Né en Algérie en 1910, fils d’un haut fonctionnaire de la colonie, administrateur colonial lui-même, soucieux de penser l’histoire et un petit peu de la faire, Berque aurait-il pu rester un pur savant orientaliste, indifférent et comme à distance d’un fait colonial qui est une des grandes questions qui se posent au monde après sa Seconde Guerre mondiale ? La chose serait absurde, pour un penseur de sa dimension, soucieux d’intervenir, fût-ce comme témoin, dans une histoire en fusion. On ne saurait pourtant le réduire aux forces sociologiques qui pèsent sur lui, comme de penser qu’il ne se soit pas soucié de s’en libérer. C’est donc évidemment à une histoire complexe que nous nous attaquons en essayant de penser les relations de Berque au fait colonial. L’élucidation en est d’autant moins simple que nous sommes avec lui en présence de l’un des maîtres de l’islamologie française (...)
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Pouillon, 2019. « Jacques Berque : les miroirs brisés de la colonisation »