Le missionnaire Nicolás Armentia (1845-1909) est un ethnographe spécialiste de l’Amazonie ayant également poursuivi des recherches linguistiques et historiques. Il naît dans une famille aisée de Bernedo en Espagne. Il commence sa formation en Biscaye en étudiant le latin et part ensuite en France pour entrer en 1860 dans l’ordre franciscain. À Amiens, il étudie la philosophie, la théologie, et commence à se passionner pour la géographie. Il est destiné en 1864 au Collège de la Propagande de la Foi de La Paz.
Une fois en Bolivie, il complète ses études théologiques et est ordonné prêtre en 1869. Il entame son œuvre missionnaire dans les missions de Tumupasa (1871-1873) et Covendo (1873-1880). Il travaille à l’évangélisation des néophytes de différentes ethnies d’Amazonie, mais aussi à promouvoir l’agriculture, améliorer l’état sanitaire ou la distribution d’eau potable. Entre 1881 et 1886 il élargit sa connaissance de l’Amazonie en réalisant plusieurs expéditions sur les fleuves Madre de Dios, Beni, Orton, Madidi, Purús, Madera et Mamoré. De retour à La Paz, il assoie progressivement sa carrière en tant que professeur de théologie (1886), vicaire (1888) et gardien du Collège de la Propagande de la Foi (1891-1894). En 1898 il est nommé par le gouvernement inspecteur général des Missions, et il rejoint le Collège de Sucre en tant que commissaire général de l’Ordre et est nommé en 1901 évêque de La Paz. Dans un climat républicain et anticlérical, il maintient des relations conciliatrices avec le régime libéral. Il cultive en même temps sa vocation scientifique : il écrit, traduit des textes de voyageurs ou missionnaires (comme la Descriptio Provinciae Moxitarum du jésuite Francisco Xavier Eder), il étudie l’astronomie, les mathématiques et le droit canon. Il est membre honoraire de la Société géographique de Sucre et vice-président de celle de La Paz.
La contribution scientifique d’Armentia est (1) ethnologique, (2) historique et (3) linguistique.
(1) La plus grande partie des observations ethnographiques d’Armentia se trouve dans les journaux de bord et les livres qui relatent ses voyages en Amazonie [1]. Ces textes ne cachent pas sa dette logistique envers l’industrie du caoutchouc (à son apogée dans l’Amazonie bolivienne entre 1880 et 1910), et ne mettent pas non plus en doute le fondement du programme colonisateur de l’époque, basé sur les valeurs éclairées de la science et du progrès. Cela n’empêche pas Armentia de noter méticuleusement la violence engendrée par la colonisation, celle imputable notamment aux excès de ceux qui exploitent le caoutchouc, voire aux excès des missionnaires, et même ses propres sentiments ambivalents envers la population autochtone. De fait, ses journaux sont par moments d’authentiques catalogues de calamités survenant dans un décor forestier hostile, désolé, truffé de gommiers secs, de baraquements abandonnés, les campements étant frappés, l’un après l’autre, par les épidémies qui déciment les populations indiennes et créoles. En plus de leur rigueur naturaliste, perceptible dans la description minutieuse de la flore, de la faune, du climat ou de l’hydrographie, ses textes regorgent de précieuses informations ethnologiques sur les Indiens amazoniens : rites, croyances, onomastique, listes de chefs et de groupes, changements historiques des ethnonymes, etc.
(2) En même temps qu’il poursuit sa carrière ecclésiastique à La Paz, Armentia collabore avec Manuel V. Ballivián (1848-1921), un éminent homme d’État, historien, écrivain, éditeur et publiciste. À travers lui, l’État bolivien parraine les recherches d’Armentia sur l’histoire d’Apolobamba, une région de transition stratégique entre les Andes et l’Amazonie [2]. Les œuvres d’Armentia déploient une double argumentation à la fois politique et religieuse et reviennent avec perspicacité sur les vieilles polémiques en matière de juridiction entre factions missionnaires de l’époque coloniale cherchant à étayer les prétentions territoriales boliviennes dans le conflit frontalier avec le Pérou. De la sorte, l’apologétique religieuse en arrive à former le substrat du discours nationaliste moderne, puisque démontrer que les missions franciscaines d’Apolobamba ont historiquement appartenu à l’Audience de Charcas (un tribunal de la couronne espagnole en la Bolivie) et au Collège de la Propagande de la Foi de La Paz, revient à affirmer qu’elles ne sont pas péruviennes, mais boliviennes [3].
(3) Les travaux linguistiques d’Armentia méritent une mention à part, tant pour leur quantité que pour leur qualité [4]. On y apprécie d’un côté les inquiétudes propres à la linguistique missionnaire : la division textuelle en grammaires (« Arts »), vocabulaires (« Trésors ») et catéchismes ; le souci de grammaticaliser les langues amérindiennes selon le modèle gréco-latin d’abord et celui des langues romanes ensuite (ordre de complexité croissante du phonème au syntagme, déclinaison, conjugaison, formation de mots, parties de la phrase et relations entre elles) ; ou encore une progressive prise de distance par rapport à la structure grammaticale indo-européenne pour se tourner vers de nouvelles stratégies de traduction, dans un effort pour capter la complexité des langues amérindiennes [5]. D’un autre côté, la linguistique d’Armentia possède une incontestable valeur scientifique : ses notices lexicales dépassent de loin les échantillons fragmentaires relevés par d’autres auteurs contemporains [6], et deviennent une référence importante pour qui s’intéresse à l’américanisme du tournant du XXe siècle [7]. Armentia insiste sur la nécessité de collecter des données linguistiques pour accéder à la logique profonde de la mentalité indigène, préserver le témoignage des langues menacées d’extinction, réaliser des comparaisons entre les diverses langues et, aussi, pour contribuer à résoudre le problème de « l’origine des races par le moyen de la philologie comparée [8] ». Parfois, ses études consistent en vocabulaires, par exemple dans le cas de son texte sur les Shipibo de l’Amazonie péruvienne, dans lequel la liste de mots lui permet de démontrer l’unité des langues méridionales de la famille pano : shipibo, pacaguara, chacobo, caripuna, etc. [9]. D’autres fois, son programme est plus ambitieux, et il regroupe les langues de l’Amazonie bolivienne en grands blocs ou familles linguistiques : le tacana d’un côté (avec l’araona et le cavineño comme variantes dialectales), et le pano de l’autre [10]. Plus tard, l’érudit argentin Samuel Lafone Quevedo (1835-1920) systématise une grande partie de ses travaux sur les langues tacana, cavineño et mosetene [11]. Les opinions d’Armentia sur les langues indiennes ne sont ni paternalistes ni tendancieuses, et il n’hésite pas à leur reconnaître élégance et subtilité : « Le tacana possède les modes et les temps de nos langues et on pourrait dire qu’à ce sujet il est plus riche et plus abondant [12]. » Même lorsqu’il observe des limitations ponctuelles, comme la faible conjugaison du pacaguara, il reconnaît que les lacunes de son matériel ou le manque de bons informateurs ont pu affecter son jugement [13].
Armentia meurt à La Paz en 1909, à l’âge de 64 ans [14]. Esprit éclairé, cultivé, aux multiples facettes, il s’agit sans aucun doute d’une figure pleine de tact et pondérée, qui tente de concilier le programme catholique avec le discours nationaliste de la raison et du progrès. Cependant, ses textes révèlent aussi une remarquable qualité critique que l’on appellerait aujourd’hui la « réflexivité ». Ils révèlent un auteur qui, en dépit de sa foi inébranlable dans la religion qu’il pense être la vraie et dans le pouvoir de la raison, n’hésite pas à reconnaître la violence des travailleurs du caoutchouc dont il dépend pour ses expéditions, les excès commis par son ordre religieux lui-même, et même les lacunes de ses recherches linguistiques ou les occasions où il n’arrive pas à comprendre les coutumes indiennes. S’il partage naturellement bon nombre de préjugés de l’époque sur les peuples paysans et indiens, il ne fait pas moins preuve d’une sensibilité particulière. En témoigne le fait que ses travaux sont aujourd’hui revendiqués par des penseurs indiens contemporains qui les citent non sans respect (ou déférence) lorsqu’ils s’attachent à comprendre leur passé [15].
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