En 1922, dans l’avant-propos de La mentalité primitive, Lucien Lévy-Bruhl écrit : « Quand Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures parurent, il y a douze ans, ce livre aurait déjà dû s’appeler La mentalité primitive. Mais parce que les expressions "mentalité" et même "primitive" n’étaient pas encore entrées, comme aujourd’hui, dans le langage courant, j’ai renoncé alors à ce titre. Je le reprends pour le présent ouvrage. C’est assez dire qu’il fait suite au précédent. » Une telle ouverture a pu faire croire que Lévy-Bruhl n’a traité, au cours de sa carrière d’ethnologue, commencée en 1910 à l’âge de 53 ans, que d’une seule chose : « la mentalité primitive », entité collective vague et douteuse expliquant les données ethnographiques rapportées des sociétés d’Afrique, d’Amérique et d’Océanie. Mais un tel propos peut également être interprété comme une tentative de créer (...)
Mentalité primitive et préparation de l’imprévisible. L’engagement jaurésien de Lévy-Bruhl pendant la guerre
Frédéric Keck
CNRS, Laboratoire d’anthropologie sociale (Collège de France, EHESS)
2015
Keck, Frédéric, 2015. « Mentalité primitive et préparation de l’imprévisible. L’engagement jaurésien de Lévy-Bruhl pendant la guerre », in Christine Laurière (dir.), 1913. La recomposition de la science de l’Homme, Les Carnets de Bérose n°7, Paris, Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, pp. 156-166.
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