Cet extrait du Manuel d’ethnographie de Marcel Mauss ne doit pas induire en erreur ; il reflète moins une préoccupation généralisée dans l’ethnologie des années 1930 qu’une sorte d’hypothèse fictive, poursuivie par audace théorique, par un professeur soucieux d’éviter que ses étudiants ne projettent leurs propres conceptions et préjugés sur les usages indigènes qu’ils observent. Dans les faits, c’est un des seuls textes anciens ‒ disons avant « L’Ethnographe et le colonialisme » de Michel Leiris en 1950 ‒, où le discours indigène est envisagé en termes d’auctorialité – et pas seulement comme parole d’un « informateur » (dont on recueille les dires ou à qui il faut faire « rendre gorge », selon l’expression de Griaule) ou comme contribution d’un « collaborateur local » que l’ethnographe doit d’abord former (...)
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Debaene, 2019. « De l’informateur à l’auteur ? Ethnographie indigène et littérature »