James Mooney (1861-1921) est une figure à la fois oubliée et dérangeante. Bien que son nom soit une référence incontournable pour les américanistes spécialistes du XIXe siècle, et en particulier de la Danse des Esprits de 1890, il demeure pratiquement absent des précis d’histoire de l’ethnologie et peu connu – oserions-nous dire – de la majorité des ethnologues. À moins qu’il ne soit un « ancêtre exclu » (Handler 2009) dans la mesure où son œuvre ne cadre pas avec les convictions courantes de supériorité morale, voire intellectuelle, des anthropologues de notre temps par rapport à ceux de la période coloniale. L’idée selon laquelle cet âge a engendré une tradition ethnologique indifférente aux problèmes de domination, étalant à la place une mosaïque de cultures archaïques largement isolées entre elles, a acquis la force d’un stéréotype que les contre-exemples ne semblent guère ébranler (...)
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Delgado Rosa, 2019. « James Mooney et le labyrinthe colonial de la Danse des Esprits »