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International Encyclopaedia
of the Histories of Anthropology

Gaston Vuillier. In Limousin

It was during reports for Le Tour du monde that Gaston Vuillier got to know the Limousin region in greater depth. In 1893, he published « En Limousin (Paysages et récits) », a text rich in “things seen”, which covered a circuit from Argentat to Naves via Tulle, Uzerches and Gimel. Between 1899 and 1901, when he was already partly living in Gimel, he devoted two issues to the report of a real investigation that led him to discover the world of local cures for body and mind, using both witchcraft and devotion to springs and protective saints. These would come to be « Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze » and « Le culte des fontaines en Limousin ». Vuillier was attentive to the violence of the sufferings and the rites that conjured them up, but also to the words that, through the narrative, gave form and meaning to situations. He reported the details of the conversations he had had and drew very strong scenes where he tried to capture the crucial moments of the magic in action. The hammering of the spleen by the metze Chazal, the spell by reflected image and ox heart, the immersion of the child in the sacred spring of Saint-Pierre are paintings of very high intensity, where Vuillier’s “romantic” art is placed in the service of an understanding rather than descriptive knowledge. These drawings or watercolours – since Vuillier now used this mode of expression almost exclusively – are true interpretations of the ways of doing things, which go beyond simple documentary capture and propose an empathic approach to a world that was more and more familiar to him.

Portfolio
  • La vente des chevelures
    La vente des chevelures

    Sur les marchés du Limousin, les jeunes filles, tentées par les forains, n’hésitent pas à échanger leur chevelure contre des pièces de tissu. “Et alors, enlevant leur coiffe, dénouant leurs tresses, elles se mettent à genoux sur la terre, retenant de leurs mains les bandeaux qui parent leur front et qui ne sont pas compris dans la vente”.
    Publié dans “En Limousin (paysages et récits)”, Le Tour du Monde, 4 février 1893,p. 66 (texte) et 71 (illustration).
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  • La pelade
    La pelade

    Dessin aquarellé (10 x 14 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Ce jeune homme est atteint de la “pelade”, dermatose atteignant les régions pileuses du corps, caractérisée par une alopécie se faisant sous forme de plaques arrondies qui peuvent entraîner le chute complète des cheveux.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 517.
    La légende de l’illustration publiée indique seulement “Paysan corrézien”, tandis que l’aquarelle du Musée de Tulle porte pour titre “La pelade”.
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  • L'antiseptie au village
    L’antiseptie au village

    Dessin aquarellé (18 x 24 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Deux hommes dans la nuit font brûler la paillasse s’un mort. Pour Gaston Vuillier, “cette coutume naïve semble révéler une connaissance intuitive des moyens d’échapper à la contagion”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 520 (texte) et 522 (illustration).
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  • Un de mes hommes
    Un de mes hommes

    Dessin aquarellé, collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Gaston Vuillier appelait “mes hommes”, les villageois qui venaient le soir partager son foyer lors des veillées et auprès desquels il collectait les informations qui alimentaient ses reportages pour le Tour du Monde.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 522.
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    Lire un article sur les méthodes ethnographiques de Gaston Vuillier.

  • La vache malade
    La vache malade

    Dessin aquarellé, collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    La vache porte autour du cou un collier de pervenches que l’on supposait guérir les maux d’yeux.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 524.
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  • Le beuglement lamentable
    Le beuglement lamentable

    Dessin aquarellé (11,3 x 17,9 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    L’un des sorts les plus fréquents consistait à tarir le lait d’une vache. Un soir, qu’il avait réuni ses habituels interlocuteurs paysans pour la veillée, Vuillier est alerté par les beuglements de douleur d’une bête “Je priai mes hommes de se renseigner... Après s’être frotté les mains et secoués comme pour chasser les frissons, ils se regardèrent d’un air entendu, sans mot dire. Fidèle à mon principe d’éviter l’interrogation auprès des paysans, je me privai d’insister... Comment je connus le motif attribué à cette persistante volonté de la bête, je ne saurais le confier. Comment elle fut délivrée, comment son lait qui s’était tari lui fut rendu, tout ceci est un ténébreux sortilège dont j’ai pu suivre les phases”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 522 (texte) et 519 (illustration).
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  • Le “Metze” Chazal
    Le “Metze” Chazal

    Dessin aquarellé (23,5 x 32 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Portrait du Metze Chazal. Le mot Metze désigne, en patois limousin, tout à la fois le guérisseur, le mage et le magicien. Chazal, forgeron de son métier, était réputé pour pratiquer le “martelage de la rate”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 28 octobre 1899, p. 510.
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  • Le martelage de la rate
    Le martelage de la rate

    Dessin aquarellé (27 x 44 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Le Metze Chazal était renommé pour son pouvoir de guérir la “rate” (la hernie inguinale ou hypertrophie de cet organe). Le malade (ici un enfant) devait venir trois fois de suite durant trois lunes nouvelles et consécutives. Les femmes enceintes se préparaient des couches faciles en se faisant “forger” à chaque nouvelle lune. Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 28 octobre 1899, p. 515 (texte) et 511 (illustration).
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  • Le traitement de l'érysipèle
    Le traitement de l’érysipèle

    Dessin aquarellé (30,8 x 23,7 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    L’Erysipèle est une maladie infectieuse due à un streptocoque,caractérisée par une inflammation de la peau atteignant surtout le derme et siégeant sur le face. Le Metze Pelissier pratique ici une cure. Gaston Vuillier décrit ainsi la scène : “Le Metze palpait alors l’enflure, ses gros doigts s’enfonçaient dans l’oedème où leur trace livide demeurait un instant. Alors mouillant son pouce de salive, la magicien formait des croix et des cercles magiques sur certaines parties de l’enflure, soufflait à trois reprises consécutives. Il suivait ensuite, on eût dit, le trajet de certains nerfs et à la manière des magnétiseurs, il semblait chasser le mauvais fluide dont ils s’étaient imprégnés. S’interrompant un instant, il murmurait des prières, des exorcismes ou des conjurations (je n’ai jamais pu savoir au juste). Puis revenant au silence et reprenant son air inspiré, il recommençait ses marques, ses souffles et ses passes”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 28 octobre 1899, p. 514 (texte) et 507 (illustration).
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  • La consultation de la braise
    La consultation de la braise

    Dessin aquarellé (20 x 24 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    La consultation de la braise permettait de connaître la fontaine sacrée où l’on devait conduire malade. “Et tandis que les charbons s’allument, elle se met en prière devant le foyer. Elle invoque les saints. Puis, un à un, elle prend avec ses doigts les morceaux incandescents et les projette vivement dans l’eau qui siffle et bouillonne en leur donnant à chacun, au fur et à mesure, le nom du saint qui préside à une fontaine sacrée. Le vase est placé sur ses genoux, un léger mouvement qu’elle lui imprime agite l’eau. la Doronis murmure toujours des prières et, tandis que certains de ces charbons tombent au fond du vase, deux d’entre eux restent à la surface. Ceux-là vont indiquer les deux pélerinages différents auxquels il faudra se rendre pour immerger l’enfant, si c’est une fontaine à immersion, ou le laver si elle est destinée aux ablutions”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 11 novembre 1899, p. 538 (texte) et 532 (illustration).
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  • L'invocation des saints
    L’invocation des saints

    Dessin aquarellé (22 x 26 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 11 novembre 1899, p. 533.
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  • La naudze
    La naudze

    Dessin aquarellé (36 x 24 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Il arrivait que des enfants soient atteints de la “Naudze”. La naudze, en patois limousin désigne l’état de langueur, quelle qu’en soit la cause, où se trouve un enfant, qui ne peut plus “ni vivre, ni mourir”. Dans un hameau voisin de Gimel, un bébé fut atteint de ce mal mystérieux. Vuillier put assister au rituel permettant de déterminer auprès de quelle source l’enfant devait être porté. Les femmes pesèrent quatre chandelles, qu’elles rognèrent l’une après l’autre pour en rendre le poids exactement égal. Puis à l’aide du suif fondu, elles fixèrent les chandelles aux quatre montants du berceau, les baptisant chacune du nom d’un saint, puis les allumant toutes en même temps. Les femmes se mirent alors à prier devant chacune d’elles. Quand la flamme d’un cierge se mit à vaciller, puis à s’éteindre, on sut que la source qui était placée sous le vocable du saint, était désignée. C’est là que l’enfant devait être transporté et son corps immergé. La mère devait auparavant faire le tour du village, chacun lui remettant un sou pour dire une messe et subvenir aux dépenses du voyage à la fontaine sacrée".
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, le Tour du Monde, 11 novembre 1899, p. 537 (texte) et 535 (illustration).
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  • L'immersion dans la fontaine sacrée de Saint Pierre
    L’immersion dans la fontaine sacrée de Saint Pierre

    Dessin aquarellé (22,5 x 36 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Une femme va plonger un enfant malade dans l’eau d’une source. La fontaine sacrée de saint Pierre, au bourg de Saint Paul, est une des sources à immersion les plus célèbres de la Corrèze. Quand les enfants étaient atteints de maladies de peau et surtout de la teigne du lait, de faiblesse des reins ou des jambes, on les plongeait entièrement dans la fontaine, de préférence le premier vendredi de la lune nouvelle. On mettait dans la main gauche de l’enfant une pièce de monnaie. Si saisi par le froid, il laissait échapper la pièce, ce signe était considéré comme de bon augure.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, le Tour du Monde, 11 novembre 1899, p. 539-540.
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  • “Ils s'en vont par les brumes”
    “Ils s’en vont par les brumes”

    Dessin aquarellé (18,5 x 23,5 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Ces deux hommes en marche sont des “roumius”. On appelait ainsi ceux qui se rendaient en pélerinage à la place des malades incapables de se déplacer. “Ils s’en vont par les brumes, accomplissant leur mystérieux voyage et emportant au retour, avec le linge mouillé, une bouteille d’eau avec laquelle ils l’humectent encore à leur retour”. Le tissu mouillé est alors placé sur la partie malade de la personne qui n’a pas pu entreprendre le voyage.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, le Tour du Monde, 11 novembre 1899, p. 538 (texte) et 540 (illustration).
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  • Le sorcier Vauzanges
    Le sorcier Vauzanges

    Dessin aquarellé (23 x 30 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Pour son reportage sur les magiciens et les sorciers de Corrèze dans le Tour du Monde, Gaston Vuillier se rend chez un sorcier très renommé, Vauzanges, dit “Nouné”. Il savait arrêter les hémorragies, “charmer” le feu, c’est-à-dire endormir la douleur des brûlures, extraire les plombs qui avaient pénétré dans le corps par accident, guérir les fluxions et les goîtres. Les deux hommes procèderont à un échange de services : Vuillier fera son portrait, Vauzanges diagnostiquera un début de maladie chez Vuillier et l’en guérira.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, le Tour du Monde, 11 novembre 1899, p. 534-536 (texte) et 531 (illustration).
    Accéder à ce texte dans « Sources primaires »
    Lire un article sur les méthodes ethnographiques de Gaston Vuillier.

  • L'envoûtement par le coeur de boeuf
    L’envoûtement par le coeur de boeuf

    Dessin aquarellé (17 x 19 cm); collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Le dessin illustre une histoire qui fut racontée à Vuillier par un vieux prêtre des environs. Un jeune homme voulait épouser une jeune fille, mais la famille de celle-ci s’opposait à cette union et les empêchaient même de se voir. La jeune fille dépérissait lentement. La mère alla voir un sorcier qui “ne vit d’autre moyen pour conjurer la mort imminente que de faire disparaître le jeune homme, cause de tout le mal. Un coeur de boeuf, palpitant encore, fut placé dans un vase, et chaque jour la mère, à l’aide d’épingles, le piquait avec acharnement. Y eut-il simple coïncidence ? à partir de ce jour le jeune homme, jusqu’alors en bonne santé, tomba malade et son état alla s’aggravant à mesure que le coeur se putréfiait. Il mourut et la jeune fille peu à peu revint à la santé. Le prêtre connut trop tard les détails de l’envoûtement pour l’empêcher, me dit-il”.
    Publié dans "Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 524 (texte) et 526 (illustration).
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  • L'envoûtement par l'image reflétée
    L’envoûtement par l’image reflétée

    Dessin aquarellé (18 x 26 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Cet envoûtement se pratiquait pour renvoyer un sort. Le sorcier se faisait raconter les circonstances du maléfice, puis demandait à la personne qui requérait son aide de se placer devant un seau rempli d’eau. Il lui donnait un couteau à large lame grand ouvert en lui disant de regarder dans le seau. L’image de celui qui avait lancé le sort finissait par y apparaître, qu’il fallait frapper avec le couteau. “On dit aussi que la lame du couteau s’est enfoncée dans la prunelle de l’image et que la personne ainsi évoquée a subi cette ection réflexe dans son oeil même, qui est parfois sérieusement atteint. Quoi qu’il en soit nous pouvons constater à tout instant que les borgnes excitent la méfiance en Limousin ; ils sont réputés enclins à s’emparer facilement et sans aucun scrupule du bien d’autrui”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 522 et 524 (texte) et 525 (illustration).
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  • Le meneur de loup
    Le meneur de loup

    Dessin aquarellé (20 x 18 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    C’est par l’intermédiaire du châtelain de Pebeyre que Gaton Vuillier rencontre un meneur de loups très renommé : “Il paraissait inquiet, regardant de tous côtés à la dérobée, comme s’il eût redouté un danger. Mon hôte lui expliqua que j’avais entendu parler de sa puissance et que je désirais faire son portrait. Il parut flatté et se prêta de bonne grâce à notre désir. Tandis qu’il posait, étrange, les yeux dans les nuées, M. de Pebeyre, très adroitement, amena la conversation sur les loups”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 527.
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    Lire un article sur les méthodes ethnographiques de Gaston Vuillier.

  • L'enclavèlement du loup
    L’enclavèlement du loup

    Dessin aquarellé (29 x 19 cm), collection Musée du Cloître, Tulle ©.
    Par des exorcismes et des incantations, le meneur de loup écarte les loups des troupeaux, il les “enclavèle” selon l’expression limousine. “A sa présence, le loup s’enfuit, la gueule béante, dans l’impossibilité de mordre ; sa cruauté resterait ainsi paralysée jusqu’au moment où il a traversé un cours d’eau”.
    Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, Le Tour du Monde, 4 novembre 1899, p. 527 (texte) et 518 (illustration).
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