It was in Limousin, at the beginning of the 1890s, it seems, that Vuillier came across his favourite landscape, the site to which he would devote the last period of his life, the village of Gimel and its waterfalls.
Gimel was to become the artist’s haven. It was in 1898 that Vuillier began to buy land around the waterfalls. He wanted to create a park that would allow him to follow the path of the three waterfalls: the Saut, the Redole and the Goutatière or Horsetail. He built a walkway, set up observation points, planted trees and built a chalet-restaurant between the Saut and the Redole, the “Pavillon des eaux-vives”, designed to receive visitors. He knew the world of tourism well, which was then in full expansion and he made his work known. In 1909, he obtained the “Grand prix du paysage” awarded by the Association de l’Arbre et de l’Eau.
In 1912, however, a “German industrialist” Otto Streubel (actually an Alsatian born in Mulhouse) proposed a completely different project for the site: he wanted to capture the power of the falls upstream to produce electricity. This received the support of the population to whom it brought the promise of income.
Backef by skeptics of the scheme, the major associations promoting tourism (Club alpin, Touring Club de France) and the anti-German sensitivity that dominated the administration, Vuillier set out to fight the plan and took recourse to justice. He proposed classification of the park and on 23 May 1912, the Cascades de Gimel (Gimel waterfalls) were classified by the Minister of Public Instruction and Fine Arts, under the law of 21 April 1906 as natural sites and monuments of an artistic character. The park is still open to the public today.
Gaston Vuillier. The Gimel Waterfalls - Slideshow
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a) Au repos des cascades
Carte postale, vers 1900, collection particulière ©.
En septembre 1892, Gaston Vuillier arrive à Gimel à l’occasion d’un voyage en Limousin qu’il effectue pour Le Tour du Monde. “J’entrai dans une modeste auberge,”au repos des Cascades“, où me reçut une gracieuse hôtesse. Elle me conduisit dans une chambre qu’une rumeur emplit aussitôt en même temps que la lumière, lorsqu’elle en ouvrit la fenêtre. C’était le grondement des eaux qui montait des profondeurs”.
Extrait de “En Limousin (Paysages et récits)”, Le Tour du Monde, 4 février 1893, p. 75.
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b) Le plan cadastral de Gimel
Archives départementales de la Corrèze ©.
Le village de Gimel, très escarpé, est organisé autour de cascades qui étaient, à l’époque où Vuillier les découvrit un site encore sauvage. “Les maisons de Gimel dominent une gorge hérissée de roches où se précipitent de superbes cascades, cascades étagées; s’il n’y en avait qu’une, elle formerait une formidable chute de plus de 150 mètres de hauteur”.
Extrait de “En Limousin (Paysages et récits)”, Le Tour du Monde, 4 février 1893, p. 75.
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d) La grande Cascade
Cliché Bibliothèque Nationale de France, Cabinet des Estampes, ©.
Affiche de Gaston Vuillier pour la compagne de chemin de fer Paris-Orléans. L’huile sur toile qui a servi pour l’étude est conservée au Musée Labenche d’Art et d’Histoire de Brives-la-Gaillarde. -
i) Le site des cascades
Photographie de Gaston Vuillier, collection particulière ©.
Vue sur les cascades depuis l’entrée du village. Si le Pavillon des Eaux-Vives est déjà construit, les arbres du parc, récemment plantés ne masquent pas encore le site. -
m) Gimel. Le parc Vuillier
Carte postale, vers 1915, collection particulière ©.
La carte postale vient entériner la réussite de l’entreprise de Gaston Vuillier. Elle précise que le site a été classé par l’Etat et qu’il a reçu le premier prix du Touring Club de France. -
h) Le Pavillon des Eaux-Vives
Photographie de Gaston Vuillier, collection particulière ©.
Après avoir achetés les terrains bordant les cascades, Vuillier y aménage une promenade dont l’entrée est payante et y construit un hôtel-restaurant, le Pavillon des Eaux-Vives.Cette initaitive lui attirera l’inimitié des villageois qui l’accusent de confisquer le site pour son seul profit. -
j) Article de G. Vuillier dans la revue du Club Alpin.
Une fois le site aménagé, Gaston Vuillier en assure la promotion auprès des différentes associations qui luttent alors pour le développement du tourisme en pleine expansion. Il s’assurera ainsi le soutien du Touring Club de France et du Club Alpin, qui le soutiendront dans sa lutte pour le classement du site.
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n) L’entrée du parc en 2002
Photographie J.C. Monferran ©.
Le parc, qui est toujours une propriété privée, se visite une grande partie de l’année. On y voit les cascades depuis les belvédères conçus par Vuillier, même si le Pavillon des Eaux-Vives est maintenant fermé. -
c) La grande Cascade
Dessin de Gaston Vuillier.
“Seuls deux êtres vivants sont presque continuellement penchés sur le”Saut" ou grande cascade, une petite bergère filant sa quenouille t un plus que très vieil âne qui depuis trente-six ans broute sur des pentes rapides où nul ne s’aventure.
Extrait de “En Limousin (Paysages et récits)”, Le Tour du Monde, 4 février 1893, p. 76.
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e) L’éternelle rumeur des eaux
Dessin aquarellé (33,7 x 22,1 cm), collection Musée du Cloître, Tulle, ©.
La Grande cascade vue depuis la salle principale du Pavillon des eaux-vives.
Publié dans “Chez les magiciens et les sorciers de la Corrèze”, le Tour du Monde, 28 octobre 1899, p. 516 (texte) et 508 (illustration).
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f) La Redole
La seconde des trois cascades du site.
Dessin publié dans “En Limousin (Paysages et récits)”, Le Tour du Monde, 4 février 1893, p. 77.
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g) La “Gouttatière” ou “Queue de cheval”
La troisième et dernière cascade apparaît aux yeux de G. Vuillier comme la “masse éblouissante des eaux de la Montane se précipitant par une étroite fissure pour tomber en chute presque verticale dans un gouffre sans fond”.
Dessin publié dans “En Limousin (Paysages et récits)”, Le Tour du Monde, 4 février 1893, p. 79.
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k) Lettre de G. Vuillier à Maurice Reclus
Gaston Vuillier qui connaît bien Elysée Reclus, le géographe, s’adresse ici à son frère Maurice, directeur de Cabinet du sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts. Il se livrera ainsi à un véritable lobbying afin de faire classer le site avant qu’un industriel “allemand” (en fait alsacien), Otto Streubel, n’en capte les eaux pour produire de l’électricité, un projet soutenu par les villageois de Gimal.
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l) Arrêté de classement des cascades de Gimel
Archives départementales de la Corrèze, ©.
Daté du 26 avril 1912, l’arrêté de classement au titre des sites et monuments naturels de France fait des cascades de Gimel l’un des tout premiers sites à bénéficier de la loi Beauquier, datant de 1906 et permettant de protéger des paysages. Les cascades sont définitivement à l’abri des initiatives industrielles. Gaston Vuillier a gagné.