Dessin aquarellé (30,8 x 23,7 cm), collection Musée du cloître, Tulle.
Dessin aquarellé montrant deux personnages : l’un est une femme alitée dont on ne voit que le torse, les bras et les mains repliés sur elle, le visage enflé. Elle porte la coiffe à noeud de velours noir. Quelques cheveux s’étalent de part et d’autre du front. Yeux clos, lèvres pincées, elle semble dormir. L’autre, le Metze Pelissier, est penché sur elle, le bras gauche tendu, la main appuyée sur le bras de la malade. On n’aperçoit de son visage qu’un oeil vif et fixe. Il porte un large chapeau noir. Son gros pouce droit est appuyé sur la joue gauche de la malade. Tons ocre, gris, blanc.
L’Erysipèle est une maladie infectieuse due à un streptocoque,caractérisée par une inflammation de la peau atteignant surtout le derme et siégeant sur le face.
Gaston Vuillier décrit ainsi la scène :
« Le Metze palpait alors l’enflure, ses gros doigts s’enfonçaient dans l’oedème où leur trace livide demeurait un instant. Alors mouillant son pouce de salive, la magicien formait des croix et des cercles magiques sur certaines parties de l’enflure, soufflait à trois reprises consécutives. Il suivait ensuite, on eût dit, le trajet de certains nerfs et à la manière des magnétiseurs, il semblait chasser le mauvais fluide dont ils s’étaient imprégnés. S’interrompant un instant, il murmurait des prières, des exorcismes ou des conjurations (je n’ai jamais pu savoir au juste). Puis revenant au silence et reprenant son air inspiré, il recommençait ses marques, ses souffles et ses passes ».