings & Lentz).
Écrire une histoire de l’anthropologie et des ethnologies allemandes et autrichiennes implique de rendre compte de la richesse qui a marqué les recherches de 1800 à 1945 voire au-delà, en les considérant depuis des parcours individuels de géographes, d’ethnologues, de philosophes, de collecteurs, d’informateurs, de traducteurs et de médiateurs, depuis des lieux comme les musées, les revues et les expéditions. C’est aussi faire l’histoire de concepts liés à cette tradition de pensée plurielle (Naturvölker / Kulturvölker, Kulturkreis, etc.), revenir sur les chemins théoriques et ethnographiques arpentés par les anthropologues et ethnologues de langue allemande.

Laurent Dedryvère (EILA, Université de Paris, site Paris-Diderot)
Jean-Louis Georget (Sorbonne Nouvelle, Paris)
Hélène Ivanoff (Institut Frobenius, Francfort-sur-le-Main)
Isabelle Kalinowski (CNRS, Ecole Normale Supérieure, Paris)
Richard Kuba (Institut Frobenius, Francfort-sur-le-Main)
Carlotta Santini (CNRS, Ecole Normale Supérieure, Paris)
Céline Trautmann-Waller (Université Sorbonne nouvelle-Paris 3/IUF)

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