La culture en débat, l’anthropologie en question

Guillaume Rozenberg (textes réunis et présentés par)
Les Carnets de Bérose n°13, 2020

Qu’est-il arrivé à la culture ? Naguère emblématique de l’anthropologie, la notion connaît aujourd’hui une désaffection spectaculaire. Les anthropologues, qui, pour beaucoup, en faisaient autrefois un étendard disciplinaire, n’en usent désormais, quand ils en usent, qu’avec parcimonie, voire réticence et embarras. Et le problème de la conceptualisation de la culture, jadis pierre de touche des divergences entre écoles de pensée, n’est plus jugé digne d’intérêt théorique. Cette déchéance fait suite à une période, inaugurée dans les années 1970, qui a vu l’anthropologie trembler dans ses fondations mêmes sous le feu nourri des critiques post-moderne et postcoloniale. La notion de culture a été une des victimes les plus gravement touchées par cette déflagration, sans compter les coups de boutoir subséquents du « tournant ontologique » qui l’ont encore un peu plus ébranlée. Mais a-t-elle vraiment dit son dernier mot ? Cependant que, partout, elle fait florès dans les discours des populations qu’étudient les anthropologues, quelques praticiens de la discipline en défendent, contre vents et marées, la nécessité et les bénéfices.
Ce Carnet de Bérose propose la traduction d’un ensemble de contributions marquantes à la controverse sur la « culture » pour permettre de mieux appréhender et comprendre ce moment-clé dans l’histoire récente de la discipline. Après une présentation introductive puis un texte d’ouverture de Clifford Geertz qui offre une définition classique de la culture, il est découpé en quatre débats qui mettent chacun en regard les réflexions d’auteurs aux positions contraires. Les uns – Tim Ingold, Paul Richards, Lila Abu-Lughod, Orin Starn, Michel-Rolph Trouillot, Martin Holbraad – en appellent d’une façon ou d’une autre à se défaire de la notion de culture ; tandis que les autres – Wendy James, Roland Littlewood, Christoph Brumann, Marshall Sahlins, Michael Carrithers – continuent de croire à ses vertus. À travers ces quatre débats, c’est l’anthropologie elle-même qui se trouve en question.

Cet ouvrage est le treizième volume des Carnets de Bérose, une collection éditée électroniquement par le IIAC-Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).

  • Anthropologue, chargé de recherche au CNRS, Guillaume ROZENBERG est membre du Centre d’anthropologie sociale de Toulouse. Spécialiste du fait religieux en Birmanie, il est l’auteur de Renoncement et puissance. La quête de la sainteté dans la Birmanie contemporaine (2005) et Les Immortels. Visages de l’incroyable en Birmanie bouddhiste (2010).

Premier débat
Nature, culture et expérience. À propos de la motion
« Les mondes humains sont culturellement construits »

Deuxième débat
La mesure de l’altérité : unité de l’homme et diversité des cultures

Troisième débat
Des promesses non tenues ? La notion de culture à l’épreuve de son histoire anthropologique

Quatrième débat
À propos de la motion « Ontologie n’est qu’un autre mot pour culture »


Pour citer cet ouvrage

Guillaume Rozenberg (textes réunis et présentés par), 2020. La culture en débat, l’anthropologie en question. Les Carnets de Bérose n°13, Paris, Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l'anthropologie.

ISSN : 2266-1964 | ISBN : 978-2-11-162190-9 [ | URL Bérose : article1934.html