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Encyclopédie internationale
des histoires de l’anthropologie

Pour une anthropologie physique et culturelle. Une biographie de Luis de Hoyos Sainz

Carmen Ortiz García

Instituto de Historia, CSIC/Consejo Superior de Investigaciones Científicas – Madrid

2018
Pour citer cet article

Ortiz García, Carmen, 2018. « Pour une anthropologie physique et culturelle. Une biographie de Luis de Hoyos Sainz », in Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l'anthropologie, Paris.

URL Bérose : article1384.html

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Issu d’une famille de commerçants de Cantabrie, région du Nord de l’Espagne, Luis de Hoyos est né à Madrid, le 21 juin 1868. Renonçant à son intention de devenir ingénieur agronome, il étudie les sciences naturelles à l’Université centrale de Madrid, dont il est diplômé en 1890 avant de poursuivre des études de droit. Mais son intérêt initial va à la géologie. Il se manifeste dans certaines publications spécifiques, mais il ressort surtout d’une bonne partie de ses recherches dans le domaine de l’agriculture, de la géographie régionale et même de l’anthropologie. Son investissement dans cette dernière discipline sera déterminé par sa relation, nouée alors qu’il était étudiant, avec Manuel Antón, qui occupera en 1892 la première chaire universitaire espagnole d’anthropologie. Anton occupait déjà depuis 1885 la chaire libre consacrée à cette discipline au Musée d’histoire naturelle de Madrid, où travaillait un noyau très actif d’anthropologues naturalistes, parmi lesquels Hoyos lui-même a été formé, comme Domingo Sánchez, Telesforo de Aranzadi, Francisco de las Barras. Hoyos travaille d’abord comme assistant d’Anton, au classement des collections d’anthropologie du musée et à l’étude des matériaux anthropologiques et ethnographiques réunis en vue de monter une exposition générale sur les îles Philippines (à cette époque encore colonie espagnole), laquelle se tient à Madrid en 1887 ; l’ensemble de ces collections intègreront plus tard le Musée d’anthropologie, dirigé par Anton à partir de 1910.

Après l’obtention de sa licence, Hoyos s’installe à Paris pour parfaire sa formation en suivant les cours, de 1891 à 1893, au Laboratoire d’anthropologie du Muséum d’histoire naturelle, sous la tutelle du professeur René Verneau, qui publie en 1891 son célèbre livre sur ses recherches dans les îles Canaries, Cinq années de séjour aux îles Canaries. Hoyos se familiarise avec les techniques anthropométriques préconisées par l’école de Paul Broca et profite des nouveaux spécimens que lui offrent les fonds du Muséum pour enrichir sa thèse de doctorat qu’il consacre aux « Crânes normaux et déformés du Pérou et de la Bolivie » (1895), à partir de la collection ostéologique issues des fouilles de certains sites andins menées par l’anthropologue Manuel Almagro lors d’une expédition naturaliste, dite « du Pacifique », qui parcourut une grande partie de l’Amérique entre 1862 et 1866. Hoyos ne publiera sa thèse qu’en 1923-1924.

Luis de Hoyos sera grandement influencé par l’école française d’anthropologie physique, en particulier dans les dernières décennies du XIXe siècle et au début du XXe siècle, lorsqu’il fera de la craniologie le fondement de l’’étude anthropologique. Entre 1893 et 1895, alors qu’il est assistant du professeur Manuel Anton, il produit avec Telesforo Aranzadi une importante série de travaux novateurs qui s’inscrivent dans une anthropologie positiviste ; on peut citer « Un progrès pour l’anthropologie de l’Espagne » (1892), qui est la première caractérisation craniologique de la population espagnole faite à partir d’un échantillon suffisamment important, et surtout les deux volumes de Leçons d’anthropologie (1893-1894), auxquels s’en ajouteront deux autres lors de la deuxième édition de 1899-1900, et qui serviront de manuel de cours aux étudiants de l’Université centrale. Les Leçons reflètent la conception que leurs auteurs avaient de l’anthropologie comme science générale de l’homme, et non réduite à son seul aspect biologique. Elles vont de la question des origines de l’humanité aux fondements de l’ethnologie et à l’ethnographie des peuples du monde, traitant classiquement des comportements culturels, de la parenté et des relations sociales, de la religion, etc. Hoyos conservera toujours cette conception de la discipline, mise au service à la fois de l’ethnologie et de l’anthropologie physique au sein de laquelle il accordera une préférence constante à la raciologie préhistorique, son positionnement dans l’étude du vivant le rapprochant progressivement de la biologie – physiologie, génétique, démographie et, dans la dernière phase de ses travaux, analyse anthropologique des groupes sanguins.

Malgré sa spécialisation en anthropologie, Luis de Hoyos ne parviendra jamais à obtenir un poste d’enseignant dans cette discipline. Il obtient un premier emploi de professeur dans une école secondaire pour enseigner l’agriculture, d’abord à l’Institut de Figueras (1895-1898) et plus tard à Tolède (1898-1909), où il déploie un intense programme pédagogique tout en travaillant comme agronome. Ce dévouement à la cause de l’agriculture et à son enseignement l’amènera à rédiger entre 1917 et 1924 des chroniques agricoles dans un grand journal national, El Sol, qui lui vaudront une certaine renommée. Plus tard, il sera également responsable des collections d’ouvrages agronomiques de l’éditeur Calpe. Son éloignement de l’anthropologie et de l’université ne l’empêche pas de maintenir, au long de ces années, une collaboration avec son collègue Telesforo de Aranzadi, avec qui il présente un mémoire important au IXe Congrès international d’hygiène et de démographie, en 1900, « Analyse de la nuptialité, de la natalité et de la fécondité en Espagne ». Il entretient également des échanges permanents avec les institutions que l’anthropologie intéresse, comme l’Ateneo Científico, Artístico y Literario de Madrid, le Musée et la Société espagnole d’histoire naturelle, et les sociétés anthropologiques françaises, allemandes et américaines dont il était aussi membre.

En 1909, Hoyos obtient la chaire de physiologie et d’hygiène scolaire à l’École normale supérieure (Escuela de Estudios Superiores del Magisterio), un centre pédagogique d’excellence qui deviendra plus tard la faculté de pédagogie de l’Université centrale de Madrid, créée en 1932 par le gouvernement de la République. Victime de l’épuration politique, à la fin de la guerre civile, il partira à la retraite. Entre 1911 et 1913, il séjourne à Paris et à Berlin où il suit à nouveau des cours de physiologie, qu’il combine avec des cours d’anthropologie ; en 1912, il participe en tant que délégué de l’Espagne au XIVe Congrès international d’anthropologie et d’archéologie préhistoriques de Genève. Dans ces premières décennies du XXe siècle, il se voue à l’ethnologie, mêlant recherches personnelles et activités d’organisation et d’enseignement, assurant en particulier, dans le cadre de l’École normale supérieure puis de la faculté de pédagogie, entre 1914 et 1936, un séminaire d’ethnographie, folklore et arts populaires dans lequel les étudiants consacrent leurs diplômes à divers sujets de l’ethnographie espagnole (parfois à la physiologie et à l’anthropologie biologique). Hoyos procédait à la rédaction et l’analyse de questionnaires spécifique adaptés aux différents sujets de recherche soulevés pendant le séminaire. La méthode de collecte de données par questionnaires fermés était fondée sur le cadre théorique anthropo-géographique adopté par Hoyos, cherchant à définir des zones anthropologiques caractérisées par l’homogénéité de leurs traits, à la fois physiques (indice céphalique, taille, groupes sanguins), et culturels (type de vêtements, technologie, rites de fête, architecture). Cette méthode extensive, associée à un positivisme marqué, exigeait de collecter un très grand nombre de données au niveau régional, selon un schéma maîtrisé et avec une densité minimale, pour pouvoir aboutir à une synthèse nationale.

La figure intellectuelle de Luis de Hoyos offre de multiples facettes, un trait que l’on associe souvent à sa génération que l’histoire culturelle espagnole a qualifiée « d’âge d’argent » – seul le « siècle d’or » aura brillé davantage dans l’histoire nationale. Ses différents projets de recherche et d’enseignement adhèrent à une idéologie réformiste pour laquelle le développement et la régénération démocratique du pays dépendent de l’éducation des couches populaires et de l’adoption d’un modèle méritocratique pour ses élites. Son implication sociale est également très grande au cours des trois premières décennies du XXe siècle autant sur le terrain politique où, par son militantisme, il assume des responsabilités publiques d’ordre technique au sein des partis républicains, que dans l’arène intellectuelle, en tant que membre de grandes institutions culturelles et scientifiques espagnoles. En tant que président de la Section des Sciences de l’influent Ateneo scientifique, littéraire et artistique de Madrid, par exemple, il organise une série de conférences pointues où les meilleurs spécialistes présentent un tableau général et les grandes avancées scientifiques des principales disciplines. Hoyos se charge pour sa part de l’anthropologie et, avec Aranzadi, de l’ethnographie. Leurs deux cours sont publiés séparément en 1917 : Antropología. Métodos y problemas (Anthropologie. Méthodes et problèmes) et Etnografía. Sus bases, métodos y aplicaciones a España (Ethnographie. Ses bases, méthodes et applications en Espagne).

Ces premières décennies du XXe siècle, essentiels dans la vie de Luis de Hoyos, voient un grand essor de la science et de l’enseignement supérieur en Espagne. L’anthropologie bénéficie enfin d’une infrastructure universitaire minimale, permettant d’engager pour la première fois de vastes recherches ethnographiques. Le vieux musée anatomique et anthropologique fondé à Madrid par le médecin Pedro Gonzalez de Velasco en 1875 est acquis par l’État en 1910. Avec ses fonds et d’autres provenant du Musée des sciences naturelles, un grand Musée anthropologique est créé. Sa direction est confiée à Manuel Antón et Hoyos est nommé conservateur de la section d’ethnographie. Anton réalise son projet de mettre en place un institut d’anthropologie en associant la chaire de l’université et le musée, fondant en 1921 la Société espagnole d’anthropologie, ethnographie et préhistoire, qui succède à la première Société espagnole d’anthropologie également créée par González de Velasco, active entre 1865 et 1883. Hoyos occupe divers postes de direction dans cette Société, dont il est président en 1928.

Mais au cours de ces mêmes années, ses efforts se concentrent sur le projet de créer un grand musée national d’ethnographie. L’origine de cette idée naquit lors du Séminaire d’ethnographie de l’École normale supérieure, au cours duquel s’était accumulé tout un ensemble documentaire de données, bibliographie, matériel graphique et d’objets. Fort de cette expérience, Hoyos est nommé en 1924 directeur technique de l’Exposition du costume régional espagnol. Pour préparer ce grand événement, il voyage en 1924-1925 à travers plusieurs pays européens pour étudier les modes d’organisation de leurs musées ethnographiques. Il met ensuite en œuvre les méthodes muséographiques qu’il a pu observer dans le montage de l’exposition de costumes inaugurée à la Bibliothèque nationale, à Madrid, au printemps de 1925, tout en faisant évoluer son intention de départ, historique et artistique, vers une approche ethnographique. La réunion de ces collections débouche sur la création du Musée du costume régional et historique, dont Hoyos ne partage pas l’orientation historiciste, demeurant convaincu de la nécessité de créer un musée ethnographique, idée qu’il défend depuis 1915. Finalement, ses affinités politiques se révèlent décisives et, en 1934, le ministre de l’Instruction publique de la République signe le décret fondant l’institution qu’il appelait de ses vœux et qui s’appellera le Musée du peuple espagnol (Museo del Pueblo Español). Sous la direction de Hoyos, le musée devait offrir non seulement une exposition permanente, mais aussi devenir un centre de documentation et de recherche sur les multiples composantes de la culture populaire et traditionnelle de l’Espagne, selon le modèle des musées dits « d’arts et traditions populaires » qui voyaient le jour dans de nombreux pays européens. La guerre civile de 1936 a stoppé le développement du musée, lequel est entré en sommeil pendant le régime franquiste. En dépit des efforts de Julio Caro Baroja pour le réanimer et en faire un centre de recherche actif quand il en a assuré la direction entre 1944 et 1955, et après plusieurs tentatives infructueuses pour le renflouer, ses collections sont restées confinées dans les réserves sans pouvoir être exposées au public – c’est toujours le cas aujourd’hui.

S’il se dévouait à son séminaire et à l’ethnographie espagnole, Hoyos n’abandonnait pas pour autant ses recherches en anthropologie physique. Dans les années 1900, il continue à publier des travaux sur les indices céphaliques et autres indicateurs craniométriques relevés dans les populations actuelles et sur la craniologie préhistorique, dont il propose plusieurs synthèses générales consacrées à l’Espagne dans les années 1940. Mais ses recherches tiennent compte de la crise qui affecte la morphologie et spécifiquement la craniologie, ainsi que des changements méthodologiques fondés sur l’introduction dans le champ de la biologie de nouveaux critères de différenciation raciale. Ainsi, il s’ouvrira en particulier aux innovations techniques provenant de la génétique, de la psychologie expérimentale et de la démographie, dont il fera un usage pionnier en Espagne dans les années 1930. Il aura notamment recours à la méthode de classification des populations par analyse de la répartition des différents groupes sanguins. Dans ces mêmes années, il accomplit ses derniers voyages en dehors de l’Espagne, par exemple pour participer en 1932 au XIIIe Congrès de l’Association pour le progrès des sciences à Lisbonne, où il prononce le discours inaugural qu’il consacre à « L’anthropologie des groupes sanguins. Son état actuel et ses applications en Espagne ».

En 1939, à la fin de la guerre civile, Hoyos est mis en congé de sa chaire et de la direction du Musée du peuple espagnol en raison de ses sympathies républicaines. Eu égard à son statut désormais marginal et à son âge avancé qui lui vaut de souffrir de graves problèmes de vision, on ne peut qu’être étonné par l’énorme quantité de travaux qu’il parvient à publier dans cette dernière période de sa vie. En anthropologie physique, ces derniers traitent surtout de raciologie préhistorique espagnole et sont réunis en deux volumes publiés à titre posthume en 1953 : Investigaciones de antropología prehistórica española (Recherches d’anthropologie préhistorique en Espagne) Ses recherches sur les groupes sanguins sont également publiées sous forme de livre, Distribución geográfica de los grupos sanguíneos en España : Ensayo de seroantropología (La répartition géographique des groupes sanguins en Espagne. Essai de séro-anthropologie) (1947), ainsi que ses travaux dont le caractère démographique est plus accentué : La densidad de población y su acrecentamiento en España (La densité de la population et la croissance en Espagne) (1952). Outre plusieurs articles consacrés aux questions méthodologiques, aux fêtes populaires et au cycle de la vie, il publie en 1947 un Manual de folklore écrit avec sa fille Nieves de Hoyos Sancho, une folkloriste réputée. Sa retraite de l’enseignement et une certaine marginalisation politique ne l’écartent pas totalement du monde universitaire ; au cours des dernières années de sa vie, il est en relation avec les nouveaux centres de recherche créés par le régime franquiste, comme l’Institut d’anthropologie et d’ethnologie Bernardino de Sahagún, dont il est directeur honoraire, publiant dans sa revue Antropología y Etnología quelques-unes de ses dernières œuvres. En 1949-1950, ses collègues et disciples lui consacrent un livre hommage, en deux volumes.

Par sa formation, ses contacts à l’étranger, ses recherches individuelles mais aussi son travail d’organisation et d’enseignement, Luis de Hoyos est l’un des rares auteurs à pouvoir être considéré comme un anthropologue professionnel dans l’histoire du développement de la discipline en Espagne. Mais son travail de recherche, en soi considérable, n’est pas le seul aspect à prendre en compte dans l’évaluation du rôle qu’il a tenu. Tout d’abord, sa trajectoire vient prolonger celle de la génération des anthropologues naturalistes dirigés par le professeur Manuel Anton, lequel était lui-même issu du groupe pionnier du docteur Pedro Gonzalez de Velasco, produisant une remarquable continuité dans la recherche anthropologique de 1865 jusqu’à la fin de la guerre civile. Si la coupure que celle-ci provoquera indubitablement dans le champ scientifique, comme dans tous les aspects de la vie du pays, n’a pas été totale, ce fut en partie grâce à Hoyos et à certains de ses disciples qui, bien que n’ayant jamais occupé une position centrale dans le nouveau système scientifique conçu par le régime de Franco, ont continué à pratiquer l’anthropologie biologique et l’ethnologie. Luis de Hoyos s’inscrit ainsi dans le sillage de la génération des anthropologues d’avant la guerre tout en représentant une autre forme de lien entre les deux branches – qui se déploieront plus tard en deux disciplines distinctes – développées en parallèle dans l’étude de l’humanité : d’une part, l’étude des variations morphologiques des groupes humains ; d’autre part, celle des variations sociales et culturelles. Pour étudier à la fois le présent et les populations du passé, Luis de Hoyos a toujours défendu une anthropologie intégrale qui mettait sur un même plan les deux disciplines, biologique et culturelle, considérant que leurs interactions produiraient une connaissance complète et précise de la variété humaine.

Principales publications de Luis de Hoyos Sáinz

“Un avance a la antropología de España”. Anales de la Sociedad Española de Historia Natural, XXI, 1892, p. 31-101. En colaboración con Telesforo de Aranzadi.

Técnica antropológica. Madrid, 1893.

Lecciones de Antropología. Madrid, 1893-94, 2 vol. Segunda edición, 4 vol. Madrid : Romo y Füsell, 1899-1900. En colaboración con Telesforo de Aranzadi.

“Interpretación de la nupcialidad, natalidad y fecundidad en España”. IX Congreso Internacional de Higiene y Demografía. Madrid, 1900, XII, p. 55-92. En colaboración con Telesforo de Aranzadi.

“Caractères généraux de la ‘Crania Hispanica’”. XIVe Congrès international d’archéologie et d’anthropologie préhistoriques. Géneve, 1914, II, p. 446-464.

La Antropología. Métodos y problemas. Madrid, Imprenta Clásica Española, 1917.

Etnografía. Sus bases, métodos y aplicaciones a España. Madrid, Biblioteca Corona, 1917. En colaboración con Telesforo de Aranzadi.

“Cráneos normales y deformados de los Andes”. Actas y Memorias de la Sociedad Española de Antropología, Etnografía y Prehistoria, II, 1923, p. 151-184 ; III, 1924, p. 3-37 y 185-230.

Raciología prehistórica española. Madrid, S. Aguirre, 1943.

Distribución geográfica de los grupos sanguíneos en España. Ensayo de seroantropología. Madrid, CSIC, 1947.

Manual de Folklore. La vida popular tradicional. Madrid, Revista de Occidente, 1947. En colaboración con Nieves de Hoyos Sancho. Reed. Madrid : Istmo, 1986.

La densidad de población y el acrecentamiento en España. Madrid, CSIC, 1952.

Investigaciones de antropología prehistórica de España. Madrid, CSIC, 1952, 2 vol.

Publications sur Luis de Hoyos Sainz

Caro Baroja, Julio. “Don Luis de Hoyos Sainz (1868-1951)”, Publicaciones del Instituto de Etnografía y Folklore Hoyos Sainz, 3 (1971), p. 7-18.

Collectif. Homenaje a Don Luis de Hoyos Sainz. Madrid : Gráficas Varela, 1949-50, 2 vol.

Goode, Joshua. Impurity of Blood. Defining Race in Spain, 1870-1930. Baton Rouge, Louisiana : State University Press.


Ortiz García, Carmen. Luis de Hoyos Sainz y la antropología española. Madrid : CSIC, 1987.